Quatrième dimanche après Pâques

Quatrième dimanche après Pâques – Je m’en vais à Celui qui m’a envoyé et aucun de vous ne me demande : Où allez-vous ?

La liturgie de ce jour exalte la justice de Dieu (Intr., Ev.) qui se manifeste par le triomphe de Jésus et par l’envoi du Saint-Esprit. « La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance en ressuscitant le Christ d’entre les morts » (All.) et en le faisant monter au ciel le jour de son Ascension. Il nous est expédient que Jésus quitte la terre, car du ciel il enverra à son Église l’Esprit de vérité (Ev.), ce don excellent qui vient du Père des lumières (Ep.). L’Esprit-Saint nous enseignera toute vérité (Ev., Off., Secr.), « il nous annoncera » ce que Jésus lui dira et c’est en écoutant cette parole de vie que nous serons sauvés (Ép.). L’Esprit-Saint nous dira les merveilles que Dieu a opérées pour son Fils (Intr., Off.) et ce témoignage de la justice éclatante faite à Notre-Seigneur consolera nos âmes et nous soutiendra au milieu des persécutions. Et comme, au dire de St Jacques, « l’épreuve de notre foi produit la patience, laquelle bannit l’inconstance et rend les œuvres parfaites » (1er Nocturne), « nous imiterons de la sorte la patience de notre Dieu et de notre Père » (2nd Nocturne) en qui « il n’y a ni variation, ni changement » (Ép.) et « nos cœurs seront alors fixés là où sont les joies véritables » (Or.). L’Esprit-Saint convaincra aussi Satan et le monde du péché qu’ils ont commis en livrant Jésus à la mort (Év., Com.) et en continuant à le persécuter dans son Église.

A LA MESSE. Dans l’Introït, l’Église, adoptant un des plus beaux cantiques du Psalmiste, célèbre avec enthousiasme les bienfaits que le Seigneur son Époux a répandus sur elle, toutes les nations appelées à connaître ses grandeurs, à recevoir l’effusion de la sainteté dont il est la source, le salut auquel il a appelé tous les hommes. Comblés des bienfaits de Dieu qui les unit en un seul peuple par ses divins Sacrements, les fidèles doivent s’élever à l’amour des préceptes du Seigneur, et aspirer aux délices éternelles qu’il leur promet : l’Église implore pour eux cette grâce dans la Collecte.

ÉPÎTRE. Les faveurs répandues sur le peuple chrétien procèdent de la haute et sereine bonté du Père céleste. Il est le principe de tout dans l’ordre de la nature ; et si, dans l’ordre de la grâce, nous sommes devenus ses enfants, c’est parce que lui-même a envoyé vers nous son Verbe consubstantiel, qui est la Parole de vérité, par laquelle nous sommes devenus, au moyen du Baptême, les fils de Dieu. Il suit de là que nous devons imiter, autant qu’il est possible à notre faiblesse, le calme divin de notre Père qui est dans les cieux, et nous garantir de cette agitation passionnée qui est le caractère d’une vie toute terrestre, tandis que la nôtre doit être du ciel où Dieu nous attire. Le saint Apôtre nous avertit de recevoir dans la douceur cette Parole qui nous fait ce que nous sommes. Elle est, selon sa doctrine, une greffe de salut entée sur nos âmes. Qu’elle s’y développe, que son succès ne soit pas traversé par nous, et nous serons sauvés. Dans le premier Verset alléluiatique, le Christ ressuscité célèbre, par la voix du Psalmiste, la puissance du Père qui lui a donné la victoire dans sa résurrection. Le second, emprunté à saint Paul, proclame la vie immortelle de notre divin ressuscité.

