Solennité de la Purification : voir 2 février

Dimanche de la Sexagésime –  » Voici ce que signifie la parabole : La semence, c’est la parole de Dieu. »

A Rome, la Station est dans la Basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs. C’est autour du tombeau du Docteur des nations, du propagateur de la divine semence, du père de tant de peuples par sa prédication, que l’Eglise Romaine réunit les fidèles en ce jour où elle veut leur rappeler que le Seigneur a épargné la terre, à la condition qu’elle se peuplera de vrais croyants et d’adorateurs de son Nom. Dans les chants de la messe, mêmes accents de détresse mais aussi de confiance que dimanche dernier. L’Épître a été choisie à cause de la station à Saint-Paul-hors-les-murs ; c’est un des plus beaux morceaux de saint Paul : on y sent passer toute l’âme du grand apôtre. L’Évangile de la semence montre Dieu à l’œuvre dans le monde comme un semeur de bon grain, mais dit aussi les conditions nécessaires pour que ce bon grain porte en nous tout son fruit. Dans le cours de la semaine qui commence aujourd’hui, la sainte Eglise présente à notre attention l’histoire de Noé et du déluge universel. Malgré la sévérité de ses avertissements, Dieu n’a pu obtenir la fidélité et la soumission de la race humaine. Il est contraint d’employer un châtiment terrible contre ce nouvel ennemi. Toutefois, il a trouvé un homme juste, et, dans sa personne, il fera encore alliance avec nous. Mais auparavant il veut faire sentir qu’il est le souverain Maître, et que tout aussitôt qu’il lui plaira, l’homme si fier d’un être emprunté s’abîmera sous les ruines de sa demeure terrestre. […] La catastrophe qui fondit alors sur l’espèce humaine fut encore le fruit du péché ; mais du moins un homme juste s’était rencontré, et le monde fut sauvé d’une ruine totale par lui et par sa famille. Après avoir daigné renouveler son alliance, Dieu permit que la terre se repeuplât, et que les trois enfants de Noé devinssent les pères des trois grandes races qui l’habitent. Tel est le mystère de l’Office durant cette semaine. Celui de la Messe, qui est figuré par le précédent, est plus important encore. Dans le sens moral, la terre n’est- elle pas submergée sous un déluge de vices et d’erreurs ? Il faut qu’elle se peuple d’hommes craignant Dieu, comme Noé. Cette génération nouvelle, c’est la Parole de Dieu, semence de vie, qui la suscite. C’est elle qui produit ces heureux enfants dont parle le Disciple bien-aimé, « qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu même. » Efforçons-nous d’entrer dans cette famille, et, si nous en sommes déjà membres, gardons chèrement notre bonheur. Il s’agit, dans ces jours, d’échapper aux flots du déluge, de chercher un abri dans l’arche du salut ; il s’agit de devenir cette bonne terre dans laquelle la semence fructifie au centuple. Songeons à fuir la colère à venir, pour ne pas périr avec les pécheurs, et montrons-nous avides de la Parole de Dieu qui éclaire et convertit les âmes.

Saint André Corsini, Évêque et Confesseur, quatre février
Saint André Corsini, de l’Ordre des Carmes, évêque de Fiésole et confesseur.

