Notre Dame de Bellevaux : on la mérite !
Accrochée au flanc d’un vallon, la chapelle de Notre Dame de Bellevaux ne se laisse approcher que par les méritants : en effet, n’y accèdent que les piétons, -pèlerins ou randonneurs- grâce à un chemin pierreux qui monte depuis le village d’ « Ecole » dans le massif verdoyant des Bauges au milieu des forêts.
La chapelle est toute petite, mais richement décorée de peintures vives. Sur le côté gauche, une grille protège une piéta que l’on peut vénérer. Au dessous, une source jaillit, bruyante dans ce lieu si paisible, puis, passe sous la chapelle et ressort à l’extérieur, dans une petite cour où l’on a aménagé une grande fontaine qui recrache l’eau par ses 4 tuyaux.
Les premiers moines
Si on laisse son imagination courir, on peut se représenter les premiers moines bénédictins arrivés dans ce lieu dans les années 1090 ! Presque mille ans nous séparent de cette date et pourtant, rien n’a bien dû changer depuis :
Le cadre est toujours solitaire, paisible mais pas très calme toutefois : en effet, la source qui bondit de la chapelle rejoint un torrent d’où roulent les eaux des neiges hivernales qui descendent à grand fracas des alpages proches et couvrent de leur écume les gros rochers blancs.
On suit nos moines dans l’abattage des arbres, dans le débroussaillage des arbustes, qui permit de gagner des terres à cultiver et de récolter des pierres, puis dans l’édification des murs du monastère, dans celle du clocher, dans le soin des animaux, dans la prière et dans la méditation, bref, dans tous les actes de leur vie toujours silencieuse et laborieuse et toujours portée et cadencée par la prière.
La miracle de la Vierge
On s’émeut avec eux lorsqu’un frère raconte au Père Abbé le miracle qu’il vient de vivre : la Vierge lui est apparu et lui demande que son nom soit invoqué près de la fontaine. Alors, d’un même élan, tous les moines se mettent à l’ouvrage et réalisent un petit oratoire : c’est en 1586.
On les voit maintenant affolés, éplorés, mais aussi actifs avec leurs seaux pour éteindre les divers incendies qui se sont répétés tout au long des siècles ;
La visite de Saint François de Sales
On les sent vibrants de bonheur lorsque saint François de Sales leur rendit visite. Dynamisés par sa présence, ils reconstruisent un nouveau monastère mais le temps a rongé les murs et ils doivent tout restaurer 1 siècle plus tard.
Maintenant, on les accompagne lorsqu’ils s’éloignent tous, -lent chemin de croix- au soir de cette terrible journée de 1825 qui a brulé tout le monastère. Il ne reste rien, c’est l’exil !
L’actuelle chapelle de Notre Dame de Bellevaux
C’est un prêtre en 1859 qui rebâtit une chapelle au-dessus de la source, cette chapelle qui s’offre à notre prière et à notre vénération aujourd’hui.
Comment se rendre à Notre Dame de Bellevaux ?
En venant de Chambéry :
Aller jusqu’à Saint Pierre d’Albigny, puis monter sur les Bauges en direction de Lescheraines/Jarsy (D911) jusqu’à Ecole d’où le pèlerinage débute.
En venant d’Annecy :
Aller jusqu’à Saint Jorioz, puis monter en direction du col de Leschaux (D10A). Continuer sur Lescheraines (D912) et enfin, suivre Le Chatelard (D911) jusqu’à Ecole d’où le pèlerinage commence.
Ecrit par M.H. Geais
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