Premier dimanche de l'Avent

Premier dimanche de l’Avent – « Voyez le figuier et tous les arbres : quand déjà ils bourgeonnent, à cette vue vous savez de vous-mêmes que déjà l’été est proche.  Ainsi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche »

Ce Dimanche, le premier de l’Année Ecclésiastique, est appelé, dans les chroniques et les chartes du moyen âge, le Dimanche Ad te levavi, à cause des premiers mots de l’Introït, ou encore le Dimanche Aspiciens a longe, à cause des premières paroles d’un des Répons à l’Office de Matines.

La Station est à Sainte-Marie-Majeure ; c’est sous les auspices de Marie, dans l’auguste Basilique qui garde la Crèche de Bethléhem, et qui pour cela est appelée dans les anciens monuments Sainte-Marie ad Præsepe, que l’Église Romaine recommence chaque année le Cycle sacré. Il était impossible de choisir un lieu plus convenable pour saluer l’approche du divin Enfantement qui doit enfin réjouir le ciel et la terre, et montrer le sublime prodige de la fécondité d’une Vierge. Transportons-nous par la pensée dans ce temple auguste, et unissons-nous aux prières qui s’y font entendre ; ce sont les mêmes que celles qui vont être exposées ici.

A l’Office de la nuit, l’Église commence aujourd’hui la lecture du Prophète Isaïe, celui de tous qui a prédit avec le plus d’évidence les caractères du Messie, et elle continue cette lecture jusqu’au jour même de Noël inclusivement. Efforçons-nous dégoûter les enseignements du saint Prophète, et que l’œil de notre foi découvre avec amour le Sauveur promis, sous les traits tantôt gracieux, tantôt terribles, à l’aide desquels Isaïe nous le dépeint.

Ces paroles du saint Prophète, ou plutôt de Dieu qui parle par sa bouche, doivent faire une vive impression aux enfants de l’Église, à l’entrée de la sainte carrière de l’Avent. Qui ne tremblerait en entendant ce cri du Seigneur méprisé, méconnu, au jour même où il est venu visiter son peuple ? Il a dépouillé son éclat dans la crainte d’effrayer les hommes ; et, loin de sentir la divine force de Celui qui s’abaisse ainsi par amour, ils ne l’ont point connu ; et la crèche qu’il a choisie pour y reposer après sa naissance n’a d’abord été visitée que par deux animaux sans raison. Sentez-vous, chrétiens, combien sont amères les plaintes de votre Dieu ? Combien son amour méprisé souffre de votre indifférence ? Il prend à témoin le ciel et la terre, il lance l’anathème à la nation perverse, aux fils ingrats. Reconnaissons sincèrement que jusqu’ici nous n’avons point connu tout le prix de la visite du Seigneur, que nous avons trop imité l’insensibilité des Juifs qui ne s’émurent pas quand il apparut au milieu de leurs ténèbres. Ce fut en vain que les Anges chantèrent au milieu de la nuit, que les bergers furent conviés à l’adorer et à le reconnaître ; en vain que les Mages vinrent d’Orient demander où était son berceau. Jérusalem fut troublée un instant, il est vrai, à la nouvelle qu’un Roi lui était né ; mais elle retomba bientôt dans son insouciance, et ne s’enquit même pas de la grande nouvelle.

C’est ainsi, ô Sauveur ! Que vous venez dans les ténèbres, et que les ténèbres ne vous comprennent pas. Oh ! Faites que nos ténèbres comprennent la lumière et la désirent. Un jour viendra où vous déchirerez les ténèbres insensibles et volontaires, par l’éclair effrayant de votre justice. Gloire à vous en ce jour, ô souverain Juge ! Mais gardez-nous de votre colère, durant les jours de cette vie mortelle. — Où frapperai-je maintenant ? dites-vous. Mon peuple n’est déjà plus qu’une plaie. — Soyez donc Sauveur, ô Jésus ! dans l’Avènement que nous attendons : Toute tête est languissante, et tout cœur désolé : venez relever ces fronts que la confusion et trop souvent aussi de viles attaches courbent vers la terre. Venez consoler et rafraîchir ces cœurs timides et flétris. Et si nos plaies sont graves et invétérées, venez, vous qui êtes le charitable Samaritain, répandre sur elles l’huile qui fait disparaître la douleur et rend la santé.

Le monde entier vous attend, ô Rédempteur ! Venez vous révéler à lui en le sauvant. L’Église, votre Épouse, commence en ce moment une nouvelle année ; son premier cri est un cri de détresse vers vous ; sa première parole est celle-ci : Venez ! Nos âmes, ô Jésus ! ne veulent pas non plus cheminer sans vous dans le désert de cette vie. Il se fait tard : le jour incline au soir, les ombres sont descendues : levez-vous, divin Soleil ; venez guider nos pas, et nous sauver de la mort.