ÉVANGILE. Les Apôtres furent attristés lorsque Jésus leur eut dit : « Je m’en vais. » Ne le sommes-nous pas aussi, nous qui, depuis sa naissance en Bethléhem, l’avons suivi constamment, grâce à la sainte Liturgie qui nous attachait à ses pas ? Encore quelques jours, et il va s’élever au ciel, et l’année va perdre ce charme qu’elle empruntait, jour par jour, aux actions et aux discours de notre Emmanuel. Il ne veut pas cependant que nous nous laissions aller à une trop grande tristesse. Il nous annonce qu’en sa place le divin Consolateur, le Paraclet, va descendre sur la terre, et qu’il restera avec nous pour nous éclairer et nous fortifier jusqu’à la fin des temps. Profitons avec Jésus des dernières heures ; bientôt il sera temps de nous préparer à recevoir l’hôte céleste qui doit venir le remplacer. Jésus, qui prononçait ces paroles la veille de sa Passion, ne se borne pas à nous montrer la venue de l’Esprit-Saint comme la consolation de ses fidèles ; il nous la fait voir en même temps comme redoutable à ceux qui auront méconnu leur Sauveur. Les paroles de Jésus sont aussi mystérieuses que terribles ; empruntons-en l’explication à saint Augustin, le Docteur des docteurs. « Lorsque l’Esprit-Saint sera venu, dit le Sauveur, il convaincra le monde en ce qui touche le péché. » Pourquoi ? « Parce que les hommes n’ont pas cru en Jésus. » Combien, en effet, sera grande la responsabilité de ceux qui, ayant été les témoins des merveilles opérées par le Rédempteur, ne se rendront pas à sa parole ! Jérusalem entendra dire que l’Esprit est descendu sur les disciples de Jésus, et elle demeurera aussi indifférente qu’elle le fut aux prodiges qui lui désignaient son Messie. La venue de l’Esprit-Saint sera comme le prélude de la ruine de cette ville déicide. Jésus ajoute que « le Paraclet convaincra le monde au sujet de la justice, parce que, dit-il, je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ». Les Apôtres et ceux qui croiront à leur parole seront saints et justes par la foi. Ils croiront en celui qui s’en est allé au Père, en celui que leurs yeux ne verront plus en ce monde. Jérusalem, au contraire, ne gardera souvenir de lui que pour le blasphémer ; la justice, la sainteté, la foi de ceux qui auront cru seront sa condamnation, et l’Esprit-Saint l’abandonnera à son sort. Jésus dit encore : « Le Paraclet convaincra le monde en ce qui touche le jugement. » Et pourquoi ? « Parce que le prince du monde est déjà jugé. » Ceux qui ne suivent pas Jésus-Christ ont cependant un chef qu’ils suivent. Ce chef est Satan. Or, le jugement de Satan est déjà prononcé. L’Esprit-Saint avertit donc les disciples du monde que leur prince est pour jamais plongé dans la réprobation. Qu’ils y réfléchissent ; car, ajoute saint Augustin, « l’orgueil de l’homme aurait tort de compter sur l’indulgence ; qu’il se donne la peine de contempler le supplice auquel sont livrés les anges superbes. »

Dans l’Offertoire, le chrétien emploie les paroles de David pour célébrer les bienfaits de Dieu envers son âme. Il associe la terre entière à sa reconnaissance, et avec raison ; car les faveurs dont le chrétien est comblé sont le bien commun du genre humain, que Jésus ressuscité a appelé tout entier à prendre part, dans les divins Sacrements, aux grâces de la Rédemption. La sainte Église, qui prend ses délices dans la contemplation de la vérité, dont Jésus ressuscité lui prodigue les trésors, demande pour ses enfants, dans la Secrète, la grâce de mener une vie pure, afin qu’ils puissent mériter d’être admis à voir éternellement cette auguste vérité dans sa source. L’Antienne de la Communion reproduit les paroles mystérieuses de l’Évangile que nous venons d’interpréter, et dans lesquelles la venue du divin Esprit nous est montrée comme devant apporter en même temps la récompense aux croyants et le châtiment aux incrédules. En offrant ses actions de grâces pour le divin Mystère auquel ils viennent de participer, la sainte Église enseigne à ses enfants, dans la Postcommunion, que l’Eucharistie a en même temps la vertu de nous purifier de nos péchés et de nous préserver des dangers auxquels nous vivons exposés.

