1620… Louis XIII est un jeune roi de France, malheureux de voir la situation de ses États. Les débuts du grand siècle français sont bien troublés. Les guerres fratricides reprennent entre Catholiques et Protestants. Des dangers extérieurs menacent et le brigandage se multiplie, faisant de nombreux orphelins, dont Pierre Lanier, le héros de cette histoire. Ce fils de Gascogne, surnommé « Lapierre » par les siens, veut servir entièrement son roi.
1627… Le duc de Buckingham menace de nouveau la France et l’île de Ré à la tête d’une flotte importante. Louis XIII veut renforcer son armée et notre héros s’engage avec joie. Il se retrouve dans le régiment de Champagne, « le premier régiment de France », sous les ordres de monsieur de Toiras. Il va faire de belles rencontres avec Christophe « l’Enclume », maréchal-ferrant et Jeantou, le frêle berger. Devenus compagnons d’armes, ils combattront avec ardeur pour défendre l’île. Mais la situation se dégrade et ils sont assiégés.
C’est alors que Lapierre va proposer à Toiras un plan audacieux : nager depuis Saint Martin de Ré jusqu’au Fort Louis, près de la Rochelle, afin de prévenir les forces françaises du littoral ; soit 17 km à travers les bateaux anglais qui surveillent l’île et sans compter les nombreux dangers de la mer…
On pourrait croire que ce fait est un beau roman, un récit complètement inventé. Or, il n’en est rien. C’est une histoire vraie. Pierre Lanier a bien existé et a vraiment nagé de l’île de Ré jusqu’à la côte française pour chercher des renforts. Louis XIII, devant tous les gentilshommes de la Cour, à Paris, a loué le courage d’un vrai fils de France, prêt à tout pour défendre son pays et servir son roi. La Révolution, en brûlant toutes les archives et les registres d’état civil, a effacé la trace de nombre de ses héros, issus de nos provinces. C’est donc tout à l’honneur d’Yves Pélerin de narrer cette page d’histoire qui mérite d’être mieux connue. Car il faut donner aujourd’hui aux petits Français des figures de leur patrie, dont ils peuvent être fiers et qui seront leur inspiration pour les combats de demain.
Yves Pélerin, décédé le 18 février 2023 ne connaîtra pas cette nouvelle édition, de qualité. Il était si heureux de ce projet. Vous pourrez lire avec profit la vie de cet homme enjoué et généreux, passionné de rugby, auteur également des Marcassins – Prix du Salon de l’Enfance 1964, livre pour les jeunes amateurs de rugby – et à qui l’on doit la célèbre phrase « école de rugby, école de la vie ! ».
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Dix mille brasses de courage, d’Yves Pèlerin, Illustrations de X. Saint-Justh, préface de Brigitte Lundi, 208 pages, belle édition brochée, couverture avec rabats, aux éditions Bulle d’Or.
Ce livre a été édité en 1970 chez Magnard, collection Fantazia. Epuisé depuis de nombreuses années, mais toujours étudié dans les classes des collèges, sa réédition est la bienvenue.
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