Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher d’humilier l’armée. Après l’affaire qui avait conduit à la démission du général de Villiers, le président de la république remet cela en rétrogradant dans la hiérarchie des collaborateurs élyséens l’amiral Bernard Rogel, 61 ans, chef de l’état-major particulier (CEMP) du président.

L’affaire est symbolique mais révélatrice. Il était jusqu’ici convenu que le CEMP – le seul haut fonctionnaire restant en place lors de la transition d’un président à l’autre – occupe la deuxième place dans l’ordre protocolaire de la présidence de la République, juste derrière le secrétaire général.

C’était encore le cas avec le premier arrêté du président de la République, le 14 mai dernier, reconduisant Bernard Rogel dans les fonctions qu’il occupait auprès de François Hollande depuis le 16 juillet 2016, date à laquelle il avait succédé au général Benoît Puga, devenu grand chancelier de la Légion d’honneur.

Mais dans l’arrêté définitif « relatif à la composition du cabinet du président de la République », publié le 19 septembre au Journal officiel, le CEMP recule d’une case et passe en troisième position. Le directeur de cabinet Patrick Strzoda, 65 ans, passe devant l’amiral, alors que, dans l’organigramme des précédentes présidences, ce poste de directeur de cabinet est en position hiérarchique nettement inférieure.

A titre d’exemples, Sylvie Hubac se trouvait en sixième place dans le premier cabinet de François Hollande et Emmanuelle Mignon figurait au huitième rang dans le premier cabinet de Nicolas Sarkozy.

 

Cette décision d’Emmanuel Macron a provoqué une certaine émotion au sein de l’armée qui perçoit ce geste comme une nouvelle humiliation.

Le CEMP occupe un rôle essentiel dans des domaines qui relèvent des prérogatives régaliennes du chef de l’État et chef des armées : l’arme nucléaire, les opérations à l’étranger (Opex) et le renseignement extérieur.

L’affaire rappelle le discours d’Emmanuel Macron à l’hôtel de Brienne le 13 juillet : « Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant les concitoyens, devant les armées, je sais les tenir et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire. »

 

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