Saint Paul de la Croix, Confesseur, Fondateur des Passionnistes, vingt-huit avril
Saint Paul de la Croix, prêtre et confesseur. Fondateur de la Congrégation de la Croix et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Sanctoral

Saint Paul de la Croix, Confesseur, Fondateur des Passionnistes

Paul de la Croix, originaire d’une noble famille de Castellazzo, près d’Alexandrie, naquit à Uvada en Ligurie. La clarté merveilleuse qui remplit la chambre de sa mère dans la nuit de sa naissance, et l’insigne bienfait de l’auguste Reine du ciel qui le retira sain et sauf, dans son enfance, d’un fleuve où il était tombé et où sa perte semblait certaine, firent connaître quel serait dans l’avenir l’éclat de sa sainteté. Dès qu’il eut l’usage de la raison, brûlant d’amour pour Jésus-Christ crucifié, il commença à s’adonner longuement à la contemplation des souffrances du Sauveur, et à soumettre sa chair innocente par des veilles, des disciplines, des jeûnes et d’autres dures pénitences, ne buvant le vendredi que du vinaigre mélangé de fiel. Enflammé du désir du martyre, il se joignit à l’armée qui s’assemblait à Venise pour combattre les Turcs ; mais ayant connu dans la prière la volonté de Dieu, il laissa aussitôt les armes, car il devait consacrer ses soins à former une milice plus excellente, qui travaillerait de toutes ses forces à défendre l’Église, et à procurer aux hommes le salut éternel.

De retour dans sa patrie, il refusa une alliance très honorable et l’héritage d’un oncle qui lui étaient offerts. Il voulut entrer dans la voie étroite, et être revêtu par son Évêque d’une tunique grossière. Alors, sur l’ordre de ce Prélat, que frappaient l’éminente sainteté de sa vie et sa science des choses divines, il se mit, bien qu’il ne fût pas encore clerc, à cultiver le champ du Seigneur par la prédication de la parole de Dieu, au grand profit des âmes. Paul se rendit à Rome, où il se pénétra de la science théologique ; le souverain Pontife Benoît XIII l’éleva au sacerdoce, dignité qu’il reçut par obéissance. Ayant obtenu du même Pontife la permission de réunir des compagnons, il se retira dans la solitude du mont Argentaro, que la bienheureuse Vierge lui avait désignée depuis longtemps déjà, lui montrant en même temps un habit de couleur noire, orné des insignes de la passion de son Fils.

Ce fut en ce lieu qu’il jeta les fondements de la nouvelle congrégation, prodiguant pour elle ses travaux et ses peines. Il vit bientôt des hommes d’élite grossir ses rangs, et, avec la bénédiction divine, elle prit un grand développement ; elle fut confirmée plus d’une fois par le siège apostolique, avec les règles que le Saint avait reçues de Dieu dans la prière, et le quatrième vœu de propager le souvenir béni de la passion du Seigneur. Il institua aussi des religieuses consacrées à méditer l’excès d’amour de l’Époux divin. Parmi tous ces soins, Paul ne cessait de prêcher l’Évangile avec un zèle avide du salut des âmes ; il amena dans la voie du salut un nombre d’hommes presque incalculable, parmi lesquels plusieurs grands scélérats et des hérésiarques. La puissance de sa parole était merveilleuse, surtout lorsqu’il faisait le récit de la passion du Christ ; versant lui-même une grande abondance de larmes et arrachant aussi des pleurs aux assistants, il brisait les cœurs endurcis des pécheurs, et les portait à la pénitence. Une vive flamme d’amour divin avait fait son foyer dans sa poitrine, au point que la partie de son vêtement la plus voisine du cœur parut souvent comme brûlée par le feu, et que deux de ses côtes se soulevèrent. Il ne pouvait arrêter ses larmes quand il offrait le saint Sacrifice ; on le voyait fréquemment en extase, parfois le corps élevé de terre et le visage rayonnant d’une lumière surnaturelle.