Sanctoral

Saint André Corsini, Évêque et Confesseur

André naquit en 1302 à Florence de la noble famille des Corsini ; ses parents, qui l’avaient obtenu de Dieu par leurs prières, le consacrèrent, à la bienheureuse Vierge. Un présage divin montra, dès avant sa naissance, ce qu’il devait être un jour : pendant que sa mère était enceinte, il lui sembla, durant son sommeil, qu’elle avait mis au monde un loup qui, se dirigeant vers l’église des Carmes, fut soudain changé en agneau, dans le vestibule même du temple. André reçut dans sa jeunesse, une éducation pieuse et conforme à son rang ; et comme il se laissait aller peu à peu au vice, il fut souvent repris par sa mère. Mais dès qu’il sut qu’il avait été consacré à la Vierge Mère de Dieu par un vœu de ses parents, l’amour de Dieu s’alluma dans son cœur, et, averti de la vision de sa mère, il embrassa l’Institut des Carmes, dans lequel il eut à souffrir diverses tentations de la part du démon, mais rien ne put jamais le détourner de son dessein d’être religieux. Envoyé bientôt à Paris, il y suivit le cours des études et y obtint le grade de docteur, puis, rappelé dans sa patrie, il fut préposé au gouvernement de son Ordre en Toscane. Sur ces entrefaites, l’Église de Fiesole, devenue veuve de son pasteur, le choisit pour son Évêque. André, s’estimant indigne de cette charge, s’enfuit et demeura longtemps caché. Le lieu de sa retraite ayant été miraculeusement révélé par la voix d’un enfant, il fut trouvé hors de la ville, et reçut la consécration épiscopale de crainte de s’opposer à la volonté divine. Revêtu de cette dignité, il s’appliqua avec plus de soin que jamais à la pratique de l’humilité, vertu qu’il avait toujours cultivée, et unit à la sollicitude pastorale la miséricorde envers les pauvres, ta libéralité, l’assiduité à l’oraison, les veilles, et les autres vertus ; il fut encore illustre par l’esprit de prophétie : de telle sorte que tous célébraient sa sainteté. Les mérites d’André poussèrent Urbain V à l’envoyer à Bologne, en qualité de légat, pour apaiser des troubles. Le Saint eut beaucoup à souffrir dans l’accomplissement de cette mission, et il éteignit par sa grande prudence les inimitiés ardentes qui avaient armé les citoyens les uns contre les autres ; la tranquillité rétablie, il revint vers les siens. Bientôt, épuisé par les travaux assidus et par les macérations volontaires de la chair, et après avoir reçu de la bienheureuse Vierge l’annonce de sa mort le jour de Noël 1372, il partit pour le royaume céleste le jour de l’Epiphanie, l’an du Seigneur mil trois cent soixante-treize, en la soixante et onzième année de son âge. André étant devenu illustre Dar de nombreux et éclatants miracles, Urbain VIII l’inscrivit au nombre des Saints, Son corps repose à Florence dans l’église de son Ordre, et il y est honoré avec la plus grande vénération par les habitants, qui ressentirent plus d’une fois sa protection dans de pressants périls.

Saint Joseph de Léonisse, Premier Ordre capucin, Confesseur, quatre février
A Amatrice, du diocèse de Riéti, la mise au tombeau de saint Joseph de Léonessa, prêtre de l’Ordre des Mineurs Capucins et confesseur.

Saint Joseph de Léonisse, Premier Ordre capucin, Confesseur

Eufranio Desiderio, est né en 1556 à Leonessa en Ombrie (Italie) dans une famille riche. Dès son enfance, il manifesta une piété exemplaire et entraînait ses compagnons à la prière et aux mortifications. Confié à son oncle, pour son éducation, il refusa le mariage avantageux qu’on lui proposait et dès l’âge de seize ans, entra chez les Frères Mineurs Capucins. A l’âge de dix-huit ans, il fit profession dans le couvent que les Capucins avaient dans le lieu de sa naissance, et changea son nom d’Eufranius en celui de Joseph. Il fut toujours un modèle accompli de douceur, d’humilité, de patience, de chasteté et d’obéissance. La vivacité de sa ferveur rendait très méritoires toutes ses actions, même celles qui paraissent les plus indifférentes aux yeux du monde. Trois jours de la semaine, il ne prenait que du pain et de l’eau pour toute nourriture : il passa aussi plusieurs carêmes de la sorte. Il couchait sur des planches, n’ayant qu’un tronc d’arbre pour chevet. Sa joie n’était jamais plus grande que lorsqu’il avait l’occasion de souffrir des injures et des mépris. Il se regardait comme le dernier des pécheurs, et avait coutume de dire à ce sujet : « Il est vrai que, par la miséricorde de Dieu, je ne suis pas tombé dans des crimes énormes ; mais j’ai si mal répondu à la grâce, que j’aurais mérité d’être abandonné plus qu’aucune autre créature. » Son zèle à crucifier le vieil homme avec tous ses désirs, avait préparé son âme à recevoir les faveurs extraordinaires que le Saint-Esprit communique aux Saints dans l’exercice de la prière et de la contemplation. Il avait une dévotion singulière à Jésus crucifié, et les souffrances de notre divin Sauveur étaient le sujet le plus ordinaire de ses méditations. Il prêchait ordinairement un crucifix à la main ; et ses paroles qui étaient toutes de feu, embrassaient de l’amour sacré les cœurs de son auditoire. En 1587, ses supérieurs l’envoyèrent dans la Turquie, pour travailler, en qualité de missionnaire, à l’instruction des chrétiens de Péra, qui est un faubourg de Constantinople. Il se dévoua avec une charité vraiment héroïque au service des galériens, surtout pendant les ravages d’une peste horrible. Ayant été lui-même attaqué de cette cruelle maladie, Dieu lui rendit la santé pour le bien d’une grande multitude d’âmes. Il convertit plusieurs apostats, dont un était pacha. Les mahométans, furieux du succès de ses prédications, le firent mettre en prison par deux fois, et le condamnèrent à mort. Ils le pendirent à un gibet, par un pied et par une main, et le laissèrent longtemps en cet état. A la fin pourtant on le détacha, et le sultan commua en exil la sentence de mort. Le Père Joseph s’étant embarqué pour l’Italie, prit terre à Venise, et arriva à son couvent après une absence de deux ans. De retour dans sa patrie, il recommença ses travaux apostoliques, et le ciel continua de les bénir comme il avait déjà fait. Notre Saint fut affligé, vers la fin de sa vie, d’un horrible cancer, qui lui causa les plus vives douleurs. Il souffrit deux fois les opérations des chirurgiens, sans pousser le moindre soupir. Il tenait pendant tout ce temps-là un crucifix dans ses mains, et ne faisait entendre que ces paroles : « Sainte Marie, priez pour nous, misérables pécheurs. » Quelqu’un des assistants ayant proposé de le lier durant l’opération, il dit en montrant le crucifix : « Voilà le plus fort de tous les liens ; il me tiendra immobile beaucoup mieux que toutes les cordes. » Sa maladie étant sans remède, il mourut le 4 Février 1612. Son nom se trouve on ce jour dans le martyrologe romain que Benoît XIV a publié. Il fut béatifié par Clément XII, en 1737, et canonisé en 1746 par Benoit XIV.

