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Dimanche 25 juillet – IX° Dimanche après la Pentecôte – Saint Jacques, Apôtre – Saint Christophe, Martyr

IX° Dimanche après la Pentecôte – « Le Christ pleure sur Jérusalem »

L’Église nous présente, aujourd’hui, une image sinistre. C’est comme un phare dans la mer sombre de la vie, et ce phare doit nous préserver des écueils. Cette image offre une leçon, une idée directrice : il y a un enfer : l’âme élue, elle-même, peut être rejetée si elle ne vit pas de la foi. Les deux lectures ont ce trait commun qu’elles parlent toutes les deux de l’infidélité et de la réprobation du peuple élu que Dieu voulait sauver. Méditons pendant toute la semaine cette image saisissante : le Christ se tient debout et pleure devant les portes de la ville élue. La semaine a quelque chose de grave. Excitons en nous l’esprit de pénitence et répétons chaque jour la prière du Canon : « Arrache-nous à la damnation éternelle ».

La messe « Ecce Deus » a des textes instructifs ; elle contient — ce qui est une exception, le dimanche — un avertissement. Le psaume d’Introït (ps. 53) décrit la vie chrétienne. Même après la conversion pascale, cette vie est un combat qui se terminera, il faut l’espérer, par la victoire, comme dans le psaume. Puisse le dimanche ressembler à l’antienne et sceller la victoire pascale ! La semaine, avec ses combats, ressemble au verset. — Nous sommes des enfants imprudents. Bien souvent nous demandons des choses qui nous seraient funestes. C’est pourquoi l’Église nous fait prier pour obtenir la grâce de ne demander que ce qui est agréable à Dieu (Or.). L’Église nous donne aujourd’hui un grave avertissement. Le baptême, la vocation, l’Eucharistie ne suffisent pas à nous assurer le salut. Toute l’histoire juive nous invite à nous tenir sur nos gardes. Le peuple élu a été rejeté, réprouvé. Saint Paul nous donne deux paroles qui doivent pendant toute la semaine nous avertir et nous consoler : pas de présomption, mais pas de découragement. « Que celui qui est debout prenne garde de tomber. Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces, mais, avec la tentation, il vous ménagera aussi une heureuse issue afin que vous puissiez la supporter ». Le Graduel et le chant de l’Alléluia ont interverti leurs rôles. Le Graduel voit le Seigneur sur son trône ; quant à l’Alléluia (surtout si on lit le psaume en entier) il montre le violent combat de l’enfer pour conquérir l’âme humaine, il implore ardemment le secours, mais cette prière se voile sous l’Alléluia pascal. L’Évangile nous montre une scène impressionnante tirée de l’entrée de Jésus à Jérusalem, le dimanche des Rameaux. Jérusalem est l’image de l’âme baptisée qui repousse la grâce. Quel avertissement ! Jésus pleure ; le Créateur, le Juge pleure sur le péché et l’infidélité de sa créature ! Purifions donc le temple de notre âme. A l’Offertoire, l’âme chante la seconde partie du psaume du dimanche (ps. 18) ; elle exprime ainsi ses impressions sur les graves lectures : je reconnais le temps de la « visite » ; « ton esclave veut garder les commandements ». C’est notre offrande, aujourd’hui. La Secrète est une prière dogmatique. Elle nous apprend à comprendre et à estimer le sacrifice de la messe : « Toutes les fois que se célèbre la mémoire de ce sacrifice, s’accomplit l’œuvre de notre Rédemption. » L’antienne de Communion est un véritable cantique de communion : « Celui qui mange ma chair… demeure en moi ». Cette image. fait contraste avec celle qu’évoque l’Évangile. Le fruit du sacrifice doit être la pureté et l’unité (Post.).

