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Eglise conciliaire en Suisse : les « femmes-prêtres » sont déjà là

En février 1975, lors d’une conférence, Mgr Lefebvre, qui mena le combat pour la Tradition, faisait un rapprochement entre la messe évangélique de Luther et le Nouvel Ordo Missae :

« Je parlerai ce soir de la Messe Évangélique de Luther et des ressemblances surprenantes du nouveau Rite de la Messe avec les innovations rituelles de Luther. »

Plus loin, il citait la pensée de Luther sur le sacerdoce :

« Dans son ouvrage sur la Messe privée, il cherche à démontrer que le sacerdoce catholique est une invention du diable. Pour cela il invoque ce principe désormais fondamental : « Ce qui n’est pas dans l’Écriture est une addition de Satan ». Or l’Écriture ne connaît pas le sacerdoce visible. Elle ne connaît qu’un prêtre, qu’un Pontife, un seul, le Christ. Avec le Christ nous sommes tous prêtres. Le sacerdoce est à la fois unique et universel. Quelle folie de vouloir l’accaparer pour quelques-uns… Toute distinction hiérarchique entre les chrétiens est cligne de l’Antéchrist… Malheur donc aux prétendus prêtres. (…) tout ce qui sort du baptême peut se vanter d’être consacré prêtre…»

Concernant les réformes issues du concile Vatican II, l’évêque courageux en dénonça les nouveautés contraires à la foi catholique et porteuses d’un poison mortifère pour les âmes.

« De ce concile, disait-il, est née une nouvelle Eglise réformée que S.E. Mgr Benelli appelle lui-même l’Eglise conciliaire. »

« Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte déjà condamné par l’Eglise en maints documents officiels et définitifs » soulignait-il en 1976.

Culte protestantisé et rupture avec la Tradition sont les deux mamelles de cette Eglise conciliaire libérale, enfant du dernier Concile et des théologiens modernistes à la manette. Le lait qui en découle est celui de la protestantisation progressive et sans frein de l’univers catholique. En sa maturité, cette nouvelle Église a les caractéristiques visibles d’une secte protestante. Preuve à l’appui par ce qui se passe en Suisse alémanique, dans le canton de Lucerne, diosèce de Bâle. Là-bas, le désir de Luther de détruire le sacerdoce est devenu réalité.

Comme le révèle le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidiana, après 4 ans d’expérimentation, le rêve du laïc à la place du prêtre et de la femme-prêtre prend forme, avec la bénédiction des évêques :

« Les femmes et les hommes qui servent dans l’église ont développé une forme liturgique indépendante. 

« Dans la station touristique de Rigi Kaltbad First s’élève une chapelle du XVIIIe siècle dédiée à Saint Michel parmi les rochers dans laquelle chaque dimanche un fidèle homme et un fidèle femme, à tour de rôle,  « célèbrent » pour les fidèles le « service liturgique ». Dimanche dernier, c’était au tour de Mme Anita Wagner. D’autres fois la méditation est confiée à Karin Martin tandis que dimanche prochain Emilio Naf montera à l’autel. C’est à eux qu’est  confié le Gottendienst, ce qui signifie littéralement « service liturgique ». Ce n’est pas la messe, mais c’est tout ce qui est dans la messe à l’exception des paroles de la consécration. Bien au-delà de la « liturgie classique de la Parole » célébrée en l’absence du prêtre. »

A Lucerne, ce processus d’expérimentation qui a commencé il y a 4 ans, avec la bénédiction de l’évêque rappelons-le, a abouti à l’entrée en vigueur officielle de vrais prédicateurs du dimanche et de « prêtres par hasard » qui « célèbrent ». C’est le cas de Judith von Rotz. Le rêve du sacerdoce féminin en chair et en os.

D’après la vidéo, les fidèles présents ne semblent pas surpris, signe que sur le long terme, on s’habitue à tout. Sur le site du diocèse, à chaque messe, il est bien expliqué qui est le Predigt, le prédicateur, et il n’est pas rare de trouver des femmes entièrement habillées, de la tunique à l’étole.

 

Paul Hugentobler, diacre de la Région ecclésiastique de Lucerne, commente ces nouveautés ainsi :

« Au nom des évêques germano-suisses, les femmes et les hommes qui servent dans l’église ont développé une forme liturgique indépendante pendant quatre ans et l’ont expérimentée dans leurs paroisses. Là où aucun prêtre d’une paroisse ne peut célébrer l’Eucharistie le samedi ou le dimanche, la célébration de la Parole de Dieu doit être maintenue. »

La forme liturgique indépendante, explique l’article de LNBQ, comprend également des moments mixtes, pour ainsi dire, c’est-à-dire des célébrations dans lesquelles le prêtre est présent pour l’annonce de l’Évangile et la consécration, tandis que le laïc est chargé de toutes les autres parties de la messe, y compris la prédication, distribution des prières de communion et de l’offertoire, collecte etc.

Tout cela se fait évidemment avec l’excuse de la pénurie de prêtres. Mais en réalité, le manque de prêtres n’est pas la cause de ces abus : ils sont les fruits des nouveautés conciliaires et de la protestantisation du culte catholique.

Le nouveau rite a été introduit « par une mentalité protestante » qui prévalait chez les théologiens à l’œuvre. Plus que tout, « ces Réformes [de Paul VI] contribuent, souligne Mgr Lefebvre dans la conférence citée plus haut, à la négation de la présence réelle telle qu’elle est enseignée dans l’Église catholique ». « Le fait d’imiter dans la liturgie de la Messe la Réforme de Luther conduit infailliblement à adopter peu à peu les idées mêmes de Luther » présageait-il avant de conclure :

« On ne peut imiter les protestants indéfiniment sans le devenir. »

Et bien des fidèles le sont devenus, preuve en est par cette vidéo.

« Il est psychologiquement, pastoralement, théologiquement impossible pour les catholiques d’abandonner une Liturgie qui est vraiment l’expression et le soutien de leur foi pour adopter de nouveaux rites qui ont été conçus par des hérétiques » mettait en garde le grand archevêque.

On peut rajouter sans trahir sa pensée qu’il est psychologiquement, pastoralement, théologiquement impossible pour les catholiques sans mettre leur foi dans le plus grand péril de suivre cette Eglise conciliaire, ses pompes et ses œuvres…

Francesca de Villasmundo

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