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Dimanche 3 novembre – Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte – Saint Martin de Porrès, Religieux du Tiers Ordre de St-Dominique – Saint Hubert, Évêque de Tongres-Maastricht-Liège, Patron des chasseurs

Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte

Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte – Quatrième après l’Epiphanie – Le Christ dans sa puissance.

Il arrive parfois que trois des dimanches après l’Épiphanie, qui, en raison de la date précoce de Pâques, avaient été omis, sont intercalés ici entre le XXIIIe et le dernier dimanche après la Pentecôte. Cette translation nous fournit une remarque importante sur la structure des textes liturgiques. Le texte de la messe, avec les lectures et oraisons, est repris au complet ; seuls, les chants psalmodiques sont différents. De là il résulte que les chants psalmodiques expriment l’esprit d’un temps, tandis que les lectures de ce temps peuvent emprunter leurs pensées à d’autres temps. Examinons seulement ce dimanche. Que voulait dire l’Évangile de la tempête dans le temps qui suit l’Épiphanie ? C’était avant tout une puissante épiphanie, c’est-à-dire une manifestation du Fils de Dieu au monde ; mais c’était aussi une transition normale entre le cycle de Noël et la fête de Pâques : A Noël, le Christ a édifié Sion (l’Église) et il apparaît dans sa majesté ; toutefois, il n’est pas venu » apporter la paix, mais le glaive ». -La ville de Dieu est environnée par les ténèbres, comme la barque par les vagues et la tempête. — Tout autres sont les pensées que nous offre l’Évangile maintenant à la fin de l’année : la barque au milieu des vagues mugissantes, c’est l’Église au cours des temps, spécialement à la fin ; quant à l’apaisement de la tempête, c’est la parousie, le retour du Seigneur dans sa majesté. Oui, la tempête de l’enfer sera apaisée d’un seul coup ; le Seigneur, qui paraît maintenant dormir, se lèvera dans son Église et il se fera un grand calme.

A la vérité, les deux dimanches, aussi bien le dimanche après l’Épiphanie que le dimanche après la Pentecôte, se rejoignent dans la pensée de Pâques, car chaque dimanche est une fête pascale. La scène de la tempête sur la mer est l’image du combat et de la victoire pascale du Christ. Chaque dimanche, nous célébrons la mort et la résurrection du Christ à Jérusalem, mais aussi la mort et la résurrection du Christ en nous-mêmes. Et, si, pendant toute la semaine, nous avons été agités par la tempête et par les vagues, à la messe du dimanche, le Seigneur monte dans la barque, il commande à la tempête et réalise la paix de la résurrection. Chaque dimanche nous procure une part de cette paix pascale de l’âme. Ainsi chaque dimanche est un anneau de la grande chaîne qui va du baptême au dernier combat et à la victoire.

La Messe. (Dicit Dominus). — Les chants psalmodiques sont ceux du XXIIIe dimanche. Il importe de prêter grande attention à ces chants, car ils sont caractéristiques et nous indiquent l’esprit des dernières semaines de l’année liturgique. Aujourd’hui, en pénétrant dans le sanctuaire, nous sommes surpris de voir le Seigneur sur son trône avec le message de l’amitié : l’exil touche à sa fin ; il ne veut pas être un juge, mais un sauveur, un porteur de « paix ». Qu’ils sont charmants les accents du psaume 84 ! Le clergé, faisant son entrée en ornements de fête, est le symbole du retour des enfants de Dieu dans la patrie. Quel contraste entre l’Évangile de la tempête sur la mer et l’oraison s’accordant à cette pensée : ainsi en est-il de la vie de l’homme ; ainsi de l’Église sur terre, « menacée de toute part de si grands dangers ». Qu’il est saisissant le De profundis qui s’élève, à l’Alléluia et à l’Offertoire, de la barque engloutie par la tempête et les flots : « Du fond de l’abîme je crie vers toi ! » L’Église réussit vraiment aujourd’hui à mettre dans nos âmes le désir du ciel et à nous faire considérer la vie terrestre comme un exil, bien plus, comme l’abîme d’une mer démontée. Entre ces deux sentiments pénibles : la nostalgie de la patrie et la douleur de l’exil, se placent encore deux calmes leçons pour le temps présent : l’amour du prochain (Ép.) et la prière confiante (Comm.).

Le pape Grégoire XVI rangea Martin de Porrès au nombre des bienheureux, le 19 mars 1836; Jean XXIII lui décerna les honneurs de la canonisation.

