Dimanche après l’Ascension – Station à Sainte-Marie « ad Martyres » – Vers ton visage je soupire.

Ce Dimanche était appelé « Dimanche dans l’Octave de l’Ascension » avant 1960. Nous célébrerons aujourd’hui l’Ascension du Seigneur avec droiture, avec fidélité, avec dévotion, avec sainteté et avec piété, dit S. Augustin, si nous montons avec lui et tenons en haut nos cœurs. Que nos pensées soient donc là où il est, et ici-bas ce sera le repos. Montons maintenant avec le Christ par le cœur ; et lorsque son jour sera venu, nous le suivrons aussi de corps. Cependant nous devons savoir que ni l’orgueil, ni l’avarice, ni la luxure ne s’élèvent avec le Christ. Si nous voulons suivre notre médecin dans son ascension, nous devons déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés (Matines).

Ce Dimanche nous prépare à la Pentecôte. Avant de monter au ciel, Jésus, à la dernière Cène, nous a promis qu’il ne nous laisserait pas orphelins, mais qu’il nous en verrait son Esprit Consolateur (Ev., All.) afin qu’en toutes choses nous glorifiions Dieu par Jésus- Christ (Ép.). Comme les Apôtres réunis dans le Cénacle, il faut donc nous préparer, par la prière et la charité (Ep.), au saint jour de la Pentecôte où Jésus « qui est notre avocat auprès du Père » (1er Nocturne) nous obtiendra de Lui l’Esprit-Saint.

A LA MESSE. L’Introït, tiré du Psautier, exprime le désir que ressent la sainte Église de revoir son Époux qui s’est enfui loin d’elle. L’âme fidèle partage ce sentiment, et s’unit à la mère commune pour dire comme elle à l’Emmanuel : « Mon cœur vous le dira, je veux revoir vos traits divins ; offrez-les bientôt à ma vue. » Dans la Collecte, l’Église nous apprend à demander à Dieu cette bonne volonté qui nous rendra dignes de revoir Jésus, par notre zèle à servir la divine Majesté. ÉPÎTRE.Tandis que les disciples sont réunis dans le Cénacle, n’ayant qu’un cœur et qu’une âme, et attendant la venue de l’Esprit-Saint, le prince des Apôtres qui présidait cette assemblée sainte se tourne vers nous qui attendons ici-bas la même faveur, et nous recommande la charité fraternelle. Il nous promet que cette vertu couvrira la multitude de nos péchés ; quelle heureuse préparation pour recevoir le don divin ! L’Esprit-Saint arrive afin d’unir les hommes en une seule famille ; arrêtons donc toutes nos discussions, et préparons-nous à la fraternité universelle qui doit s’établir dans le monde à la prédication de l’Évangile. En attendant la descente du Consolateur promis, l’Apôtre nous dit que nous devons être prudents et veiller dans la prière. Recevons la leçon : la prudence consistera à écarter de nos cœurs tout obstacle qui repousserait le divin Esprit ; quanta la prière, c’est elle qui les ouvrira, afin qu’il les reconnaisse et s’y établisse. Des deux Versets de l’Alléluia, l’un est emprunté à David, et célèbre la majesté de Jésus sur son trône royal ; l’autre est formé des paroles mêmes du Sauveur qui nous promet son retour à la fin des temps, lorsqu’il viendra réclamer ses élus. ÉVANGILE. A la veille de nous envoyer son Esprit, Jésus nous annonce les effets que ce divin Consolateur produira dans nos âmes. S’adressant aux Apôtres dans la dernière Cène, il leur dit que cet Esprit leur rendra témoignage de lui, c’est-à-dire qu’il les instruira sur la divinité de Jésus et sur la fidélité qu’ils lui doivent, jusqu’à mourir pour lui. Voilà donc ce que produira en eux cet hôte divin que Jésus, près de monter aux cieux, leur désignait en l’appelant la Vertu d’en haut. De rudes épreuves les attendent ; il leur faudra résister jusqu’au sang. Qui les soutiendra, ces hommes faibles ? L’Esprit divin qui sera venu se reposer en eux. Par lui ils vaincront, et l’Évangile fera le tour du monde. Or, il va venir de nouveau, cet Esprit du Père et du Fils ; et quel sera le but de sa venue, sinon de nous armer aussi pour le combat, de nous rendre forts pour la lutte ? Au sortir de la Saison pascale, où les plus augustes mystères nous illuminent et nous protègent, nous allons retrouver en face le démon irrité, le monde qui nous attendait, nos passions calmées un moment qui voudront se réveiller. Si nous sommes « revêtus de la Vertu d’en haut », nous n’aurons rien à craindre ; aspirons donc à la venue du céleste Consolateur, préparons-lui en nous une réception digne de sa majesté ; quand nous l’aurons reçu, gardons-le chèrement ; il nous assurera la victoire, comme il l’assura aux Apôtres. L’Offertoire rappelle avec les paroles du Roi-prophète les grandeurs de Jésus montant au ciel ; la sainte Église veut que la pensée d’un tel triomphe nous accompagne sans cesse, et qu’elle rixe à jamais nos cœurs dans le séjour où le Triomphateur nous attend. En offrant à Dieu le pain et le vin qui bientôt vont être transformés au corps et au sang de Jésus, la sainte Église demande pour nous, dans l’Oraison Secrète, non seulement que le contact des Mystères divins nous rende purs, mais qu’il nous donne cette énergie sans laquelle la vie chrétienne n’existe pas. Les paroles de la prière de Jésus à son Père forment l’Antienne de la Communion. Il les prononça après avoir nourri ses disciples de sa chair sacrée. Elles montrent son désir à notre égard. L’action de grâces est le premier devoir du chrétien après la communion au corps et au sang de Jésus-Christ ; l’Église, qui connaît mieux que nous la grandeur du bienfait que nous avons reçu, demande dans la Postcommunion que cette action de grâces demeure continuellement en nous.

