« Nous devons nous demander si l’élection de

2013 a été entachée d’un défaut de consentement. »

A fructibus eorum cognoscetis eos. Numquid colligunt de spinis uvas aut de tribulis ficus ? Sic omnis arbor bona fructus bonos facit; Mala autem arbor fructus malos facit. Non potest arbor bona fructus malos facere, neque arbor mala fructus bonos facere. Omnis arbor quæ non facit fructum bonum exciditur et in ignem mittitur. Igitur ex fructibus eorum cognoscetis eos. [Mt 7, 16-20]

16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits : cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des ronces ? 17 Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits, et tout arbre mauvais de mauvais fruits. 18 Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits. 19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. 20 Vous les reconnaîtrez donc à leurs fruits. [Mt 7, 16-20]

Permettez-moi de saluer et de remercier les organisateurs de la Catholic Identity Conference et tous ceux qui y participent. Dans un moment de grande confusion, il est important de clarifier ce qui se passe, même en confrontant différentes positions. C’est pourquoi je suis reconnaissant à mon ami Michael Matt de m’avoir donné l’occasion de partager quelques réflexions avec vous.

Dans cette conférence, je ne tâcherai pas de donner des réponses, mais de poser une question qui ne peut plus être différée, afin que nous, évêques, clergé et fidèles, puissions considérer la très grave apostasie présente comme un fait absolument nouveau et qui ne peut être résolu, à mon avis, en recourant aux catégories ordinaires de jugement et d’action.

La preuve du « problème Bergoglio » 

La multiplication de déclarations et de comportements complètement étrangers à ce que l’on attend d’un Pape et même en contraste avec la Foi et la Morale dont la Papauté est la gardienne, a conduit de nombreux fidèles et un nombre croissant d’évêques à prendre-acte de quelque chose qui, jusqu’à il y a quelque temps, semblait inouï : le Trône de Pierre est occupé par un personnage qui abuse de son pouvoir dans le but opposé à celui pour lequel Notre-Seigneur l’a institué.

Certains considèrent Jorge Mario Bergoglio manifestement hérétique dans les questions doctrinales, d’autres tyrannique en matière de gouvernement, d’autres encore considèrent son élection invalide en raison des multiples anomalies de la renonciation de Benoît XVI et de l’élection de celui qui a pris sa place. Ces opinions – plus ou moins étayées par des preuves ou résultant de spéculations qui ne peuvent pas toujours être partagées – confirment néanmoins une réalité désormais incontestable. Et c’est cette réalité, à mon avis, qui constitue un point de départ commun pour tenter de remédier à la présence déconcertante et scandaleuse d’un pape qui se présente avec une arrogance ostentatoire comme inimicus Ecclesiæ, et qui agit et parle en tant que tel. Un ennemi qui, précisément parce qu’il occupe le Trône de Pierre et abuse de l’autorité papale, est capable d’infliger un coup terrible et désastreux, comme aucun ennemi extérieur dans toute l’Histoire de l’Église n’a jamais pu causer. Les pires persécuteurs des chrétiens, les adeptes les plus féroces des loges maçonniques, les hérésiarques les plus déchaînés n’avaient pas réussi, en si peu de temps et avec une telle efficacité, à dévaster la Vigne du Seigneur, à scandaliser ses fidèles, à dégoûter ses ministres, à discréditer à la face du monde l’autorité et le prestige de l’Église, à démolir le Magistère, la Foi, la Morale, la Liturgie, la discipline.

Inimicus Ecclesiæ, non seulement à l’égard des membres du Corps Mystique, qu’il méprise, ridiculise (contre lesquels il ne cesse de lancer des épithètes empoisonnées), persécute et frappe ; mais aussi à l’égard du Chef du Corps Mystique, Jésus-Christ, dont l’autorité est exercée par Bergoglio non plus de manière vicaire, et donc en cohérence nécessaire et consciencieuse avec le Depositum Fidei, mais de manière autoréférentielle et donc tyrannique. L’autorité du Pontife Romain découle en effet de l’autorité suprême du Christ, à laquelle elle participe dans les limites et relativement aux buts que le divin Fondateur a fixé une fois pour toutes, et qu’aucun pouvoir humain ne peut changer.

La preuve de l’aliénation de Bergoglio à la fonction qu’il recouvre est certainement un fait douloureux et très grave ; mais prendre conscience de cette réalité est la prémisse indispensable pour remédier à une situation insoutenable et désastreuse.

