En Allemagne la protestantisation de l’Eglise catholique continue son bonhomme de chemin. L’impulsion protestante qui fut donnée par le concile Vatican II suit son cours et transforme les catholiques en des protestants qui s’ignorent au pays de Luther. Mais tandis que ce dernier, et ses sectateurs avec lui, fini en-dehors de l’Eglise catholique, apostat excommunié, aujourd’hui les apostats sont prélats au sein de la Rome conciliaire ! La différence est de taille et témoigne à quel point la nouvelle Eglise issue de Vatican II « s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique ».

L’actuel « synode », mis en pause pour cause de « pandémie », organisé par les évêques teutoniques sur deux ans est là pour pousser aux innovations. De la bénédiction pour les couples homosexuels à l’abolition du célibat sacerdotal, en passant par une révision progressive de la relation entre doctrine catholique et homosexualité et de l’accès des femmes aux principaux postes de gestion ecclésiastique : les thèmes sont toujours les mêmes de l’autre côté du Rhin. Il est bien connu que l’Église conciliaire allemande fait pression pour des changements radicaux, dans une vision progressiste qui aspire indéfiniment à toujours plus d’évolution dans une direction libérale-libertaire. La grande question est « comment » ces changements peuvent être acceptés ou non par le Saint-Siège qui, jusqu’à preuve du contraire, est l’organe qui décide des questions universelles.

Selon ce qui a été rapporté récemment par Italia Oggi, le cardinal Marx, ancien président de la Conférence épiscopale allemande, a réitéré ses intentions au Der Spiegel, déclarant dans une interview ce qui suit :

« Jésus-Christ ne voulait pas exclure les femmes du pouvoir dans l’église. »

En principe, le Vatican bergoglien n’aurait aucun problème à partager cette déclaration. Au contraire. Parmi les autres thèmes soulevés par le prélat germain il y a bien entendu l’abolition du célibat sacerdotal, thématique chère, depuis des siècles d’ailleurs, à tous les progressistes et hérétiques, qui abhorrent évidemment l’austère discipline catholique.

Pour donner du poids au propos du cardinal Marx, le journal cité rapporte une série de commentaires provenant de la base catholique allemande. Eh bien, il semble que la plupart des catholiques allemands recherchent un « nouveau Luther ». Bref, un réformiste capable de donner ce virage décisif que l’on attend depuis longtemps dans certains milieux. Le « chemin synodal » devrait donc se poursuivre dans cette optique de changement. Les revendications progressistes occuperont toujours l’actualité internationale. Il existe une certaine conviction sous-jacente que le tournant ne peut plus être reporté.

Au vu des alignements du Vatican, on a souvent dit comment le pape François avait pu compter sur le soutien des progressistes du conclave. En Allemagne, les évêques pensaient donc que Jorge Maria Bergoglio serait d’accord avec les plans de Marx. Mais quelque chose, du moins pour l’instant, ne s’est pas déroulé comme prévu. Les progressistes pourraient réaliser quelque chose en termes de gestion laïque des paroisses. Et le pape François a déjà commencé à nommer des femmes à des postes de responsabilité. Cependant, pour l’instant, il ne va pas plus loin.

Les catholiques allemands, au moins ceux qui ont épousé l’idéologie de Marx et des autres représentants théologiques moins conservateurs, chercheront-ils, s’ils n’obtiennent gain de cause par Rome, une totale indépendance par la voie synodale qui est entreprise ? Le scénario du Rhin qui se jette dans le Tibre se renouvelle, sauf qu’aujourd’hui 50 après Vatican II, le progrès étant bien le grand manitou régnant de manière incontestable sur les esprits ecclésiastiques lessivés par plus d’un demi-siècle de modernisme, il s’y jettera encore plus facilement !

Francesca de Villasmundo

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