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Dimanche 21 février – 1er dimanche du Carême – Sainte Marguerite de Cortone, Pénitente du Tiers-Ordre Franciscain – En certains lieux : Bienheureux Noël Pinot, Prêtre et Martyr – Saint Pépin de Landen (580-640)

Premier dimanche de Carême – Station au Latran –  » Et voilà que des Anges s’approchèrent et ils le servirent »

Le dimanche de la Septuagésime, nous nous rendions au tombeau de saint Laurent ; le dimanche de la Sexagésime, à celui de saint Paul ; et le dimanche de la Quinquagésime, à celui de saint Pierre. Aujourd’hui, la liturgie nous conduit dans le sanctuaire du « Saint Sauveur », dans la première église de la chrétienté romaine. Cela nous indique, déjà, que ce jour est d’une grande importance. Il est très important, en effet. C’est dans l’église du Baptiste, l’homme du désert, que nous accompagnons le Seigneur au désert pour son jeûne de quarante jours. C’est dans cette église baptismale, que nous reviendrons, dans quarante jours, célébrer, dans la nuit pascale, le mystère de la Résurrection. Nous venons y demander, aujourd’hui, la grâce pour le temps de la préparation. L’église de station est donc le cadre qui convient pour célébrer aujourd’hui le commencement du Carême.

Ce dimanche, le premier de ceux qui se rencontrent dans la sainte Quarantaine, est aussi l’un des plus solennels de Tannée. Son privilège, qu’il partage avec le Dimanche de la Passion et celui des Rameaux, est de ne cédera aucune fête, pas même à celle du Patron, du Saint titulaire de l’Église, ou de la Dédicace. Sur les anciens Calendriers, il est appelé Invocabit, à cause du premier mot de l’Introït de la Messe. Au moyen âge on le nommait le Dimanche des brandons, par suite d’un usage dont le motif ne semble pas avoir été toujours ni partout le même ; en certains lieux, les jeunes gens qui s’étaient trop laissé aller aux dissipations du carnaval devaient se présenter ce jour-là à l’église, une torche à la main, pour faire satisfaction publique de leurs excès. C’est aujourd’hui que le Carême apparaît dans toute sa solennité. On sait que les quatre jours qui précèdent ont été ajoutés assez tardivement, pour former le nombre de quarante jours de jeûne, et que, le Mercredi des Cendres, les fidèles n’ont pas l’obligation d’entendre la Messe. La sainte Église, voyant ses enfants rassemblés, leur adresse la parole, à l’Office des Matines, en se servant de l’éloquent et majestueux langage de saint Léon le Grand : « Très chers fils, leur dit-elle, ayant à vous annoncer le jeûne sacré et solennel du Carême, puis-je mieux commencer mon discours qu’en empruntant les paroles de l’Apôtre en qui Jésus-Christ parlait, et en répétant ce qu’on vient de vous lire : Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant les jours du salut ? Car encore qu’il n’y ait point de temps dans l’année qui ne soient signalés par les bienfaits de Dieu, et que, par sa grâce, nous ayons toujours accès auprès de sa miséricorde ; néanmoins nous devons en ce saint temps travailler avec plus de zèle à notre avancement spirituel et nous animer d’une nouvelle confiance. En effet, le Carême, nous ramenant le jour sacré dans lequel nous fûmes rachetés, nous invite à pratiquer tous les devoirs de la piété, afin de nous disposer, par la purification de nos corps et de nos âmes, à célébrer les mystères sublimes de la Passion du Seigneur. Il est vrai qu’un tel mystère mériterait de notre part un respect et une dévotion sans bornes, et que nous devrions toujours être devant Dieu tels que nous voulons être dans la fête de Pâques ; mais comme cette constance n’est pas le fait du grand nombre ; que la faiblesse de la chair nous oblige à relâcher l’austérité du jeûne. et que les diverses occupations de cette vie divisent et partagent nos sollicitudes : il arrive que les cœurs religieux sont sujets à contracter quelque peu de la poussière de ce monde. C’est donc avec une grande utilité pour nous qu’a été établie cette institution divine qui nous donne quarante jours pour recouvrer la pureté de nos âmes, en rachetant par la sainteté de nos œuvres et par le mérite de nos jeûnes les fautes des autres temps de l’année. A notre entrée, mes très chers fils, en ces jours mystérieux qui ont été saintement institués pour la purification de nos âmes et de nos corps, ayons soin d’obéir au commandement de l’Apôtre, en nous affranchissant de tout ce qui peut souiller la chair et l’esprit, afin que le jeûne réprimant cette lutte qui existe entre les deux parties de nous-mêmes, l’âme recouvre la dignité de son empire, étant elle-même soumise à Dieu et se laissant gouverner par lui. Ne donnons à personne l’occasion de se plaindre de nous ; ne nous exposons point au juste blâme de ceux qui veulent trouver à redire. Car les infidèles auraient sujet de nous condamner, et nous armerions nous-mêmes, par notre faute, leurs langues impies contre la religion, si la pureté de notre vie ne répondait pas à la sainteté du jeûne que nous avons embrassé. Il ne faut donc pas s’imaginer que toute la perfection de notre jeûne consiste dans la seule abstinence des mets ; car ce serait en vain que l’on retrancherait au corps une partie de sa nourriture, si en même temps on n’éloignait pas son âme de l’iniquité. »