Agere sequitur esse

Au cours de ces dix années de « pontificat », nous avons vu Bergoglio faire tout ce qu’on n’aurait jamais attendu d’un Pape, et vice versa tout ce qu’un hérésiarque ou un apostat aurait fait. Il y a eu des occasions où ces actions sont apparues manifestement provocatrices, comme si, par ses déclarations ou certains actes de gouvernement, il voulait délibérément susciter l’indignation du corps ecclésial et pousser prêtres et fidèles à réagir en lui donnant le prétexte de les déclarer schismatiques. Mais cette stratégie typique du pire jésuitisme est désormais découverte, parce que toute l’opération a été menée avec trop d’arrogance et dans des domaines sur lesquels même les catholiques modérés ne sont pas prêts à faire des compromis.

Les scandales sexuels du clergé, et en particulier la réponse du Saint-Siège au fléau de la corruption morale des cardinaux et des évêques, ont montré une honteuse disparité de traitement entre ceux qui appartiennent au soi-disant « cercle magique » de Bergoglio et ceux qu’il considère comme des adversaires. Le cas récent de Rupnik est la preuve d’une gestion du pouvoir digne d’un despote, legibus solutus, qui se considère libre d’agir sans rendre de comptes à personne de ses actions. Il arrive souvent que les conséquences des décisions prises personnellement par l’Argentin, soient ensuite répercutées sur les subordonnés, qui se retrouvent accusés et discrédités pour des choix qui ne sont pas les leurs. Je pense au cas de l’immeuble londonien dans lequel des fonctionnaires de la Secrétairerie d’État ont été impliqués, alors que le contrat de vente porte l’auguste chirographe. Je pense à la gestion honteuse de l’affaire Rupnik qui, en plus d’avoir réhabilité un criminel responsable de crimes horribles, au mépris des nombreuses victimes, a également discrédité l’ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Ladaria. Je pense à l’affaire McCarrick qui, avec la farce d’une procédure administrative secrète, a été liquidée à la hâte sans aucune indemnisation pour les victimes, et déclarée res judicata (chose jugée) sans appel. Et la liste s’allonge encore et encore. Il reste évident que les malheureux qui collaborent volontairement ou involontairement avec Bergoglio se retrouvent jetés par-dessus bord dès que la presse découvre les scandales du Vatican. Beaucoup remarquent ce comportement cynique et utilitariste, et ils en viennent à refuser des nominations et des promotions précisément pour ne pas se retrouver dans le rôle inconfortable du bouc émissaire.

Le mur du silence est brisé

Le silence de l’épiscopat face aux énormités bergogliennes confirme que l’autoritarisme autoréférentiel du jésuite Bergoglio a trouvé une obéissance servile chez presque tous les évêques, terrifiés à l’idée d’être l’objet des représailles du satrape vengeur et despotique de Sainte Marthe. Quelques évêques diocésains commencent à ne plus tolérer son action dévastatrice, qui sape l’autorité et le prestige de toute l’Église. Mgr Joseph Strickland, par exemple, a réaffirmé de façon louable des vérités doctrinales immuables que le Synode sur la Synodalité dans les mois à venir s’apprête à démolir. Et le cardinal Gerhard Ludwig Müller a rappelé à juste titre que le Seigneur n’a pas donné au Pape le pouvoir de persécuter les bons évêques.

Quelque chose commence alors à changer : les alignements prennent forme et nous voyons d’un côté l’église synodale de Bergoglio, qu’il appelle emblématiquement « la nôtre », et de l’autre ce qui reste de l’Église Catholique, envers laquelle il ne manque pas de réitérer son extranéité absolue.

La sanatio in radice des irrégularités au Conclave

Mgr Athanasius Schneider soutient que toute irrégularité survenue lors du Conclave de 2013 serait de toute façon guérie à la racine par le fait que l’élu Jorge Mario Bergoglio a été reconnu comme pape par les cardinaux électeurs, l’épiscopat et la majorité des fidèles. En pratique, quels que soient les événements qui ont pu conduire à l’élection d’un pape (avec ou sans intervention extérieure) l’Église se donne un délai au-delà duquel il ne serait pas possible de contester une élection, si le nom de l’élu est accepté par le peuple chrétien. Mais cette thèse est remise en cause par un précédent historique.