Sanctoral 

Saint Jacques, Apôtre [Patron de l’Espagne]

La fête de saint Jacques, fils de Zébédée, apparaît d’abord au 27 décembre où, dès la seconde moitié du 4e siècle, elle était célébrée conjointement avec celle de son frère Jean, selon le martyrologe de Nicomédie. A Jérusalem, au Ve siècle, Jacques et Jean étaient commémorés le 29 décembre. On trouve à nouveau leur fête au 27 décembre dans les livres gallicans du 7e siècle. C’est dans les mêmes jours qu’elle continue à être célébrée par l’Église arménienne. Comme les Actes des Apôtres rapportent que Jacques fut décapité à la veille de la Pâque (Act. 12,2-3), l’Église copte célèbre son martyre le 12 avril, tandis que les Églises de rite byzantin le font le 30 avril et l’Église syrienne d’Antioche le 7 mai. En Occident, dès le VIIIe siècle, la fête de saint Jacques est fixée au 25 juillet, aussi bien dans les calendriers que dans les sacramentaires gélasiano-francs. C’est la date qui est donnée dans la liste des fêtes des Apôtres qui se trouve en tête du martyrologe hiéronymien. On remarquera donc que la fête du 25 juillet est antérieure à l’instauration du culte de saint Jacques à Compostelle, la découverte du tombeau qui lui est attribué ne remontant pas au-delà de 830. Comme les autres fêtes d’Apôtres, celle de saint Jacques a dû pénétrer à Rome dans le cours du Xe siècle. Au XIe siècle, le sacramentaire de Saint-Pierre reproduit le formulaire des Gélasiens du VIIIe siècle, largement diffusé par les sacramentaires des IXe et Xe siècles. Au XIIe siècle, la fête est attestée à Rome par la quasi-totalité des documents. Son absence ne peut s’expliquer dans l’antiphonaire de Saint-Pierre que par le fait que toutes les pièces chantées sont prises au Commun des Apôtres ». Double depuis 1298, la fête fut élevée au rang de double de seconde classe après la réforme de St Pie V seulement.

Saint Jacques le Majeur, fils de Zébédée et de Salomé, était frère de saint Jean l’Évangéliste. On le surnomma le Majeur, pour le distinguer de l’Apôtre du même nom surnommé le Mineur, qui fut évêque de Jérusalem. Il était de Galilée et vint au monde douze ans avant Jésus-Christ. Il exerçait la profession de pêcheur, ainsi que son père et Jean, son frère. Un jour qu’ils nettoyaient leurs filets dans une barque sur les bords du lac de Génésareth, Jésus appela les deux frères; à l’instant, quittant leur barque et leur père, ils se mirent à Sa suite et furent bientôt agrégés au collège des Apôtres. Le choix que Jésus fit des deux frères pour être, avec Pierre, témoins de Sa Transfiguration, et plus tard de Sa prière au Jardin des Oliviers, montre assez l’affection dont Il les honorait. Après la dispersion des Apôtres, Jacques le Majeur vint en Espagne, dont Dieu le destinait à faire la conquête. Il la parcourut en tous sens et la féconda de ses sueurs; mais il ne put convertir que neuf disciples. N’est-ce pas un sujet de consolation pour les prédicateurs dont les efforts ne sont pas toujours couronnés de succès? Dieu Se plaît ainsi à éprouver Ses envoyés; ils sèment, d’autres recueilleront la moisson. Du reste, Jacques eut une grande consolation: la Sainte Vierge, vivante encore, lui apparut et lui demanda de construire, en Son honneur, une chapelle qui serait une protection pour l’Espagne. La Sainte Vierge a maintes fois prouvé depuis aux Espagnols qu’ils étaient sous Sa sauvegarde. Saint Jacques revint à Jérusalem, y prêcha la foi de Jésus-Christ et convertit beaucoup de personnes. L’Apôtre gagna à Jésus-Christ deux magiciens qui avaient cherché à le confondre par leur art diabolique. Un jour qu’il prêchait, une émeute, préparée à l’avance, se souleva contre lui; on le conduisit au gouverneur Hérode, en disant: « Il séduit le peuple, il mérite la mort. » Hérode, homme sans conscience, visant avant tout à plaire, commanda de trancher la tête au saint Apôtre. Le glorieux martyr appartenait à l’Espagne, qu’il avait évangélisée. Sa dépouille mortelle y fut conduite par quelques disciples. Le pèlerinage au tombeau de Saint-Jacques-de-Compostelle attira au Moyen-Age des fidèles de tous les pays de la chrétienté; après ceux de Rome et de Jérusalem, ce fut le pèlerinage le plus célèbre et le plus fréquenté: les « chemins de saint Jacques » sont restés fameux, jalonnés par d’antiques sanctuaires et des « hospices Saint-Jacques » dont beaucoup subsistent.

