« Ensemble nous affirmons l’incompatibilité entre foi et croyance, entre croire et haïr. Comme chefs religieux nous sommes appelés à condamner les tentatives de justifications d’une quelconque forme de haine au nom de la religion»
a déclaré François dans un des lieux les plus symboliques de l’islam sunnite, l’université d’Al Azhar, en présence du grand imam, Al Tayyeb, son hôte, lors de la « conférence internationale pour la paix » organisée par cette institution phare du Coran.
Il ne sert à rien de revenir sur le discours du pape qui est définitivement, profondément et toujours mû par le souci du dialogue inter-religieux qu’il conçoit comme le seul moyen pour instaurer la paix mondiale. Retenons que tant Jorge Maria Bergoglio et que l’Imam ont parlé le même langage de tolérance universelle, dans une recherche humaine « d’unité » et « de fraternité universelle» pour « la communauté humaine », « pour bâtir ensemble l’avenir, pour être des bâtisseurs de civilisation ». Le grand mot final de cette conférence et de cette visite pontificale à Al Azhar a consisté principalement à asseoir l’idée que toutes les religions sont des religions de paix !
L’imam Al Tayyeb s’est servi avant tout de cette rencontre pour absoudre l’islam de toutes responsabilités dans le terrorisme actuel tout en accusant le christianisme de violences passées : « L’islam n’est pas une religion du terrorisme » uniquement « parce que certaines personnes ont mal interprété son message » et « ont versé le sang des êtres humains, terrorisé des personnes» a-t-il déclaré en faisant une comparaison avec le christianisme qui « n’est pas une religion du terrorisme » uniquement « parce que il y a eu une communauté qui a levé la Croix » et « tué » ajoute-t-il en se référant aux Croisades.
Ce discours est au rebours de l’histoire, maîtresse de vérité, qui dit tout le contraire. Le christianisme s’est répandu dans le monde par le précepte de la charité et le sang des martyrs, « semence de chrétiens ». Depuis Mahomet, en revanche, les hommes au croissant imposent le Coran et conquièrent des terres au nom de l’internationalisme islamique par le cimeterre, la mort et la dhimmitude. Aujourd’hui, après des siècles de tentatives de soumettre les nations chrétiennes qui l’ont repoussé vaillamment, l’islam conquiert de l’espace en Europe par l’invasion migratoire, forme de colonisation islamique cachée, et se sert intelligemment du message humanitariste, relativiste, tolérant et bien-pensant véhiculé par les autorités religieuses chrétiennes et laïques pour se présenter à l’humanité comme une religion de paix et s’imposer dans le monde occidental. Autre forme de conquête, plus sournoise, plus pacifique extérieurement, mais tout aussi dangereuse pour l’avenir, semence certainement de futurs martyrs.
La pape François, qui appelle l’imam, « son cher frère », a évoqué, de son côté, la nécessité du dialogue « spécialement inter-religieux » auquel « nous sommes toujours appelés pour marcher ensemble, convaincus que l’avenir de tous dépend aussi de la rencontre entre les religions et les cultures», au nom de « la liberté religieuse », ce concept moderniste source du relativisme qui corrompt l’esprit de la hiérarchie romaine et a annihilé en elle tout désir de convertir les âmes au Christ. En se référant à Jean-Paul II, il a invité chrétiens et musulmans, qui vivent «sous le soleil d’un unique Dieu miséricordieux » à s’appeler « les uns les autres frères et sœurs » et a fait remarqué que « les différences religieuses n’ont jamais constitué un obstacle mais plutôt une forme d’enrichissement réciproque au service de l’unique communauté humaine.» Habité par sa conviction intime qu’il existe un « Dieu unique des religions » qui embrasse toutes les religions, il conçoit donc un Dieu tolérant envers toutes les confessions et les appelant toutes à travailler pour s’opposer « à la violence » : Dieu « exhorte, a-t-il proclamé, à s’opposer à la voie de la violence, comme présupposé fondamental de toute alliance sur la terre. Avant tout et en particulier aujourd’hui, ce sont les religions qui sont appelées à réaliser cet impératif ; tandis que nous nous trouvons dans le besoin urgent de l’Absolu, il est indispensable d’exclure toute absolutisation qui justifie des formes de violence. La violence, en effet, est la négation de toute religiosité authentique. En tant que responsables religieux, nous sommes donc appelés à démasquer la violence sous les airs d’une présumée sacralité, qui flatte l’absolutisation des égoïsmes au détriment de l’authentique ouverture à l’Absolu. Nous sommes tenus de dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains, de porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion et de les condamner comme falsification idolâtrique de Dieu : son nom est Saint, il est Dieu de paix, Dieu salam. C’est pourquoi, seule la paix est sainte et aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu, parce qu’elle profanerait son Nom. » « Que se lève le soleil d’une fraternité renouvelée au nom de Dieu et que jaillisse de cette terre, embrassée par le soleil, l’aube d’une civilisation de la paix et de la rencontre ! » a conclu François qui s’est appuyé sur la visite historique de saint François d’Assise au sultan d’Égypte pour cautionner la sienne.
