Après Fillon, après Marine, c’est au tour de Bruno Le Roux, l’actuel ministre de l’Intérieur, d’être rattrapé par une probable affaire d‘emploi fictifs. Le parquet national financier a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire concernant l’emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires lorsqu’il était député.
C’est l’’émission Quotidien du 20 mars 2017 qui a fait éclater l’affaire. Quotidien a révélé que les filles de Bruno Le Roux auraient signé 24 CDD entre 2009 et 2016, durant la période où le ministre était député de Seine-Saint-Denis. Lors de leurs premiers contrats, elles n’étaient âgées que de 15 et 16 ans. Le montant cumulé des contrats s’élève à 55.000 euros. Un des contrats, celui de l’aînée, attire l’attention. Daté du 10 juin au 9 septembre 2013, il correspond à la période où elle était en stage à temps plein chez Yves Rocher.
Jean-Christophe Picard, président de l’association Anticor qui lutte contre la corruption, a affirmé sur RTL que
« comme lorsque l’on a appris l’affaire Fillon, il y a des forts soupçons d’emploi fictif puisque outre le fait que les filles étaient mineures (…) on parle d’un travail qu’elles auraient fait à distance, donc tout cela est très flou ».
Bruno Le Roux se retrouve dans le même pétrin que François Fillon il y a quelques semaines. Les amis se font rares et infidèles. Convoqué par Bernard Cazeneuve, le premier ministre, il devait le rencontrer ce matin pour s’expliquer.
Quant au secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, il a assuré ne pas être au courant. Mais il reste prudent :
« La question essentielle est de savoir si elles ont travaillé« , a-t-il précisé.
Pour Bruno Le Roux, ce n’était que des boulots d’été :
« Pas d’amalgame [avec l’affaire Fillon, ndlr], on parle d’un boulot d’été auprès d’un parlementaire. Et quand il faut faire du classement, quand il faut faire un certain nombre de tâches parlementaires, je trouve que c’est une bonne école de faire ça »,
s’est-il défendu au micro de TMC. Le problème est que selon le CV de l’aînée, elle effectuait durant l’un de ces CDD d’été à l’Assemblée Nationale, un stage en Belgique… Elle a peut-être le don d’ubiquité !
De droite ou de gauche, du centre ou des périphéries, les pratiques frauduleuses pour s’enrichir, pour le parti ou en famille, semblent être les mêmes : l’argent n’a vraiment pas d’odeur !
Francesca de Villasmundo
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