Saint Christophe, Martyr

Le nom de Christophe, dont la mémoire vient relever la solennité du fils du tonnerre, signifie porte-Christ. Christine rappelait hier aux chrétiens qu’ils doivent être la bonne odeur du Christ en tous lieux ; Christophe nous fait souvenir que le Christ habite en effet par la foi dans nos cœurs. On connaît le récit gracieux qui se rattache à son nom. Comme d’autres devaient se sanctifier plus tard sur la terre des Espagnes, en construisant les routes et les ponts destinés à faciliter l’accès du tombeau de saint Jacques aux pèlerins, Christophe, en Lycie, s’était voué pour l’amour du Christ à transporter les voyageurs sur ses fortes épaules du bord à l’autre d’un torrent redouté. « Ce que vous avez fait pour le plus petit de mes frères, c’est pour moi que vous l’avez fait, » doit dire le Seigneur au jour du jugement [7]. Or donc, une nuit qu’éveillé par la voix d’un enfant demandant à passer, Christophe s’était mis en devoir d’accomplir sa charité accoutumée, voilà qu’au milieu des flots qui s’agitent et semblent trembler, le géant qu’aucun poids n’avait jamais courbé, fléchit sous son fardeau devenu soudain plus pesant que le monde même : « Ne sois pas étonné, dit l’enfant mystérieux : tu portes Celui qui porte le monde ! » Et il disparaît, bénissant son porteur, qu’il laisse rempli de sa force divine. Christophe fut, sous Dèce, couronné du martyre. Le secours que nos pères savaient obtenir de lui contre les orages, les démons, la peste, les accidents de toutes sortes, l’a fait ranger parmi les Saints auxiliateurs. On plaçait à ce jour dans plusieurs lieux, sous le commun auspice de saint Christophe et de saint Jacques, la bénédiction des fruits du pommier. Le saint est considéré comme un des quatorze saints Auxiliaires invoqués dans la détresse.

Martyrologe

Saint Jacques Apôtre, frère de l’évangéliste saint Jean. Décapité par ordre d’Hérode Agrippa, au moment de la fête de Pâques, le premier parmi les Apôtres il reçut la couronne du martyre. Ses saintes reliques, portées en ce jour de Jérusalem en Espagne et déposées en Galice, aux confins les plus éloignés de ce royaume, y sont pieusement honorées par la continuelle vénération des fidèles du pays et aussi par le fréquent concours des chrétiens, qui y viennent mus par la dévotion et en accomplissement de leurs vœux.

En Lycie, saint Christophe martyr. Sous l’empereur Dèce, déchiré avec des verges de fer, puis préservé de la violence du feu par la puissance divine du Christ, il fut enfin percé de flèches et décapité, consommant ainsi son martyre.

A Barcelone, en Espagne, l’anniversaire du bienheureux Cucufat martyr. Durant la persécution de Dioclétien et sous le préfet Dacien, après avoir triomphé de nombreux tourments, il eut la tête tranchée et entra victorieux au ciel.

En Palestine, saint Paul martyr. Durant la persécution de Maximien Galère, sous le préfet Firmilien, il fut condamné au dernier supplice; ayant obtenu quelques moments pour prier, il recommanda à Dieu de tout son cœur, d’abord ses concitoyens, puis les Juifs et les Gentils, pour qu’ils reconnussent la vérité de la foi, ensuite toute la multitude qui l’environnait, enfin le juge qui l’avait condamné et le bourreau qui devait l’exécuter: après quoi il eut la tête tranchée et reçut ainsi la couronne du martyre.

A Forconio, (auj. Città-di-Bagno), dans les Abruzzes, les saints martyrs sipontins : Florent et Félix.

A Cordoue, en Espagne, saint Théodemir, moine et martyr.

En Palestine, sainte Valentine vierge. Menée devant un autel pour y sacrifier, elle le renversa d’un coup de pied et fut pour cet acte cruellement torturée; jetée dans le feu avec une vierge sa compagne, elle courut ainsi vers l’époux.

A Trèves, saint Magnéric, évêque et confesseur.

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