Sanctoral

Sainte Marguerite de Cortone, Pénitente du Tiers-Ordre Franciscain

Née en 1247 à Laviano, sur le lac Trasimène, Marguerite resta vite orpheline de mère. Mal à l’aise avec sa marâtre, elle s’enfuit à seize ans à peine, dans le château du comte Arsène de Montepulciano, avec lequel elle vécut dix années durant. Quand l’homme qu’elle aimait trouva précocement la mort au cours d’une partie de chasse ,elle le trouva assassiné au pied d’un arbre . Elle avait vingt-huit ans et était mère d’un petit garçon. Elle retourna chez son père, un pauvre paysan de Toscane qui l’accueillit avec amour. Elle voulait rentrer dans un couvent de Cortone, mais on la refusa parce qu’elle était trop belle et pas encore assez vieille. Elle décida de racheter ses errements par une pénitence publique, se promenant dans les rues, montrée par un ânier qui, dans les rues de la ville, criait son passé. Elle logeait dans une cabane chez des gens riches qui la lui avaient donnée au fond de leur jardin tandis que les Frères Mineurs se chargeaient de son fils. Admise dans le Tiers-Ordre franciscain, elle y vécut vingt-trois ans, gratifiée par Dieu de nombreuses faveurs mystiques. En 1226, Marguerite fonde une communauté de femmes désireuses de venir en aide aux malheureux, ainsi que l’hôpital de « Sainte-Marie du Pardon », à Cortone. Elle s’éteignit le 22 février 1297 à l’âge de cinquante ans dans une petite cellule de la grotte qui surplombe Cortone. Son corps, retrouvé intact, repose dans l’église de Cortone. Dès après sa mort elle est considérée comme sainte et la dévotion populaire fait appel à Marguerite pour obtenir des faveurs du ciel. Sa canonisation eut lieu en 1728. Sainte-Marguerite de Cortone est la patronne des prostituées repenties.

Bienheureux Noël Pinot, Prêtre et Martyr

Né le 19 décembre 1747 à Angers dans une famille de 16 enfants, Noël Pinot devient curé en 1770. Vicaire à Bousse (Grand Est), instituteur à l’école de Montsabert à Coutures (Maine-et-Loire) puis vicaire à Corzé, il revient finalement en 1781 à Angers comme aumônier de l’hôpital des incurables. Souhaitant être un prêtre instruit, il obtient à l’âge de 41 ans, le diplôme de « Maître ès arts » de l’Université d’Angers. En 1788, il est nommé curé de Louroux-Béconnais et c’est là que sa vocation prend une dimension profonde. Il décide de se dépouiller de tous ses biens et d’habiter dans une chambre basse sans feu. Il souhaite devenir « le premier pauvre de la paroisse » et consacrer sa vie aux malades et aux pauvres. Comme de nombreux prêtres au cours de la Révolution, Noël Pinot refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d’une loi civile. Le 27 février 1791, après avoir célébré la messe, il monte en chaire pour expliquer son refus. Le maire l’interrompt, mais c’est à ce moment-là qu’un paroissien intervient au nom des fidèles pour prendre la défense du curé. Trois années de véritable calvaire commencent alors entre la prison, les tribunaux et l’interdiction de poursuivre son ministère. Déterminé, il retire sa soutane et prend des habits de paysan pour pouvoir se cacher dans sa paroisse et continuer à annoncer l’Évangile. Dénoncé par un paroissien qu’il avait aidé auparavant, il est arrêté le 8 février 1794 alors qu’il se préparait à célébrer la messe clandestine dans la grange d’une ferme angevine. Ses bourreaux le mèneront à l’échafaud. Saluant ses fidèles pour leur dire adieu, il récite le psaume 42, puis donne son chapelet à une petite fille en lui demandant de le garder en souvenir de lui. Ses derniers mots résument sa vie : « Mon Dieu, qui avez donné votre vie pour moi, qu’avec plaisir je donne la mienne pour Vous ». Au pied de l’échafaud, au moment de poser le pied sur le premier degré, le saint prêtre eut une inspiration sublime. La vue des ornements sacerdotaux qui le revêtaient encore lui rappela le sacrifice de la messe, si semblable, dans son sens mystique, à celui qu’il allait accomplie. Élevant donc les yeux au ciel, il s’écria : « Introibo ad altare dei : je monterai vers l’autel du Seigneur ». Puis, dépouillé de sa chasuble qu’on lui enleva, mais conservant ses autres ornements, il gravit d’un pas ferme et assuré les marches de l’échafaud. Il se laissa attacher à la planche fatale, comme Jésus-Christ son bon Maître s’était laissé attaché à la croix. A ce moment, les membres de la Commission militaire qui l’avaient condamné poussèrent le cri de : Vive la République ; c’était le signal ordinaire de l’exécution. Le couteau tomba, et l’âme du martyr monta triomphante dans le ciel. Il était âgé de 47 ans. C’était un vendredi à 15 H 00. Il sera béatifié en 1926 par le pape Pie XI.