Pendant qu’il prêchait, il arriva qu’on entendît une voix du ciel lui suggérant ses paroles, ou encore que son sermon retentissait à plusieurs milles de distance. Il brilla par le don de prophétie, le don des langues, celui de pénétration des cœurs, comme aussi par son pouvoir sur les démons, les maladies et les éléments. Tandis qu’il était l’objet de l’affection et de la vénération des souverains Pontifes eux-mêmes, il se jugeait un serviteur inutile, le plus misérable des pécheurs, digne d’être foulé aux pieds par les démons. Enfin, ayant persévéré avec une fidélité inviolable, jusqu’à une extrême vieillesse, dans son genre de vie très austère, il donna à ses disciples d’admirables avis, comme pour leur transmettre son esprit en héritage ; réconforté par les sacrements de l’Église et par une vision céleste, il passa de la terre au ciel, à Rome, l’an mil sept cent soixante-quinze, au jour qu’il avait prédit. Le souverain Pontife Pie IX l’a inscrit au nombre des Bienheureux, puis parmi les Saints en 1867, à cause des nouveaux et éclatants miracles dus à son intercession.

Saint Vital, Martyr, vingt-huit avril
A Milan, sainte Valérie martyre, épouse de saint Vital et mère des saints Gervais et Protais.

Saint Vital, Martyr

Vital, père des saints Gervais et Protais, était militaire ; entrant un jour dans Ravenne avec le juge Paulin, il vit chanceler dans les tourments un médecin nommé Urcisin, qu’on avait conduit au supplice pour avoir confessé la foi chrétienne. Vital s’écria : « Ursicin, toi qui, en qualité de médecin, as coutume de guérir les autres, prends garde de ne pas te donner à toi-même le coup de la mort éternelle ». Fortifié par ces paroles, Urcisin subit courageusement le martyre.

Mais Paulin, irrité contre Vital, ordonna de le saisir, de le tourmenter sur le chevalet, puis de le jeter dans une fosse profonde et de l’accabler sous des pierres. Cet ordre ayant été exécuté, un prêtre d’Apollon, qui avait excité Paulin contre Vital, fut aussitôt tourmenté par le démon et se mit à crier : « Vital, Martyr du Christ, tu me brûles extrêmement » ; et violemment agité par le feu qui le torturait, il se précipita dans le fleuve.

L’église qui lui est dédiée à Ravenne est un des chefs d’œuvre de l’art byzantin.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Confesseur, vingt-huit avril
Au bourg de Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans le diocèse de Luçon, saint Louis Marie Grignion de Montfort confesseur, fondateur des Missionnaires de la Société de Marie et des Filles de la Sagesse.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, Confesseur

Le Bienheureux Louis-Marie Grignion naquit en 1673 à Montfort-sur-Mer au diocèse de Saint-Malo et fit ses études au collège des Jésuites de Rennes. Il a été ordonné prêtre le 5 juin 1700. Le 6 juin 1706, après avoir consulté le pape Clément XI sur sa vocation apostolique, il se voua aux missions en Bretagne et en France; il combattit le Jansénisme, prêcha la dévotion au Chemin de la Croix et au Rosaire, fonda la Congrégation des missionnaires de la Société de Marie et celle des Filles de la Sagesse. C’est probablement vers 1712 qu’il rédige son maître-livre : le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge.

Après 10 ans de missions paroissiales, il meurt le 28 avril 1716, à Saint Laurent sur Sèvre en Vendée. La sainteté du Père de Montfort a été proclamée par Pie XII, le 20 juillet 1947 : « En l’honneur de la Sainte et indivisible Trinité, pour l’exaltation de la Foi catholique et pour l’accroissement de la religion chrétienne, par l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, des Bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, après mûre délibération et l’invocation répétée du secours divin, de l’avis de nos Vénérables frères les Cardinaux de la Sainte Eglise Romaine, les patriarches, archevêques et évêques présents dans la ville, nous décrétons et définissons que doit être tenu pour saint et inscrit au catalogue des saints, le Bienheureux Louis-Marie Grignion de Montfort, confesseur».