Sanctoral

Saint Martin de Porrès, Religieux du Tiers Ordre de St-Dominique

Ce Saint naquit à Lima, dans l’Amérique méridionale. Son père, Don Juan de Porrès, était un conquérant espagnol, et sa mère, Anna Velasquez, une esclave noire devenue libre. Comme Martin ressemblait beaucoup à sa mère par sa couleur il devint une cause d’humiliation pour son père qui l’abandonna à son sort. Son admirable pureté de moeurs, sa modestie, son humilité et sa charité pour les pauvres furent les vertus caractéristiques de son enfance et de toute sa vie. A quinze ans, Martin de Porrès entra dans le Tiers-Ordre de St-Dominique. Le jeune novice chérissait tellement l’humilité qu’il accomplissait avec délice les offices les plus abjects du couvent. Il se regardait et se nommait le plus grand des pécheurs, baisait à genoux les pieds de ceux qui le chargeaient d’injures et les suppliait de le fouler à leurs pieds. Son aversion pour les moindres fautes était implacable. Afin de les éviter sûrement, saint Martin de Porrès ne cessait de châtier son corps par des jeûnes continuels, des cilices et des chaînes de fer. Il affectionnait tellement le divin Sauveur que la force de cet amour surnaturel le fit un jour s’élever de terre, s’envoler vers un crucifix et baiser la plaie du Coeur de Jésus. Il ne parlait que de Dieu ou avec Dieu et déversait son trop plein d’amour divin sur tous les hommes, particulièrement sur les malades et les agonisants.

Ce Saint de la charité déploya son intarissable dévouement dans l’office d’infirmier dont il fut chargé. Dieu Se plut à honorer l’éminente charité de Son serviteur en le gratifiant de faveurs extraordinaires. Saint Martin de Porrès connaissait les secrets des coeurs, prédisait l’avenir, dévoilait les ruses des démons et repoussait leurs assauts avec autorité. Il devinait à distance les désirs des malades et se transportait miraculeusement à leur chevet. Pendant une épidémie qui sévit au couvent du Rosaire, on garda toutes les portes closes. Les malades furent ébahis de constater la présence subite du Saint près de leur lit. On a vu et entendu saint Martin de Porrès en Europe, en Chine, en Algérie, au Japon, alors qu’il n’a jamais quitté l’Amérique. Quoiqu’il n’eût point fait d’études religieuses, l’humble infirmier résolvait les plus graves questions de la théologie avec tant de sûreté que les hommes les plus doctes proclamaient avec émerveillement que sa science ne pouvait lui venir que du ciel. Sa bonté proverbiale s’étendait même aux animaux nuisibles. Afin de leur éviter de tomber dans les pièges meurtriers du frère sacristain qui se plaignait de voir ses étoffes rongées par les rats et les souris, il rassembla un jour toutes ces petites bêtes, et déposant son panier par terre, il leur enjoignit de grimper dedans. Lorsque toutes ces indésirables créatures eurent monté dans sa corbeille, il les transporta au fond du jardin, leur promettant de les nourrir chaque jour. Dieu lui révéla d’avance le jour de sa mort.

Le Saint demanda que tous les religieux du couvent soient présents à ses derniers moments et leur demanda pardon pour toutes les offenses qu’il avait pu commettre envers eux. Ses frères récitèrent avec émotion le Symbole des Apôtres; arrivés à cette parole: «Le Verbe S’est fait chair», saint Martin de Porrès posa doucement le crucifix sur sa poitrine et rendit à Dieu son âme innocente, le troisième jour de novembre 1639, à l’âge de soixante ans. Comme durant sa vie, de nombreux miracles continuèrent de témoigner de son éminente sainteté. Après avoir examiné et approuvé ces prodiges, le pape Grégoire XVI rangea Martin de Porrès au nombre des bienheureux, le 19 mars 1836; Jean XXIII lui décerna les honneurs de la canonisation.

On l’invoque spécialement contre la rage et contre la peur.

Saint Hubert, Évêque de Tongres-Maastricht-Liège, Patron des chasseurs

Saint Hubert était un prince de la lignée de Clovis, roi de France. Il avait douze ans quand, au milieu d’une chasse, il vit un ours furieux se jeter sur son père et l’étreindre de ses griffes redoutables. À ce spectacle, il poussa un cri vers le Ciel: « Mon Dieu, faites que je sauve mon père! » Aussitôt, se jetant sur l’animal féroce, il lui donne le coup de la mort. C’est là, sans doute, le premier titre de saint Hubert à sa réputation de patron des chasseurs. Plus tard, Hubert chassait, un Vendredi saint, dans la forêt des Ardennes, ce qui était une chose peu convenable pour un chrétien. Soudain, un beau cerf, qu’il poursuit avec ardeur, s’arrête et lui fait face.

Entre les cornes de l’animal brille une Croix éclatante, et une voix prononce ces paroles:  « Hubert! Hubert! Si tu ne te convertis pas et ne mènes pas une vie sainte, tu descendras bientôt en enfer. Seigneur, s’écrie le jeune prince, que voulez-Vous que je fasse ? Va vers l’évêque Lambert, il t’instruira. »  Bientôt Hubert renonce à tous ses droits sur la couronne d’Aquitaine, se revêt d’un costume de pèlerin et s’achemine vers Rome. Comme il arrivait au tombeau des saints Apôtres, le Pape Sergius, dans une vision, apprenait le meurtre de l’évêque Lambert, victime de son zèle pour la défense de la sainteté conjugale, et il recevait l’ordre d’envoyer à sa place le pèlerin qui arrivait en ce moment, pour prier, à la basilique de Saint-Pierre. Le Pontife trouva en effet l’humble pèlerin, lui fit connaître les ordres du Ciel, et Hubert, malgré sa frayeur et ses larmes, dut se soumettre à la Volonté de Dieu. De retour en sa patrie, il fonda l’évêché de Liège, où il fit briller toutes les vertus des Apôtres.