À l’époque d’Urbain VI – nous sommes en 1378 – la majorité des cardinaux, prélats, souverains catholiques et le peuple reconnut comme pape Clément VII, en réalité antipape. Treize cardinaux sur un total de seize ont mis en doute la validité de l’élection du pape Urbain, en raison de la menace de violence du peuple romain au Sacré Collège, et même les quelques partisans d’Urbain ont rapidement regretté de l’avoir élu, convoquant un conclave à Fondi duquel l’antipape Clément VII a été élu. Même saint Vincent Ferrer était convaincu que le vrai pape était Clément, tandis que sainte Catherine de Sienne se rangeait du côté d’Urbain. Si le consensus universel avait été un argument indéfectiblement valable, on aurait dû considérer Pape, Clément et non Urbain. L’antipape Clément, vaincu par l’armée d’Urbain VI à la bataille de Marino en 1379, déplaça le siège à Avignon, donnant lieu au Schisme d’Occident qui dura trente-neuf ans. Nous voyons donc que le consensus universel est un argument qui ne résiste pas à l’épreuve de l’Histoire.

La via tutior de Mgr Schneider

Mgr Athanasius Schneider nous rappelle que la via tutior (la voie la plus sûre) consiste à ne pas obéir à un pape hérétique, sans nécessairement avoir à le considérer ipso facto déchu de sa charge en tant que séparé de l’Église et donc inapte d’être à sa tête, comme au contraire le croit saint Robert Bellarmin. Mais même cette solution, qui reconnaît au moins que Bergoglio est hérétique, ne me semble pas résolutive, du moment que l’obéissance que les fidèles peuvent lui refuser n’est que marginale par rapport à tous les actes de gouvernement et de magistère qu’il a accomplis et continue d’accomplir sans que ses sujets puissent faire quoi que ce soit.

Bien sûr, on peut organiser la célébration clandestine de la Messe Catholique, mais que peut faire un prêtre ou un laïc quand une coupole subversive d’évêques manœuvrés par Bergoglio se prépare à introduire avec le Synode sur la Synodalité des changements doctrinaux inacceptables ? Et que pourront-ils faire lorsque, dans leurs paroisses, une diaconesse bénira le « mariage » de deux sodomites ?

Certes, la désobéissance aux ordres illégitimes d’un supérieur hérétique ou apostat est un devoir sub gravi, puisque l’obéissance à Dieu vient avant l’obéissance aux hommes, et parce que la vertu d’obéissance est hiérarchiquement subordonnée à la vertu théologale de la Foi. Mais les dommages qui en résultent pour le corps ecclésial ne sont pas empêchés par une action de simple résistance. La racine de la question doit être résolue.

Le vice de consentement dans l’ascension à la Papauté

En prenant donc acte que Bergoglio est un hérétique – et Amoris Lætitia ou la déclaration de l’immoralité intrinsèque de la peine capitale suffiraient à le prouver – nous devons nous demander si l’élection de 2013 a été entachée d’un défaut de consentement, c’est-à-dire si l’élu voulait devenir Pape de l’Église Catholique ou plutôt chef de ce qu’il appelle « notre église synodal », qui n’a rien à voir avec l’Église du Christ précisément parce qu’elle se présente comme autre chose par rapport à elle. À mon avis, ce vice de consentement se révèle également dans le comportement de Bergoglio, ostensiblement anticatholique et hétérogène par rapport à l’essence même de la Papauté. Il n’y a pas d’action de cet homme qui ne sonne clairement en rupture par rapport à la pratique et au Magistère de l’Église, et à cela s’ajoutent les prises de positions qui sont tout sauf inclusives envers les fidèles qui n’entendent pas accepter des innovations arbitraires ou pire des hérésies évidentes.

La question fondamentale concerne la compréhension du plan subversif de l’église profonde qui, avec les méthodes dénoncées à l’époque par saint Pie X à l’égard des Modernistes, s’est organisée pour effectuer un coup d’État au sein de l’Église et amener le prophète de l’Antéchrist sur le Trône de Pierre. La mens rea moyennant l’infiltration de la Hiérarchie et l’ascension de ses rangs est évidente, tout comme il est évident que les plans de la faction ultra-progressiste ne pouvaient s’arrêter devant Benoît XVI, qu’ils considéraient trop conservateur et surtout qu’ils haïssaient pour avoir osé promulguer le Motu Proprio Summorum Pontificum. Et c’est ainsi que Benoît XVI est poussé à démissionner, et immédiatement est prêt cet archevêque inconnu de Buenos Aires. Le 11 octobre 2013, lors d’une conférence à l’Université Villanova aux États Unis, l’alors Cardinal McCarrick, ami de longue date de Bergoglio, a révélé que celui-ci était fortement désiré par un « very influential italian gentleman », un émissaire de l’état profond auprès de l’église profonde. Ceux qui travaillent à la Curie Romaine savent bien qui est appelé « le gentleman » par excellence, et quels sont ses liens avec le pouvoir des deux côtés du Tibre, et ils connaissent aussi les penchants embarrassants qui expliquent la contiguïté avec le lobby homosexuel du Vatican. Il est également significatif que McCarrick se dise convaincu que Bergoglio « changera la Papauté d’ici quatre ans », confirmant l’intention malveillante d’altérer l’institution divine et irréformable de l’Église.

