Ectogenèse, l'utérus artificiel
Ectogenèse, l’utérus artificiel

Libérons les femmes de la grossesse. La GPA, l’utérus loué, ne suffit plus : c’est mieux d’avoir des enfants fabriqués grâce à l’ectogenèse, l’utérus artificiel. « Une nouvelle façon de devenir parents », la nouvelle folie woke.

Libérons les femmes de la grossesse est la dernière folie woke qui émerge. Il s’agit d’éliminer l’accouchement comme moment générateur, en le remplaçant par des procédures en éprouvette. Comme la viande synthétique, autre enjeu de l’idéologie néo-progressiste. Viande dans un tube à essai, fœtus dans un tube à essai.

Libérons les femmes de la grossesse pour mettre fin « à la famille patriarcale »

L’idée maîtresse est magnifiée par la quotidien progressiste italien La Stampa, avec un article très ambigu et tout à fait ignoble, attribué à une « écrivaine et chercheuse » indépendante (de quoi, de qui ?), une certaine Laura Tripaldi, 30 ans. L’intervention est ambiguë parce que sous le vernis d’une fausse approche prudentielle selon laquelle la technologie est admirable mais dangereuse, qu’il faut la surveiller, elle mène à un « ce qui peut être fait, alors que cela soit fait ».

On évoque la dystopie, mais elle est facilement surmontée, Folamour est cité comme chef du projet « ectogenèse », qui est une formule énigmatique, une de celles utilisées dans les journaux progressistes, pour ne pas appeler le projet par un nom que tout le monde comprend « accoucher sans accoucher » ce qui fait ressortir toute son horreur ; et Folamour prévient : si nous suivons cette voie, nous ouvrons la boîte de Pandore. Qui, notoirement, ne pouvait plus être refermé. Et, une fois levées les fausses précautions, le long article illisible se résout en une exaltation presque fanatique du « tout ce qui peut être fait, qu’il soit fait ».

On y retrouve la philosophe engagée Maureen Sander-Staudt, qui enseigne : « L’ectogenèse a également le potentiel de modifier le sens culturel de la grossesse, de la naissance et de la maternité, éloignant ainsi davantage l’humanité de la nature ». Nous allons plus loin avec une autre philosophe obscure, Anna Smajdor qui « a défini le développement de l’ectogenèse totale comme un « impératif moral » » ; vient ensuite, à la rescousse du projet « ectogénèse » que l’on commence à vendre au monde avec de tels articles, Shulamith Firestone, vestale du féminisme radical disparue il y a une dizaine d’années, capable de croire que « cette transformation technologique entraînerait aussi la disparition de la famille patriarcale. Les filles nées des entrailles mécaniques de son utopie technoféministe seraient élevées par la communauté, construisant des réseaux sociaux et émotionnels libres de parenté et de liens de sang ».

La gestation et la maternité sont pour de nombreuses femmes incompatibles avec le travail et les études dans la société capitaliste néolibérale

Ces « utérus mécaniques » qui produisent des fœtus et donc des enfants mécaniques à naître, mais cela n’est pas précisé, visent l’éternel mythe proto-communiste de la république de Platon. L’article est plein de tirades délirantes comme celle-ci : « L’inquiétude généralisée concernant l’effondrement démographique dans l’Occident développé, soutenue par la preuve que, dans le capitalisme néolibéral, la gestation et la maternité sont pour de nombreuses femmes incompatibles avec le travail et les études. Dans le même temps, la reconnaissance croissante de nouvelles formes de famille en dehors de la famille hétérosexuelle nous pousse à imaginer de nouvelles façons – même assistées par la technologie – de devenir parents. En effet, à bien des égards, la possibilité d’une ectogenèse totale apparaît comme une opportunité sans précédent d’aplanir, une fois pour toutes, les inégalités intrinsèques au travail reproductif, en le déléguant entièrement à la technologie. »

Il y a là tout l’attirail de la pire idéologie woke : il y a l’attaque contre la famille « traditionnelle », l’ouverture à de nouvelles dimensions parentales, la libération de la « grossesse » entravante. « Tout comme il était autrefois considéré comme absurde que les femmes votent ou montent à cheval », réitère Smajdor, « de la même manière, il pourrait nous paraître un jour absurde qu’elles soient enchaînées aux processus dégradants et dangereux de la grossesse et de l’accouchement simplement à cause de notre incapacité à imaginer une alternative ».

C’est le rêve réactualisé des révolutionnaires de tout temps : créer un « homme nouveau »

La chercheuse « indépendante » commente pour sa part. « Si l’origine de l’oppression féminine est véritablement biologique, l’ectogenèse transformerait la différence sexuelle en un accident génétique comme tant d’autres, rendant sa signification culturelle presque totalement insignifiante. Peut-être que l’identité de genre telle que nous la connaissons aujourd’hui disparaîtrait entièrement, et avec elle les inégalités sociales et économiques qui l’accompagnent. Et si la parentalité se détachait complètement de la biologie sexuelle, même l’idée selon laquelle il existe une « famille naturelle » plus légitime que toutes les autres pourrait un jour nous apparaître comme un simple héritage du passé. »

Être des mères « non mécaniques » serait donc pénalisant, oppressant, alors que produire des fœtus à partir de manipulations de laboratoire, servirait à annihiler les genres, la famille, émanciper la femme, pour atteindre enfin le but de la révolution messianique génératrice d’un « homme nouveau » libéré des chaînes de la nature, la révolution woke de la naissance à la mort, qui en conclusion n’est qu’une révolution nihiliste, théorisée par les marxistes, expérimentée avec ses millions de morts par les communistes et menée à bien par le capitalisme néo-libéral d’aujourd’hui, plus rouge que brun, le nouvel esclavagiste des Temps modernes.

Francesca de Villasmundo

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