Hassan Nasrallah, le leader di Hezbollah,
Hassan Nasrallah, le leader di Hezbollah,

Toutes les chancelleries du monde attendaient l’intervention de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, silencieux depuis l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023. Intelligemment, il n’a pas ouvert la boîte de Pandore d’une guerre à grande échelle au Moyen-Orient avec des répercussions et une implication mondiales.

Vendredi 3 novembre, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah a pris la parole pour la première fois au sujet de l’attaque du 7 octobre. Il a notamment fait preuve « d’une grande intelligence, reconnue même par ses ennemis les plus farouches » analyse le site géopolitique Piccole Note. « Bien sûr, il a glorifié l’action du Hamas le 7 octobre, ce qui ne peut que susciter l’irritation, c’est le moins que l’on puisse dire, de l’autre parti, mais cela était évident après l’accueil qu’elle a reçu dans le monde arabe ».

L’Iran et le Hezbollah n’ont aucun lien avec l’attaque contre Israël du 7 octobre

Cependant, et ceci est le point important de son discours « il a lié l’action à la fois à l’histoire de l’oppression à Gaza, mais surtout à l’aggravation de l’oppression ces derniers temps, à un surplus de répression et d’abus provoqués par un gouvernement israélien extrémiste et « stupide », des attributs et des critiques qui le gouvernement d’extrême droite dirigé par Netanyahu s’est également attiré dans les limites étroites de son propre pays (implicitement, Nasrallah a clairement indiqué qu’avec d’autres gouvernements israéliens on pouvait négocier…) ».

Quant à l’action du Hamas, Nasrallah a salué le secret avec lequel elle a été préparée, ce qui lui a permis de tromper la sécurité israélienne, « pour pouvoir dire clairement et sans équivoque, souligne Piccole Note, que non seulement le Hezbollah, mais aussi l’Iran et les autres factions palestiniennes l’ignoraient. Une action donc « 100 % palestinienne », qui n’a rien à voir ni avec des conflits régionaux ni avec des tensions internationales plus larges. »

Le tout est donc circonscrit au conflit israélo-palestinien. Cela devrait permettre de poser des limites au conflit, même si le leader du Hezbollah n’a pas manqué de saluer l’entrée dans la guerre des alliés régionaux des Palestiniens, les Houthis du Yémen et les milices irakiennes, qui restent toutefois en retrait.

Quant au Hezbollah, lit-on dans l’article susmentionné « Nasrallah était pris en tenaille : d’une part, il ne pouvait se soustraire aux obligations découlant de l’alliance conclue avec les forces régionales susmentionnées liées à l’Iran, ainsi qu’avec le Hamas, d’autre part, il devait éviter une entrée massive du Hezbollah dans le champ de bataille, ce qui aurait déclenché une guerre à grande échelle. Ainsi, évitant les rochers, il a déclaré que le Hezbollah est en fait déjà en guerre avec Israël, l’ayant engagé depuis le 8 octobre à la frontière libanaise, frontière le long de laquelle ce dernier doit maintenir une partie importante de son armée (qui ne peut ainsi opérer de toutes ses forces à Gaza). »

Nasrallah limite la guerre à Gaza

Si l’on comprend Nasrallah, « ce conflit, explique Piccole Note, doit rester de faible intensité, c’est-à-dire éviter à la fois une action massive du Hezbollah et une intervention des États-Unis, qui pourraient également conduire l’Iran à la guerre » même si « les dangers d’une extension de la guerre demeurent, ce que Nasrallah n’a pas manqué d’évoquer dans son discours, expliquant que ce scénario est ‘’très plausible‘’ et que, pour le Hezbollah, ‘’toutes les options restent sur la table‘’. Mais Nasrallah a également tenu à souligner que le Hezbollah n’entrera sur le terrain avec tout son potentiel qu’en cas d’agression significative contre le Liban ».

Ainsi, conclut cette analyse du discours du leader du Hezbollah, « la guerre, du moins pour le moment, reste limitée à la bataille de Gaza, avec les tensions et les attaques contre des cibles américaines et israéliennes dans la région élargie du Moyen-Orient uniquement comme toile de fond de dissuasion contre une intervention plus agressive de l’armée américaine qui évidemment ne pouvait et ne pourra pas ne pas répondre aux attaques en question, mais contre des objectifs qui sont également limités par la nécessité de ne pas élever le niveau du conflit avec le Hezbollah et l’Iran (du moins pour le moment et à condition que quelqu’un ne s’emballe pas). Nous arrivons ainsi à la guerre de Gaza, qui reste donc au centre d’un terrible conflit, Nasrallah ayant clairement fait savoir que ni le Hezbollah ni l’Iran ne souhaitaient que le conflit s’étende. En plus de déplorer vivement les attaques israéliennes et de féliciter les Palestiniens qui vivent là-bas et combattent dans la bande de Gaza ».

Armageddon évité

Nasrallah a cependant explicitement énoncé les objectifs du conflit :

« Notre bataille n’a pas encore atteint le stade de la victoire qui s’obtient par le coup fatal, mais nous gagnons aux points. Soyons réalistes. Cette bataille consiste à remporter une série de succès et à empêcher l’ennemi d’atteindre ses objectifs. Nous devons tous agir pour arrêter l’offensive sur Gaza et pour que Gaza en sorte triomphante. »

Piccole Note commente ses déclarations :

« Bref, l’objectif indiqué par Nasrallah est d’arrêter la guerre, une issue qui sera brandie comme une victoire du Hamas et de la résistance, mais qui s’accorde étrangement avec de nombreuses pressions dans le monde, même avec l’ennemi détesté des États-Unis (les délais divergent, ce qui est évident, puisque Washington se laisse aller à des délais plus longs pour pouvoir imposer ses désirs à une bande de Gaza dévastée et à une Cisjordanie et à un Israël épuisés).

« Ce sont les points les plus importants du discours de Nasrallah, qui ont certainement fait pousser un soupir de soulagement au monde entier, y compris à Israël (même si on ne peut pas le dire), car non seulement une guerre à grande échelle avec le Hezbollah et l’Iran a été évitée, mais a aussi été clairement indiqué que le conflit doit rester dans un environnement limité. »

« Au moins aujourd’hui, on a pu éviter l’Armageddon. »

Francesca de Villasmundo

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