Pie XII, dans une homélie prononcée le lendemain de la canonisation, a donné une appréciation non moins importante sur la doctrine mariale de Montfort : « La vraie dévotion, celle de la Tradition, celle de l’Eglise, celle, dirons-Nous, du bon sens chrétien et catholique, tend essentiellement vers l’union à Jésus, sous la conduite de Marie. Formes et pratiques de cette dévotion peuvent varier suivant les temps, les lieux, les inclinations personnelles. Dans les limites de la doctrine saine et sûre, de l’orthodoxie et de la dignité du culte, l’Eglise laisse à ses enfants une juste marge de liberté. Elle a d’ailleurs conscience que la vraie et parfaite dévotion envers la Sainte Vierge n’est point tellement liée à ces modalités qu’aucune d’elles puisse en revendiquer le monopole ».

Saint Pierre-Marie Chanel, Premier martyr de l'Océanie, vingt-huit avril
Sa devise : « Aimer Marie et la faire aimer ».

Saint Pierre-Marie Chanel, Premier martyr de l’Océanie

Il est né le 12 juillet 1803 à la ferme de la Potière à Cuet dans la commune de Montrevel-en-Bresse (Ain). Cinquième d’une famille de huit enfants, Pierre Chanel fit ses humanités au petit séminaire de Meximieux. Le 15 juillet 1827, il fut ordonné prêtre et exerça d’abord comme vicaire à Ambérieu-en-Bugey puis comme curé à Crozet. En 1831, il entra dans la Société de Marie et enseigna pendant cinq ans au Petit Séminaire de Belley.

Le pape Grégoire XVI était fortement déterminé à envoyer des missionnaires en Océanie et à confier cette mission à la Société de Marie naissante. Pierre Chanel se porte volontaire et avec deux compagnons ils s’installent à Futuna. Il célèbre sa première messe sur l’île le 8 décembre 1837. Le propre fils du roi, touché par les enseignements des missionnaires se convertit publiquement au christianisme. Cette conversion acheva d’exaspérer Niuliki et le décida à en finir avec cette religion qui se mettait en travers de sa puissance. Le 28 avril 1841, à la pointe du jour, un important groupe d’hommes, conduits par le gendre de Niuliki, armés de lances, de massues, et de haches, envahit la maison des missionnaires en un moment où Pierre Chanel était seul. Ils pénétrèrent dans le jardin où se trouvait le missionnaire, l’assommèrent à coups de bâton et de massue, puis se livrèrent au pillage. Leur carnage terminé, voyant que le Père respirait encore, Musumusu, le gendre du roi, l’acheva d’un coup de hachette sur la nuque.

Toutefois, peu de temps après le massacre, tous les habitants de l’île de Futuna devenaient chrétiens, y compris les assassins de Pierre Chanel. Sa devise : « Aimer Marie et la faire aimer ». Sa Sainteté Pie XII a canonisé solennellement Pierre Chanel, le 13 juin 1954.

Bienheureux Luchesius, Premier tertiaire franciscain, vingt-huit avril
Lui et sa femme reçurent les livrées séraphiques de la main de François, et la première Fraternité fut érigée dans leur maison.

