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« Dommage qu’elle ne soit pas une chienne, il y aurait eu au moins une pétition sur Facebook. »

J’aurais pu vous parler de la Grèce et du fait que lors d’un ultime sommet de la dernière chance, on s’achemine vers un nouvel accord tout aussi moisi que les 89 précédents accords qui n’ont jamais été tenus et que cette performance est saluée comme il se doit par les marchés financiers en forte hausse ce soir. Demain, ils pourraient être en forte baisse en fonction des déclarations de la nuit. La réalité ? La Grèce est en faillite, tout simplement.

J’aurais pu vous parler de SFR qui veut racheter Bouygues Telecom ou de tout autre sujet économique, mais finalement, ce qui a retenu mon attention c’est l’histoire de cette gamine, cette jeune Laura âgée de 24 ans.

Elle vit en Belgique et cet été, elle sera euthanasiée parce que vous comprenez, elle « déprime » et qu’elle n’aime pas la vie. Bref, sa souffrance psychique est telle que les médecins vont s’occuper définitivement d’elle.

Un monde à la dérive

Comme citoyen, et tout simplement comme être humain, il est très important de dénoncer les atteintes faites au vivant de façon générale et à la vie sous toutes ses formes.

Je veux bien croire aux souffrances de cette jeune fille.
Je veux bien croire à sa désespérance.
Je veux bien entendre tout ce que vous voulez sauf qu’une commission, fut-elle composée de « professionnels », peut s’octroyer le droit de suicider quelqu’un. Car en fait, dans cette histoire-là, nous sortons évidemment du champ pur de l’euthanasie médicale pour rentrer dans le champ du suicide par tierce personne.

Cette jeune Laura pourrait tout autant se pointer aux États-Unis avec un faux revolver, braquer deux ou trois flics qui ne se poseraient aucune question avant de vider leurs chargeurs. C’est cela que l’on appelle le suicide par personne interposée.

Le suicide assisté

Le suicide assisté c’est donc autre chose que l’euthanasie, et pourtant nous y sommes.

Laura, si malheureuse soit-elle aujourd’hui, aurait peut-être pu trouver le bonheur plus tard ou peut-être pas, mais si Laura est malheureuse c’est à elle qu’il appartient de faire ses propres choix et de les assumer jusqu’au bout. Je vais poser une question. Laura se suiciderait-elle elle-même si elle ne pouvait avoir recours à l’euthanasie ?

Vous découvrirez, pour celles et ceux qui ont le courage de lire cet article, le jeu morbide auquel joue cette jeune femme, en préparant ses obsèques, en allant choisir sa tombe et évidemment en passant du temps avec ses proches…

Trouver cela normal est anormal

Que notre société soit capable d’amener et de cautionner de tels comportements est tout simplement choquant et devrait saisir l’âme de tous les citoyens.

Comment peut-on accepter ce type de dérive ? Comment peut-on en arriver là ?

Il n’y a plus aucune limite morale

On peut évidemment critiquer l’ordre établi, les codes, les us et coutumes ou même les principes moraux d’une société. On peut même souhaiter les faire évoluer vers autre chose.

Pourtant, là encore, je souhaite poser une question et interroger. Une société peut-elle fonctionner sans codes moraux ? Sans codes comportementaux ou sans code de politesse ?

La réponse est évidemment non. N’en déplaise aux tenants du prôôgrèès pour qui tous les codes devraient être abolis, de la même façon qu’un code de la route est indispensable pour éviter un carnage, un code moral est indispensable pour créer un ciment dans une société.

Pourtant, nous devons constater que les uns après les autres les « dogmes » moraux tombent tous, y compris les plus importants comme ceux justement autour de l’idée de vie et de mort.

Je crois profondément au bon sens, à la moralité, à la terre et à la vérité. Je crois en l’amour et au pardon, je crois au bien et au mal, à l’honnêteté, à la rectitude, à la constance, à l’effort, au courage, à la main tendue, à l’altruisme, aux dons, à la générosité. Il s’agit là de valeurs, et si nous oublions ces valeurs, alors il n’y a plus de limite aux comportements déviants qui deviennent la norme.

Loin de moi l’idée de m’ériger en « Père la morale ». De la même façon qu’il faut des lois pour éviter l’anarchie, tout ne peut pas reposer sur les lois et la répression mais également sur la morale. Évidemment, nous sommes tous parfois des délinquants et nous contournons la loi… De la même façon, parfois nous n’appliquons la « morale »… mais peu importe, car un cadre admis par tous existe.

Or ce cadre est, sous vos yeux, en train de totalement exploser et cela va nous poser des problèmes absolument considérables dans les années qui viennent et cela nous en pose d’ailleurs déjà de très nombreux.

Mais tout va bien. Dans notre capacité à prendre tous les sujets à l’envers, nous poursuivons avec un entrain redoublé. Cet été, donc, une jeune femme de 24 ans qui ne connaît encore pas grand-chose de la vie sera suicidée, assassinée avec la complicité de l’ensemble d’un pays, la Belgique, et d’un continent… l’Europe.

Là encore, personne ne se mobilisera pour sauver Laura… Dommage qu’elle ne soit pas une chienne, il y aurait eu au moins une pétition sur Facebook.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

Source : http://www.lecontrarien.com/2015/06/23

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