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En allant à Moscou Nicolas Sarkozy a essayé une fois encore de tromper les Français – Rappel des réalités

Moscou semble être devenue le haut lieu du tout-politique. Se faire voir avec Vladimir Poutine, le dirigeant au 90% d’opinions favorables, l’homme fort, l’homme qui fascine, c’est faire déteindre sur soi un peu de son aura. C’est sans doute ce qu’a penser Nicolas Sarkozy qui a rencontré hier, à grand renfort de propagande, le président russe. Pour l’occasion Ruth Elkrief de BFMTV s’est même rendue sur la place Rouge pour l’interroger.

Dans cette interview, Nicolas Sarkozy se fait fort à plusieurs reprises de son intervention diplomatique, comme d’un haut fait d’arme, qui en 2008 a mis fin à la guerre de Géorgie. Qu’en est-il ?

Guerre de Géorgie et diplomatie sarkoziste

L’affaire qui a opposé la Géorgie et la Russie en 2008 est la conséquence de la révolution des Roses,  manigancée par Soros pour les intérêts américains. A l’issue de la Révolution des Roses en 2003 le nouveau président de Géorgie, Saakashvili (actuel gouverneur d’Odessa en Ukraine), désirant s’imposer aux États-Unis comme leur meilleur allié dans le Caucase pour contrer l’influence de la Russie, lance une attaque contre la capitale d’Ossétie du Sud, Tschkinvali, et contre le bataillon russe investi d’une mission de la paix par l’ONU. L’armée russe réplique avec l’envoi de la 58ème armée. Démarre alors une guerre éclair de 5 jours au cours de laquelle l’Armée russe anéantit l’Armée géorgienne, pourtant équipée de matériel récent et formée par l’Armée américaine. Nicolas Sarkozy, président de la République, est alors à la présidence tournante de l’Union européenne. La Russie risque de pousser ses avantages, des bruits d’extension du conflit se répandent. Le 13 août 2008 en pleine conquête russe, les belligérants acceptent un plan négocié par la France. C’est au nom de cet acte diplomatique que Nicolas Sarkozy s’affiche comme ami de Vladimir Poutine et grand diplomate. L’intervention franco-européenne aurait permis de stopper l’avancée de l’armée russe et contraint Moscou à ne pas déborder des territoires d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie désormais contrôlés directement par la Russie. Un scenario à l’ukrainienne avant l’heure en quelque sorte.

Par cette médiation diplomatique Nicolas Sarkozy a surtout permis aux USA de se sortir du piège géorgien dans lequel ils s’étaient eux-mêmes mis et avec eux la France directement concernée parce que sous tutelle américaine dans l’OTAN; si la guerre de Géorgie avait dégénéré, l’Armée française aurait été la première sollicitée en raison de son alliance atlantique qui la place désormais sous commandement américain. Si Nicolas Sarkozy a contribué à l’équilibre des forces en Europe, c’est davantage en sa qualité de président de l’Union qu’en sa qualité de dirigeant de la France, et surtout au bénéfice des USA. Parce qu’en ce qui concerne la France, Nicolas Sarkozy s’est surtout illustré en la ravalant au rang de supplétifs des Américains au service des intérêts pétroliers et sunnites du Golfe.

France ravalée à l’état de satellite des USA

La preuve que Sarkozy roule pour l’Amérique c’est la concordance des dates: la guerre de Géorgie a eu lieu en 2008 et c’est aussi en 2008 que revenant sur le socle de la politique étrangère du général de Gaulle, il a réintégré les forces armées françaises sous haut commandement américain dans l’Alliance atlantique, annihilant la spécificité  de la souveraineté défensive française au sein de l’Union. Cette spécificité qui avait permis encore en 2003 à Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac d’opposer le véto de la France à l’ONU à la résolution américaine d’agression de l’Irak. Tout à l’opposé, en 2011, sans mandat de l’ONU mais avec la bénédiction des USA, la France va achever la Libye. Le pays avait, il est vrai déjà été copieusement déstabilisé par un printemps arabe manigancé par les USA, selon les méthodes à la Soros du type révolutions colorées.

La guerre de Libye, une catastrophe diplomatique et humaine

En 2011 la Russie n’avait pas opposé son véto à une résolution de l’ONU d’intervention en Libye, parce qu’elle avait reçu l’assurance qu’il ne s’agissait pour l’OTAN que de voler au secours de la population de Benghazi. En réalité, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient profité de ce petit feu vert de l’ONU pour s’octroyer le droit d’intervenir en semant la guerre dans le pays en conjonction avec les groupes islamistes, déjà, jusqu’à l’abominable assassinat du président légitime du pays: Muammar Kadhafi. La Russie roulée dans la farine s’est alors juré qu’on ne l’y reprendrait plus. Et elle a prouvé en Syrie que la leçon de la Libye n’a pas été oubliée. Le discours de Vladimir Poutine lors de la clôture du forum Valdaï à Sotchi ce mois-ci, traitant avec mépris les « satellites » des USA, prouve qu’il n’a rien oublié des mensonges et hypocrisies des oligarques occidentaux. Si Vladimir Poutine s’est présenté avec 1 heure 30 de retard à son rendez-vous avec Sarkozy hier dans sa datcha à Moscou, ce n’était certainement pas un effet du hasard, même si la presse française ne s’est pas trop attardée sur l’incident.

Bilan succinct de la guerre de Libye menée par les forces françaises à l’instigation de Nicolas Sarkozy: les bandes islamistes « rebelles » soutenues par la France se sont dispatchées à la fin de la guerre en Syrie, en Afrique du Nord et en Afrique Noire, répandant la terreur islamiste dans de nombreux pays dans lesquelles la France a du ensuite aller les combattre. La Libye autrefois prospère et en paix a été réduite au chaos, tiraillée entre les factions islamistes. La France a définitivement trahi son rôle de protectrice des chrétiens du Moyen-Orient. La guerre de Libye a été le prélude à la guerre de Syrie et à la déferlante migratoire musulmane en Europe. Par son attitude à la remorque des USA, la France a cessé d’inspirer confiance face à la Russie qui au contraire ne laisse jamais tomber ses amis.

A peine éliminé de la Présidence, en août 2012, Nicolas Sarkozy s’était cru autorisé à regretter que la nouvelle majorité n’intervienne pas en Syrie en apportant son soutien à la prétendue « opposition modérée à Bachar-el-Assad ». Nicolas Sarkozy n’a pas changé un iota de ses positions d’alors, il reste celui qui à réduit et qui réduira la France à l’influence d’une province américaine.

Culte musulman, Qatar, islamisme, N. Sarkozy n’a rien épargné

Au lourd bilan de la diplomatie de Nicolas Sarkozy et dans le même ordre il faut ajouter la livraison des banlieues et des mosquées au capitaux et activistes qatari et la vente à l’encan de pans entiers de la France. Une politique que François Hollande poursuit avec application.

Lorsque Sarkozy appelle de Moscou les coalitions russes et américaines à s’unir contre « Daech », il rappelle également à l’instar de Fabius aujourd’hui à Vienne, l’opposition de la France à toute discution avec Bachar el Assad, et affirme son entier soutien aux prétendus islamistes modérés, qui massacrent les chrétiens par prédilection. Le terrorisme islamiste a été promu par Sarkozy comme par Hollande. Il n’est pas possible de promouvoir l’islamisme d’un côté tout-en-faisant mine de le combattre de l’autre. Sarkozy/hollande même diplomatie, même combat, même double langage!

Emilie Defresne

emiliedefresne@medias-presse.info

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