Bienheureux Luchesius, Premier tertiaire franciscain (+ 1260)

Luchesius nait vers 1180 à Gaggiano, un hameau de Poggibonsi dans l’actuelle province de Sienne, dans une famille de petits agriculteurs. Il est durant sa jeunesse l’ami de François d’Assise. Du parti guelfe, il participe aux luttes italiennes. Réfugié à Poggibonsi après avoir abandonné la carrière des armes, il acquiert sa fortune dans le commerce de grain. Marié avec Buona, surnommée Buonadonna, de Segni, femme issue de la noblesse, il se complait dans la jouissance de ses biens. Un jour de 1221, ils entendent François prêcher à Poggibonsi, et touchés par ses paroles, ils décident de vivre comme lui après l’avoir accueilli chez eux. Ils se convertissent, et demandent à François de fonder un ordre franciscain réservé aux laïcs. Lui et sa femme reçurent les livrées séraphiques de la main de François, et la première Fraternité fut érigée dans leur maison.

L’établissement du Tiers-Ordre se fit sans bruit, mais ce fut l’un des grands événements du moyen âge. Une nouvelle force était née, et son action ne tarda pas à se faire sentir dans la société si agitée d’alors. Une fois Tertiaire, il ne se contenta plus de bien accueillir les pauvres ; il allait à leur recherche dans les Maremmes infectées par la malaria et se fit un peu médecin afin de soigner les habitants très clairsemés et très abandonnés de ces régions insalubres. Pour ses courses, il avait acheté un petit âne ; au besoin, il mendiait, pour se procurer tout ce qu’il fallait aux malades qu’il allait chercher et dont il se faisait l’infirmier. Sa femme le secondait de toutes ses forces. Les pauvres disparaissaient à leurs yeux, Jésus-Christ était seul l’objet de leurs tendres soins. Il meurt le 28 avril 1250, le même jour que sa femme, après avoir eu une vie de prière et de charité.

Le culte de Luchesius et de son épouse commença immédiatement après leur mort et l’église que le couple avait lui-même contribué à construire, en donnant le reste de leurs capitaux, consacrée d’abord à François d’Assise, fut ensuite dédiée à Luchesius. Il fut béatifié, ainsi que sa femme, le 27 mars 1697 par le Pape Innocent XII. Tous les deux sont fêtés le jour anniversaire de leur mort, le 28 avril. Indulgence plénière pour les séculiers franciscains du Tiers Ordre.

Martyrologe

Saint Paul de la Croix, prêtre et confesseur. Fondateur de la Congrégation de la Croix et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il s’endormit dans le Seigneur le 15 des calendes de novembre (18 octobre).

A Atina, en Campanie (auj. en Latium), saint Marc: ordonné évêque par le bienheureux apôtre Pierre, le premier il prêcha l’évangile au peuple du pays des éques, et reçut la couronne du martyre pendant la persécution de Domitien, sous le préfet Maxime.

A Pruse, en Bithynie, les saints martyrs Patrice évêque, Acace, Ménandre et Polyène.

Le même jour, les saints martyrs Aphrodise, Caralippe, Agape et Eusèbe.

En Pannonie, saint Pollion martyr, sous l’empereur Dioclétien.

A Milan, sainte Valérie martyre, épouse de saint Vital et mère des saints Gervais et Protais.

A Alexandrie, la passion de sainte Théodora, vierge et martyre. Comme elle refusait de sacrifier aux idoles, elle fut menée dans un lieu infâme, mais par une faveur spéciale de Dieu, l’un des frères nommé Didyme, changeant d’habits avec elle, la délivra d’un si grand péril. Peu de temps après, durant la persécution de Dioclétien, sous le préfet Eustrate, ils furent tourmentés puis couronnés ensemble.

A Taragona, en Espagne Tarragonaise, saint Prudence, évêque et confesseur.

A Corfinium (auj. San-Pelino), dans les Abruzzes, saint Pamphile, évêque de Valva, remarquable par sa charité envers les pauvres et par le don des miracles. Son corps repose à Sulmona.

Au bourg de Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans le diocèse de Luçon, saint Louis Marie Grignion de Montfort confesseur, fondateur des Missionnaires de la Société de Marie et des Filles de la Sagesse. Remarquable par son genre de vie apostolique, sa prédication et sa dévotion à Marie, il a été inscrit au catalogue des Saints par le pape Pie XII.

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