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Du Nord au Sud, l’Italie bloquée

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Impressionnante image du port de Trieste bloqué par une foule innombrable, plus de 6 000 personnes, en ce 15 octobre 2021, le D-Day, jour de l’entrée en vigueur du passe sanitaire pour tous les travailleurs italiens.

Rappelons-nous Solidarnosc : les protestations des dockers de Danzig firent tomber le régime communiste de Pologne.

L’histoire se répèterait-elle ? Le régime sanitaire du banquier Mario Draghi, dictature néo-communisme des financiers capitalistes dont il est un digne représentant, fait face à d’immenses contestations du nord au sud de la péninsule.

Le port de Trieste a lancé l’assaut contre l’obligation du Green pass, le port d’Ancone a répondu présent, ainsi que ceux de Ligurie dont le grand port de Gênes, et d’autres, Gioia Tauro, Civitavecchia aux portes de Rome : le blocage des ports entrainent des perturbations logistiques conséquentes, les camions ne peuvent ni entrer ni sortir, ni charger ni décharger.

La catégorie des dockers n’est pas la seule sur le pied de guerre. De fortes protestations sont également en cours devant les usines turinoises. « Il n’y a que dans ce pays qu’il faut payer pour travailler, je suis ici depuis trente-deux ans et ce matin je ne peux pas entrer car je ne suis pas vacciné, ils nous privent de liberté », tonne un ouvrier de Fiat Avio à Rivalta Torinese qui conteste le laissez-passer vert obligatoire depuis l’aube avec des dizaines de personnes devant la porte 10 de l’usine aérospatiale.

« Le travail est un droit, des tests gratuits », lit-on dans un manifeste des travailleurs. « Ici parmi nous il y a aussi des gens vaccinés, expliquent-ils, mais nous ne croyons plus en ce gouvernement. Les citoyens sont exaspérés, la violence n’est jamais justifiée mais on n’en peut vraiment plus. Ils ont touché les fondements, l’article 1 de la Constitution, en oubliant que les gens survivent avec le travail ».

Les camionneurs, d’autres salariés, de simples citoyens, beaucoup d’étudiants ont rejoint les manifestations un peu partout : à Florence, à Turin, à Milan devant le tribunal, l’université et le siège de la télévision d’Etat, la Rai, dans les petites villes et dans la capitale Rome, au cirque Maximus. Les préfectures et la police sont en alerte. Les initiatives contre le Green pass ont lieu devant les « entrées des entreprises » et « aux aéroports, ports, nœuds routiers, autoroutes et voies ferrées, visant à créer des désagréments pouvant entraver la régularité des services et des activités de la production », écrit dans une circulaire le ministère de la Sécurité publique.

Les yeux sont rivés sur les travailleurs du port de Trieste, qui ont rejeté l’offre du gouvernement des tests gratuits pour eux : 40 % des 950 salariés ne sont pas vaccinés, et à partir d’aujourd’hui ils bloqueront les opérations jusqu’à la suppression du laissez-passer sanitaire. En attendant, l’Association nationale des Transporteurs italiens, Trasportiunito, annonce qu’ « environ 80 000 chauffeurs de camions et autres véhicules répartis sur 98 000 entreprises manqueront à l’appel ». Les syndicats des transports calculent des chiffres qui, s’ils étaient confirmés, conduiraient à la paralysie de secteurs entiers et pas seulement de la logistique. Le Green Pass conduira à une catastrophe économique affirme le syndicat Serviziounito. Les coûts plus élevés proviendront du manque de productivité des chauffeurs suspendus et ne pourront être remplacés par manque de personnel. Cela pourrait également entraîner « des retards de livraison, environ 320 000 heures par jour de plus que la norme quotidienne ». De son côté, le syndicat Coldiretti souligne qu’« avec 85 % des transports commerciaux effectués sur la route en Italie, l’arrêt des camions et des camions met en péril les dépenses des Italiens. Surtout pour les produits les plus périssables comme le lait, les fruits et légumes qui ne peuvent pas atteindre les rayons des marchés ».

Une autre situation critique est celle des transports publics, où le pourcentage d’employés non vaccinés varie de 10 à 20 %.

Le secteur agricole est impacté lui-aussi : l’activité agricole est liée aux cycles saisonniers et ne peut être arrêtée et il y a au moins 100 000 ouvriers agricoles non vaccinés travaillant dans les champs.

Au sein des Carabinieri, les gendarmes italiens, le passe sanitaire provoque également des remous : plus de 5 000 d’entre eux ne sont pas vaccinés. Le syndicat La Nouvelle Union des Carabiniers (Nsc) dénonce que des militaires sans passe sanitaire soient contraints de quitter leur logement dans la caserne. Comme on le lit sur la page Facebook du syndicat, il a été ordonné « à tous les carabiniers logés dans la caserne de quitter leurs dortoirs s’ils ne sont pas en possession du laissez-passer vert à minuit ». « Le commandement général aurait donné la disposition d’ordonner à ceux qui occupent les chambres de les quitter, en comparant le logement à un lieu de travail » ajoute le syndicat qui souligne : « aucun décret n’a jamais imposé une telle action qui soit sans précédent dans l’histoire de l’arme. » A ces « carabinieri » s’ajoutent quelques 7 000 policiers non-vaccinés. » Des forces de l’ordre dont le gouvernement a pourtant besoin pour imposer son passe sanitaire.

L’Armée de l’Air italienne, et c’est une première, manifeste aussi contre le Green Pass : le SIAM (Union Aeronautica Militare) a annoncé pour le vendredi 15 octobre 2021 à 07h00 le premier “sit-in” historique de l’histoire aéronautique devant les grilles d’entrée de la base militaire de Sigonella contre l’obligation du pass vert “payant “.

Si aujourd’hui le chef du gouvernement italien Draghi, ancien numéro un de la Banque Centrale Européenne, « l’un des personnages les plus influents de la gouvernance mondiale au service du « Grand Reset » » rappelle le blog Le courrier des stratèges, ne semble pas vouloir faire de concessions, demain est à haut risque et pourrait le faire reculer : l’agitation sociale et anti-passe-sanitaire ne fait que commencer en Italie…

Francesca de Villasmundo

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