Sa douce et persuasive éloquence captivait les foules; il parlait quelquefois pendant trois heures consécutives, sans qu’on se lassât de l’entendre. A la puissance de la parole il joignait celle des miracles. A sa prière, les démons abandonnaient le corps des possédés, les flammes de l’incendie s’éteignaient, la sécheresse désastreuse cessait tout à coup pour céder la place à une pluie féconde: « Le Dieu d’Élie est le nôtre, disait-il, implorons-Le dans la prière et le jeûne; la miséricorde fera le reste. »  Une voix céleste lui dit un jour: « Hubert, dans un mois tes liens seront brisés. » Il se prépara pieusement à la mort, et, après avoir chanté le Credo et entonné le Pater, il rendit son âme à Dieu. On l’invoque spécialement contre la rage et contre la peur.

Le pape Innocent XII approuva la vénération publique qui lui est accordée depuis sa mort.

Bienheureuse Hélène Enselmini, Clarisse

Hélène, membre de l’ancienne famille noble des Enselmini, est née à Padoue en 1208. Très tôt dans sa vie, elle nourrit un ardent désir de devenir l’épouse du Christ ; et ainsi, lorsque saint François fonda un couvent de clarisses dans sa ville natale en 1220, elle reçut l’habit de sainte Claire des mains de saint François lui-même. Saint Antoine de Padoue était son directeur, et sous sa direction, le jeune novice progressa rapidement dans la perfection religieuse. Afin de purifier complètement son épouse, Notre-Seigneur commença à lui envoyer des maladies graves et douloureuses alors qu’elle n’avait que dix-huit ans ; elle devint boiteuse, aveugle et muette, et le resta jusqu’à sa mort.

Elle a supporté cette épreuve avec une constance héroïque et un abandon parfait à son Sauveur souffrant et crucifié. La bienheureuse Hélène a été affligée de maladie afin que la puissance et la grâce de Dieu puissent se manifester en elle, et que sa vertu soit prouvée dans la patience. Mais en récompense, la bienheureuse Hélène Enselmini a également été fortifiée et éclairée par une abondante consolation céleste. En esprit, elle voyait la gloire des bienheureux du ciel, spécialement celle de notre saint Père saint François et de tous les religieux fidèles à leur vocation. Dieu lui permit aussi de voir les souffrances des âmes du purgatoire, afin de l’encourager à prier avec plus de zèle pour elles et à supporter ses propres souffrances avec encore plus de patience. Finalement, le 4 novembre 1242, Dieu appela la bienheureuse Hélène Enselmini dans sa demeure éternelle.

Elle avait trente-quatre ans et avait passé vingt-deux ans au couvent. Son corps est resté intact jusqu’à nos jours et de nombreux miracles ont été accomplis grâce à son intercession. Le pape Innocent XII approuva la vénération publique qui lui est accordée depuis sa mort.

Martyrologe

A Milan, l’anniversaire de saint Charles Borromée, cardinal, évêque de Milan, et confesseur. éminent par sa sainteté et illustre par ses miracles, il a été inscrit au nombre des saints par le pape Paul V. Sa fête se célèbre le jour suivant.

Le même jour, l’anniversaire de saint Quart, disciple des Apôtres.

A Viterbe, les saints martyrs Valentin prêtre, et Hilaire diacre. Durant la persécution de Maximien, ils furent, pour la foi du Christ, précipités dans le Tibre, une grosse pierre au cou, mais un ange les en retira miraculeusement; ils eurent enfin la tête tranchée et reçurent la couronne du martyre.

A Césarée de Cappadoce, les saints martyrs Germain, Théophile, Césaire et Vital, qui rendirent un généreux témoignage de leur foi, durant la persécution de Dèce.

A Saragosse, en Espagne, une multitude innombrable de saints martyrs, qui, sous Dacien, préfet des Espagnes, souffrirent pour le Christ une mort glorieuse.

En Angleterre, sainte Wénéfride, vierge et martyre.

Au monastère de Clairvaux, en France, la mise au tombeau de saint Malachie, évêque de Connor, en Irlande, rendu célèbre en son temps par ses nombreuses vertus. Sa vie a été écrite par saint Bernard abbé.

Le même jour, saint Hubert, évêque de Tongres.

A Vienne, en Gaule, saint Domnus, évêque et confesseur.

De plus, la mise au tombeau de saint Pirmin, évêque de Meaux.

A Urgel, dans l’Espagne Taragonaise, saint Hermengaud évêque.

A Rome, sainte Silvie, mère du pape saint Grégoire.

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