Cité 306 fois, accusé mais jamais interrogé comme témoin dans le dossier publié par le Vatican qui serait censé faire la lumière sur le scandale McCarrick, Mgr Carlo Maria Viganò, celui qui dévoila l’affaire au public, répond aux diverses accusations portées contre lui pour discréditer sa parole.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine EWTN, l’ancien nonce apostolique aux Etats-Unis, dont la lettre explosive d’août 2018 a contribué à déclencher l’enquête du Vatican sur l’inconduite de McCarrick, depuis ex-cardinal archevêque de Washington, explique pourquoi il pense que le rapport est gravement défectueux, répond aux accusations et aux « oublis » dans ce rapport sur les abus commis par McCarrick. « Je suis cité 306 fois et ils ne m’ont même pas appelé pour témoigner » confie Mgr Vigano :

« Je suis surpris de découvrir qu’un dossier dans lequel je suis mentionné 306 fois m’accuse de ne pas m’être présenté pour témoigner dans cette enquête sur Theodore McCarrick. Mais la convocation des témoins, selon la loi, appartient à la personne qui ordonne le procès, sur la base des preuves recueillies lors de la phase d’enquête ».

Mgr Viganò dans ce long entretien avec Raymondo Arroyo d’ETWN, revient sur l’affaire McCarrick et le dossier du Vatican qui blanchit le pape François d’avoir protégé l’ex-cardinal archevêque de Washington tout en renvoyant une image défavorable de Mgr Vigano, le grand accusateur de McCarrick et de l’attitude protectrice bergoglienne envers ce dernier.

« Il est tout à fait incompréhensible et anormal, explique Mgr Viganò, qu’il n’ait pas été jugé opportun de m’appeler pour témoigner, mais encore plus déconcertant que cette omission délibérée ait ensuite été utilisée contre moi. Et ne me dites pas que je m’étais rendu indisponible : mon email personnel est en possession de la Secrétairerie d’État et est toujours actif. »

Pour Mgr Vigano, cet oubli n’est pas le seul de la part des rédacteurs du rapport McCarrick : il n’y a même pas une trace du témoignage de James Grein qui, se souvient Viganò, est « la seule victime du harcèlement sexuel de McCarrick qui a eu le courage de le dénoncer publiquement ». Est-ce pour éviter, comme l’analyse le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidiana « que Grein ne dise, comme il l’a déjà fait publiquement, que ‘’le début de la montée de McCarrick, alors un nouveau prêtre, a coïncidé avec une visite à Saint-Gall, en Suisse, dans un monastère devenu célèbre pour les réunions de la soi-disant Mafia de San Gallo’’ qui a joué un rôle décisif dans l’élection de Bergoglio au pontificat. McCarrick lui-même, se souvient encore Viganò, s’est vanté publiquement lors d’une conférence en octobre 2013 d’avoir favorisé l’élection du pape François, qui a eu lieu quelques mois plus tôt. »

« Un autre point important de l’entretien de Viganò avec EWTN, continue le journaliste de LNBQ, concerne l’accusation contre lui de non-respect du témoignage du Prêtre 3, sur lequel le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, lui avait demandé d’enquêter. Nous sommes en 2012, Mgr Viganò a récemment été nommé nonce aux Etats-Unis et transmet des informations au Saint-Siège sur les accusations contre McCarrick émises par celui qui dans le rapport est identifié précisément comme Prêtre 3. Mgr Ouellet demande à Viganò d’enquêter mais, selon le rapport qui vient de sortir, le nonce ne donne pas suite à cette indication. ‘’Chose absolument fausse ! lance Mgr Viganò. Ce sont les mêmes auteurs du rapport qui apportent la preuve de la tromperie qu’ils ont concoctée pour me frapper et me discréditer. En effet, dans un autre point du rapport, il est indiqué que le 13 juin 2013, j’ai écrit à Mgr Ouellet, lui envoyant à la fois la lettre que Mgr Bootkoski m’avait adressée (Bootkoski était évêque de Metuchen et ordinaire du Prêtre 3, ndlr ), et celle adressée au Prêtre 3. Je l’ai informé que la plainte civile du Prêtre 3 avait été rejetée sans possibilité d’appel. L’évêque Bootkoski a qualifié les accusations du Prêtre 3 comme fausses et calomnieuses.’’ »

Et le prélat italien de conclure :

« La corruption des dirigeants du Vatican est si évidente qu’il est possible de considérer ce rapport comme une tentative indigne de faire paraître Bergoglio absolument étranger aux manipulations de la Curie, voire comme une sorte de persécuteur implacable des corrompus, alors que la preuve des faits prouve le contraire. Je dirais que Bergoglio est à l’Église profonde ce que Biden est à l’État profond… »

 

Francesca de Villasmundo

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