Saint Pépin de Landen (580-640)

Pépin de Landen nous montre d’une manière admirable, en sa personne, que la sainteté n’est point incompatible avec les plus hautes dignités de ce monde. Fils de prince, il fut maire du palais sous plusieurs rois de France, et se conduisit, dans cette haute charge, presque égale à la dignité royale elle-même, avec une prudence remarquable. Souvent les rois ont à se plaindre de leurs sujets, et les sujets ont lieu de murmurer contre les rois: Pépin obligé par ses fonctions à maintenir l’ordre et la justice, agit avec une loyauté si parfaite, que jamais on ne le vit montrer de partialité, ni pour le roi, ni pour le peuple, et qu’il sut réprimer sans faiblesse les excès du peuple comme les excès de son roi. Le roi Clotaire II ne se contenta pas de donner à ce noble prince la première charge de son royaume, il l’honora de toute sa confiance et mit entre ses mains l’éducation de son fils Dagobert. Pépin n’omit rien de ce qui pouvait imprimer au coeur du jeune prince la crainte de Dieu et l’amour de la justice. Il lui mettait souvent sous les yeux cette belle parole de nos Saints Livres: Le trône d’un roi qui rend justice aux pauvres ne sera jamais ébranlé. Plus tard, le prince devenu roi de France, ayant oublié les leçons de son illustre maître, le fidèle et invincible Pépin ne craignit pas de lui en faire des reproches sévères; si bien que de vils flatteurs en profitèrent pour inspirer au roi de mettre à mort ce censeur gênant; mais Dagobert, d’abord irrité de cette leçon, rentra en lui-même, et il montra plus que jamais une vénération profonde pour le mérite et la vertu d’un si grand ministre. Quand Pépin mourut, il fut pleuré à l’égal du meilleur des rois. Il laissa la réputation d’un saint, et chacun rappelait avec douceur et reconnaissance qu’il avait toujours été le gardien des lois, le soutien des faibles, l’ennemi des divisions, l’ornement de la cour, l’exemple des grands, le père de la patrie. A cette époque, estimée aujourd’hui barbare, la grâce de Dieu et la droiture naturelle ont fait de Pépin de Landen un ministre comme on en chercherait en vain aujourd’hui. Ce « conducteur des rois », comme il fut surnommé, laissa un tel souvenir de sainteté qu’il fut considéré comme un saint bien qu’il n’ait été ni moine, ni prêtre, ni évêque, ni ermite. Par sa fille sainte Begge, il est l’ancêtre de Charlemagne.

Martyrologe

A Scythopolis, en Palestine, saint Sévérien, évêque et martyr. S’étant opposé vigoureusement aux Eutychiens, il fut mis à mort par le glaive.

En Sicile, l’anniversaire de soixante-dix-neuf saints martyrs, qui sous Dioclétien confessèrent la foi, et par divers tourments méritèrent de recevoir la couronne.

A Adrumète, en Afrique, les saints Vérule, Secondin, Sirice, Félix, Servule, Saturnin, Fortunat et seize autres martyrs. Durant la persécution des Vandales, ils reçurent la couronne du martyre pour leur confession de la foi catholique.

A Damas, saint Pierre Mavimène. Pour avoir dit à quelques Arabes qui venaient le voir dans sa maladie : « Quiconque n’embrasse pas la foi chrétienne et catholique est damné comme votre faux prophète Mahomet, » il fut tué par eux.

A Metz, en Gaule, saint Félix évêque.

A Brescia, saint Patère évêque

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