Pourtant que le but qui animait le poverello d’Assise était dissemblable de celui de Jorge Maria Bergoglio ! Si ce dernier, islamophile convaincu, marche exclusivement sur le chemin du dialogue islamo-chrétien, qui écarte le voie de la conversion au Christ, Saint François, tout au contraire, en bon chrétien et vrai apôtre, veut annoncer au chef sarrasin que la seule voie de salut est celle du Christ. Il l’exhorte à se convertir au Dieu unique et trinitaire, folie pour les mahométans. Son biographe saint Bonaventure rapporte ainsi les faits :
« Une troisième fois, il tenta de passer chez les infidèles pour favoriser, en y répandant son sang, l’expansion de la foi en la sainte Trinité, (…), chez le sultan de Babylone en personne. La guerre sévissait alors, implacable entre chrétiens et sarrasins (…). Le sultan avait d’ailleurs publié un édit cruel promettant un besant d’or en récompense à quiconque apporterait la tête d’une chrétien. Mais dans l’espoir d’obtenir sans tarder ce qu’il désirait, François, le vaillant chevalier du Christ, résolut de s’y rendre : loin de craindre la mort, il se sentait attiré par elle. (…) Arrivés devant le sultan, après qu’il eussent été « maltraités et meurtris » par les sarrasins, saint Bonaventure continue : «Le prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir ; avec sa belle assurance, le serviteur du Christ François répondit qu’il avait été envoyé d’au-delà des mers non par un homme mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l’Évangile qui est la vérité. Puis il prêcha au sultan Dieu Trinité et Jésus sauveur du monde, avec une telle vigueur de pensée, une telle force d’âme et une telle ferveur d’esprit qu’en lui vraiment se réalisait de façon éclatante ce verset de l’Évangile: «Je mettrai dans votre bouche une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront ni résister ni contredire.» Les Fioretti de Saint François ajoutent que le Sultan se convertit : « Alors le Sultan lui dit : « Frère François, je me convertirai très volontier à la foi du Christ, mais je crains de le faire maintenant ; car si les gens d’ici l’apprenaient ils me tueraient avec toi et tous tes compagnons ; et comme tu peux faire encore beaucoup de bien et que j’ai à achever certaines affaires de très grande importance, je ne veux pas causer maintenant ta mort et la mienne. Mais apprends-moi comment je pourrai me sauver, je suis prêt faire ce que tu m’imposeras.» Saint François dit alors : « Seigneur, je vais maintenant vous quitter, mais après que je serai retourné dans mon pays et, par la grâce de Dieu, monté au ciel après ma mort, je t’enverrai, selon qu’il plaira à Dieu, deux de mes frères, de qui tu recevras le baptême du Christ ; et tu seras sauvé, comme me l’a révélé mon Seigneur Jésus-Christ. Et toi, en attendant, dégage-toi de tout empêchement, afin que quand viendra à toi la grâce de Dieu, elle te trouve disposé à la foi et à la dévotion.» Le Sultan promit de le faire et il le fit. (..) Il reçut donc desdits frères l’enseignement de la foi du Christ et le saint baptême, et ainsi régénéré dans le Christ il mourut de cette maladie ; et son âme fut sauvée par les mérites et l’opération de saint François.»
Que le pape François s’éloigne en esprit, en paroles et en actes du saint d’Assise !
Francesca de Villasmundo
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