Voir Bergoglio participer à un événement de la Clinton Foundation, après d’autres non moins scandaleuses approbations de l’élite mondialiste, confirme son rôle de liquidateur sans restriction de l’Église Catholique, en vue de la constitution de cette Religion de l’Humanité qui servira de servante de la synarchie du Nouvel Ordre Mondial. Œcuménisme, écologisme, vaccinisme, immigrationnisme, idéologie LGBTQ et idéologie de genre, et d’autres instances de la religion mondialiste sont assumés par Bergoglio, non seulement moyennant une action de soutien ostentatoire et fier aux partisans de l’Agenda 2030, mais aussi par un travail de démolition systématique de tout ce qui dans le Magistère s’y oppose et de persécution impitoyable de ceux qui expriment même des perplexités prudentes.

Donc : Bergoglio est un hérétique et ouvertement hostile à l’Église du Christ. Pour mener à bien la tâche qui lui a été assignée par l’église profonde, il a dissimulé ses positions les plus extrêmes, afin de trouver un nombre suffisant de voix au Conclave. Pour assurer une obéissance totale, ceux qui ont ourdi le plan se sont assuré qu’il puisse faire l’objet de chantages, comme cela arrive toujours. Et une fois élu, Bergoglio a pu se montrer pour ce qu’il est et commencer la démolition de l’Église et de la Papauté.

Mais un Pape peut-il détruire la Papauté qu’il incarne et représente ? Un Pape peut-il dévaster l’Église que le Seigneur lui a confiée pour la défendre ? Et encore : si la participation au Conclave d’un cardinal a pour but une action malveillante, un acte subversif contre l’Église ; si le but est de commettre un crime, même si les procédures et les normes de l’élection sont apparemment respectées, il y a sans aucun doute une mens rea. Et cette intention criminelle émerge de la ruse avec laquelle a été consommée la tromperie des électeurs de bonne foi, avec la collaboration des électeurs complices. Je me demande donc : ne sommes-nous pas en présence d’un défaut de consentement qui affecte la validité de l’élection ? Sans dire que la présence simultanée d’un Pape « émérite » et d’un Pape « régnant » est déjà en soi un élément qui nous porte à croire qu’ils avaient une fausse conception de l’essence de la Papauté, considérée comme un rôle qui peut être partagé avec d’autres. N’oublions pas que la distinction entre munus et ministerium est arbitraire et qu’il ne peut y avoir un pape qui se consacre au « ministère de la prière » et un pape qui gouverne. Le Christ est un, l’Église est une, un seul est le Successeur de Pierre. Un corps à deux têtes est un monstre qui répugne à la nature avant même qu’à la constitution divine de l’Église.

Objections possibles

Certains peuvent objecter : Mais même si Bergoglio a agi avec malice, il a quand même accepté ce que les cardinaux lui ont offert, à savoir l’élection comme Évêque de Rome et donc comme Pontife Romain. Il a donc pris ses fonctions et doit être considéré comme pape. Je crois plutôt que son acceptation de la Papauté est viciée parce qu’il considère la Papauté comme autre chose que ce qu’elle est, comme le conjoint qui se marie à l’église excluant les buts spécifiques du Mariage et rendant ainsi le Mariage nul et non avenu, faute de consentement, précisément. Non seulement cela : quel conspirateur qui agit malicieusement pour accéder à un poste serait assez naïf pour expliquer à ceux qui doivent l’élire qu’il a l’intention de devenir Pape pour exécuter les ordres des ennemis de Dieu et de l’Église ? Bonsoir. Je suis Jorge Mario Bergoglio et j’ai l’intention de détruire l’Église en me faisant élire Pape. Est-ce que vous me donnez votre vote ? La mens rea réside précisément dans l’utilisation de la tromperie, de la dissimulation, du mensonge, de la délégitimation des adversaires gênants et de l’élimination des adversaires dangereux. Et qu’il voulait mener à bien le plan criminel de l’élite mondialiste, nous l’avons sous les yeux : tous les desiderata contenus dans les courriels de John Podesta, le bras droit d’Hillary Clinton, ont été ou sont mis en œuvre : de l’adoption de l’égalité des sexes, comme prémisse au sacerdoce féminin, en passant par l’inclusion LGBTQ+ ; de l’acceptation de la théorie du genre à la participation à l’Agenda 2030 sur le changement climatique ; de la culpabilisation de l’évangélisation qu’il considère du prosélytisme à l’exaltation de l’immigrationisme comme méthode de substitution ethnique. Et en même temps, il y a la suppression et la condamnation de l’autre Église, la préconciliaire, composée d’intolérants rigides, à commencer par Notre-Seigneur, comme l’a écrit de manière blasphématoire Antonio Spadaro. Et avec la cancel culture appliquée à la Foi et à la Morale, nous avons aussi l’élimination de la Messe qui appartient intrinsèquement à cette Église, et que Bergoglio considère en conflit avec la « nouvelle ecclésiologie » au point de l’interdire comme incompatible avec « l’église synodale ».