Martyrologe

Saint André Corsini, de l’Ordre des Carmes, évêque de Fiésole et confesseur. Son anniversaire est mentionné le 8 des ides de janvier (6 janvier).

A Rome, saint Eutyche martyr. Il termina sa vie par un glorieux martyre et fut inhumé dans le cimetière de Callixte. Dans la suite, le pape saint Damase orna son tombeau d’une épitaphe en vers.

A Thinuis, en Egypte, la passion du bienheureux Philéas, évêque de cette ville, et de Philorome, tribun militaire. Durant la persécution de Dioclétien, des parents et des amis ne purent les déterminer à s’épargner eux-mêmes: tous deux livrèrent leur tête au bourreau et méritèrent les palmes du Seigneur. Avec eux, une multitude innombrable de fidéles de la même ville, marchant sur les traces de leur pasteur, obtinrent la couronne du martyre.

A Fossombrone, les saints martyrs Aquilin, Gémine, Gélase, Magne et Donat.

Au royaume de Maravar, dans les Indes Orientales, saint Jean de Britto, prêtre de la Compagnie de Jésus. Après avoir converti à la foi un grand nombre d’infidèles, il obtint la couronne d’un glorieux martyre.

A Troyes, en France, saint Aventin, prêtre et confesseur.

A Péluse, en Egypte, saint Isidore, prêtre et moine, renommé pour ses mérites et son savoir.

A Sempringham, en Angleterre, saint Gilbert, prêtre et confesseur, qui fut fondateur de l’Ordre de Sempringham.

A Amatrice, du diocèse de Riéti, la mise au tombeau de saint Joseph de Léonessa, prêtre de l’Ordre des Mineurs Capucins et confesseur. Pour avoir prêché la foi, il endura de cruelles tortures de la part des Mahométans. Rendu célèbre par ses travaux apostoliques et ses miracles, il a été inscrit au catalogue des saints par le souverain pontife Benoît XIV.

A Brême, commémoraison de saint Rembert, disciple de saint Anschaire. Au lendemain de la mort de son maître, c’est-à-dire en ce jour, il fut choisi comme évêque de Hambourg et de Brême.

A Bourges, en Aquitaine, sainte Jeanne de Valois, reine de France et fondatrice de l’Ordre de la très sainte Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, illustre par sa piété et sa particulière participation aux souffrances de la Croix. Le pape Pie XII l’a inscrite aux fastes des Saintes.

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