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Du clinquant au misérable: l’exemple de la F1

 

Dimanche dernier, les amateurs de Formule 1 ont suivi le Grand Prix d’Inde à l’issue duquel Sébastien Vettel fut sacré champion du monde pour la quatrième fois de sa carrière. Avec une avance énorme de points au championnat, il est loin devant Fernando Alonso, son principal adversaire. Même si chacun s’y attendait plus ou moins, la qualité de l’écurie Red-Bull est incontestable. Le triomphe que l’on a vu sur le visage de Vettel et de son écurie est immense. Mais il porte à réfléchir…

Tout d’abord, nous l’avons dit, ce Grand Prix se passait en Inde, sur le circuit international de Buddh, à 50 km de New Delhi. C’était la troisième édition. Dans un pays en émergence certes, mais très pauvre, le fait que la Formule 1 vienne étaler au grand jour ses richesses « tape à l’oeil » est surprenant voir provocateur d’une certaine manière. Car, pendant que Vettel et les vingt-trois autres pilotes conduisaient leur voiture puissante, qu’en est-il des pauvres gens dans leur bidons-villes?  Ils ont d’autres préoccupations en tête, plus simples et plus primaires.Les habitants moins favorisés n’ont même pas accès à ces infrastructures à 220 millions d’euros  et n’ont  même pas le privilège de voir la course pour la plupart car les billets sont très chers.

Alors que l’élite du sport automobile et notamment l’équipe du vainqueur se répandent en cris de joie …alors que des milliers de litres d’essence pourtant si chers partent en fumée sur le circuit, des pères de famille s’efforcent de faire vivre les siens dans un taudis.  Alors que sur un podium éclatant, quelques hommes vident une bouteille de Champagne Magnum valant presque 5000 Euros, des enfants affamés errent parmi les poubelles pour trouver, en vain, quelques restes de nourriture. La valeur d’une seule bouteille de ce champagne suffirait à nourrir toute une famille pendant un mois et voilà que son contenu est vidé devant un public de privilégiés !  Et seulement cinquante kilomètres séparent ces deux univers  complètement différents! Qu’est-ce que 50 km pour un tel fossé entre deux  mondes si différents ? Ce n’est rien du tout…

Mais telle est bien la réalité, si atroce qu’elle soit et qui n’est que le reflet de la situation de ces pays en émergence comme le Brésil.  D’un côté il y a un triomphalisme exacerbé, de l’autre une misère effrayante qui, elle, mérite la pitié et l’attention de tous! Tous les médias sont tournés vers ce Grand Prix où va se jouer le titre prestigieux de champion du monde. Ce n’est que l’illustration du côté business de nos sociétés. C’est l’association olympienne indienne qui a mené les négociations pour que son pays accueille un Grand Prix. C’est un moyen de moderniser le pays et de l’ouvrir à d’autres opportunités et investisseurs étrangers. Mais cela ne fait que mettre un peu plus en avant les contrastes d’une société indienne très inégalitaire.

Ces façades décrépies et ces tentes faites de haillons sont bien là, à New Delhi. Elles existent au même titre que ces aménagements neufs, luxueux et rutilants. Il ne faut pas l’oublier: pendant que certains se divertissent et vivent dans l’insouciance, d’autres vivent dans la misère la plus absolue !

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