Voici donc la pierre jetée dans l’étang. Je voudrais que nous prenions sérieusement, très sérieusement en considération la possibilité que Bergoglio ait voulu obtenir l’élection frauduleusement, et qu’il visait à abuser de l’autorité du Pontife Romain pour faire exactement le contraire de ce que Jésus-Christ a donné pour mandat à Saint Pierre et à ses successeurs de faire : confirmer les fidèles dans la Foi catholique, paître et gouverner le troupeau du Seigneur, prêcher l’Évangile à tous les peuples. Toute l’action magistérielle et de gouvernement de Bergoglio – depuis sa première apparition à la Loggia de la Basilique Saint-Pierre, se présentant avec cet inquiétant Buonasera – s’est déroulée dans une direction diamétralement opposée au mandat pétrinien : il a adultéré et continue d’adultérer le Depositum Fidei, il a créé la confusion et induit les fidèles en erreur, il a dispersé le troupeau, il a déclaré qu’il considérait l’évangélisation des peuples comme une « sottise solennelle » et il abuse systématiquement du pouvoir des Saintes Clés pour délier ce qui ne peut être délié et lier ce qui ne peut pas être lié.

Cette situation est humainement irrémédiable, parce que les forces en jeu sont énormes et parce que la corruption de l’Autorité ne peut être guérie par ceux qui y sont soumis. Nous devons prendre actes que les métastases de ce « pontificat » proviennent du cancer conciliaire, de ce Vatican II qui a créé les bases idéologiques, doctrinales et disciplinaires qui devaient inévitablement conduire à ce point. Mais combien de mes Confrères, qui néanmoins reconnaissent la gravité de la crise actuelle, ont la capacité de reconnaître ce lien de causalité entre la révolution conciliaire et ses conséquences extrêmes avec Bergoglio ?

Conclusion

Si cette passio Ecclesiæ est un prélude à la fin des temps, il est de notre devoir de nous préparer spirituellement aux moments de grande tribulation et de vraie et propre persécution. Mais c’est précisément en retraçant la via dolorosa de la Croix que le corps ecclésial pourra se purifier de la souillure qui le défigure et mériter l’aide surnaturelle que la Providence réserve à l’Église dans les moments d’épreuve : là où le péché abonde, la grâce surabonde.

Enfin, permettez-moi de vous rappeler que l’Association Exsurge Domine que j’ai fondée a pour but d’apporter une aide spirituelle et matérielle aux prêtres, religieux et religieuses persécutés par l’église bergoglienne en raison de leur fidélité à la Tradition. Si vous souhaitez contribuer par un don à la réalisation de nos projets, vous pouvez le faire à partir du site de l’Association (www.exsurgedomine.it).

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque,

1er octobre 2023

© Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò

La vidéo de la conférence en français / Vitium Consensus – Catholic Identity Conference

Note de la rédaction de MPI

Les agissements du pape régnant ont relancé un sujet « délicat », celui de la « légitimité » de son pontificat.

Nous avons déjà publié un article de fond sur le sujet avec la contribution de M. l’abbé Patrick de La Rocque, membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, qui a écrit une « Lettre à un fidèle sur le sédévacantisme« .

Aujourd’hui, nous mettons à la disposition de nos lecteurs la conférence de Mgr Carlo Maria Viganò qui traite du même sujet en posant des questions fondamentales sans donner de réponse définitive.

Fabien Laurent

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