Sanctoral

Sainte Marie-Madeleine Pazzi, Vierge, carmélite

Née à Florence de l’illustre famille des Pazzi, Marie-Madeleine prit, on peut dire, dès son berceau, le chemin de la perfection. A dix ans, elle fit vœu de chasteté. Ayant revêtu l’habit de carmélite au monastère de Notre-Dame des Anges, elle se montra un modèle de toutes les vertus. Elle était si pure qu’elle ignorait absolument ce qui peut blesser la pureté. Sur l’ordre de Dieu, elle jeûna pendant cinq ans au pain et à l’eau, sauf les dimanches, où elle usait des mets permis en Carême. Elle châtiait son corps par le cilice, les flagellations, le froid, le jeûne, les veilles, l’insuffisance du vêtement et par toutes sortes de mortifications. Le feu de l’amour divin la brûlait à ce point que, ne pouvant le supporter, elle était obligée de se rafraîchir la poitrine avec de l’eau. Souvent ravie hors d’elle-même, Marie-Madeleine avait des extases prolongées et merveilleuses ; dans ces extases, elle pénétrait les mystères célestes, et recevait de Dieu des faveurs insignes. Ainsi fortifiée elle soutint un long combat contre les princes des ténèbres, en proie qu’elle fut à la sécheresse, à la désolation, abandonnée de tout le monde et tourmentée de tentations diverses : Dieu le permettant, pour qu’elle devint le modèle d’une invincible patience et de l’humilité la plus profonde. Sa charité envers le prochain a été particulièrement remarquable : souvent elle passait des nuits sans dormir, soit pour accomplir les tâches de ses sœurs, soit pour servir celles qui étaient malades, et elle en a guéri plusieurs en suçant leurs ulcères. Elle déplorait amèrement que les infidèles et les pécheurs fussent en voie de perdition, et s’offrait à endurer tous les tourments pour leur salut. Une vertu héroïque l’ayant fait renoncer, bien des années avant sa mort, à toutes les délices dont le Ciel la comblait, elle répétait souvent : « Souffrir et non mourir ». Enfin, épuisée par une longue et douloureuse infirmité, elle alla se réunir à l’Époux, le vingt-cinq mai -mil six cent sept, à l’âge de quarante et un ans. De nombreux miracles accomplis avant et après sa mort l’ont rendue célèbre. Clément IX l’a inscrite en 1669 au nombre des saintes Vierges, et son corps s’est jusqu’à présent conservé sans corruption.

Martyrologe 

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi vierge, de l’Ordre des Carmes. Son anniversaire est mentionné le 8 des calendes de juin (25 mai).

A Rome, sur la voie Aurélienne, l’anniversaire de saint Restitut martyr.

A Iconium, en Lycaonie, la passion de saint Conon et de son fils âgé de douze ans. Sous l’empereur Aurélien, ils furent étendus sur un gril arrosé d’huile que l’on plaça sur des charbons enflammés, ils subirent ensuite la peine du chevalet et celle du feu, supplices qu’ils endurèrent avec une constance héroïque, enfin on leur écrasa les mains avec un maillet de bois, et ils rendirent l’esprit.

Au territoire de Trente, l’anniversaire des saints martyrs Sisinnius, Martory et Alexandre. Au temps de l’empereur Honorius, ils furent persécutés par les paiens dans la vallée de Nonsberg, suivant ce que raconte Paulin dans la vie de saint Ambroise : ils obtinrent ainsi la couronne du martyre.

A Camerino, la passion de mille cinq cent vingt cinq bienheureux martyrs.

A Césarée de Philippe, les saintes martyres Théodosie, mère du martyr saint Procope, et douze autres nobles matrones, qui furent décapitées durant la persécution de Dioclétien.

A Trèves, le bienheureux Maximin, évêque et confesseur, qui reçut avec honneur l’évêque saint Athanase, exilé par la persécution des ariens.

A Vérone, saint Maxime évêque.

A Arce, en Latium, saint Eleuthère confesseur.

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