A LA MESSE. Pendant que le Prêtre se rend à l’autel pour célébrer le Sacrifice, l’Église débute par ce beau chant qui montre si bien sa confiance d’épouse ; répétons-le avec elle, du fond de notre cœur ; car le Sauveur viendra à nous dans la mesure que nous l’aurons désiré, et fidèlement attendu.

ÉPÎTRE. Le Sauveur que nous attendons est donc le vêtement qui couvrira notre nudité. Admirons en cela la bonté de notre Dieu, qui, se souvenant que l’homme s’était caché après son péché, parce qu’il se sentait nu, veut bien lui servir lui-même de voile, et couvrir une si grande misère du manteau de sa divinité. Soyons donc attentifs au jour et à l’heure où il, viendra, et gardons-nous de nous laisser appesantir par le sommeil de l’habitude et de la mollesse. La lumière luira bientôt ; que ses premiers rayons éclairent notre justice, ou du moins notre repentir. Si le Sauveur vient couvrir nos péchés, afin qu’ils ne paraissent plus, nous, du moins, détruisons dans nos cœurs toute affection à ces mêmes péchés ; et qu’il ne soit pas dit que nous avons refusé le salut. Les dernières paroles de cette Épître se trouvèrent à l’ouverture du livre, quand saint Augustin, pressé depuis longtemps par la grâce divine de se donner à Dieu, voulut obéir à la voix qui lui disait : Tolle, lege ; prends, et lis. Elles décidèrent sa conversion ; il résolut tout à coup de rompre avec la vie des sens et de revêtir Jésus-Christ. Imitons son exemple en ce jour : soupirons ardemment après le cher et glorieux vêtement qui sera bientôt placé sur nos épaules par la miséricorde de notre Père céleste, et répétons avec l’Église ces touchantes paroles dont nous ne devons pas craindre de fatiguer l’oreille de notre Dieu.

ÉVANGILE. Nous devons donc nous attendre à voir éclater tout à coup votre Avènement terrible, ô Jésus ! Bientôt vous allez venir dans votre miséricorde pour couvrir notre nudité, comme un vêtement de gloire et d’immortalité ; mais vous reviendrez un jour, et avec une si effrayante majesté que les hommes en sécheront de frayeur. O Christ ! ne me perdez pas, en ce jour de l’embrasement universel. Visitez-moi auparavant dans votre amour : je veux vous préparer mon âme. Je veux que vous preniez naissance en elle, afin qu’au jour où les convulsions de la nature annonceront votre approche, je puisse lever la tête, comme vos fidèles disciples, qui, vous portant déjà dans leurs cœurs, ne craindront rien de vos foudres.

Pendant l’offrande du Pain et du Vin, l’Église a les yeux fixés sur Celui qui doit venir, et chante avec persévérance son même cantique : « Vers vous ô mon Dieu, j’ai élevé mon âme. En vous j’ai mis ma confiance, et je n’aurai point à en rougir. Que mes ennemis ne se rient point de ma patience ; car tous ceux qui vous attendent ne seront point confondus. » Après la Communion du Prêtre et du peuple, le Chœur chante ces belles paroles de David, pour célébrer la douceur du Fruit divin que notre Terre va produire, et qui vient de se donner par avance à ses élus. Cette Terre qui est à nous, c’est la Vierge Marie fécondée par la rosée du ciel, et qui s’ouvre, comme nous le dit Isaïe, pour produire le Sauveur. « Le Seigneur répandra sur nous son bienfait, et notre terre produira son fruit. »

Saint Eloi, Evêque et Confesseur, premier décembre
A Noyon, en Belgique (auj. en France), saint Éloi évêque, dont le grand nombre de miracles recommande la vie admirable.

Sanctoral

Saint Eloi, Evêque et Confesseur

Saint Éloi naquit à Chaptelat, à deux lieux de Limoges. Dès son enfance, il se montra si habile aux travaux manuels, que son père le plaça comme apprenti chez le maître de la Monnaie de Limoges. Ses premières œuvres révélèrent son talent précoce, et, au bout de quelques années, Éloi n’avait pas de rival dans l’art de travailler les métaux. Ses sentiments religieux et ses vertus le rendirent plus recommandable encore que ses talents ; on ne se lassait pas d’admirer sa franchise, sa prudence, sa douceur, sa charité. Le roi Clotaire II, ayant entendu parler de lui, le fit venir à la cour, lui commanda un trône d’or orné de pierreries, et à cet effet lui donna une quantité d’or. Le travail fini, Éloi se présenta devant le roi et lui montra le trône. Clotaire s’extasiait devant ce chef-d’œuvre ; mais quelle ne fut pas sa stupéfaction, quand Éloi fit apporter un autre trône aussi beau que le premier, fait aussi avec l’or qu’il avait reçu ! Sur-le-champ, Éloi fut nommé grand argentier du royaume, et le roi le garda près de lui. Jusque-là, notre Saint avait aimé le luxe ; touché d’une grâce de choix, il se détacha des vanités du monde et vécut au milieu des richesses comme un pauvre de Jésus-Christ. Son plaisir était de faire de belles châsses pour les reliques des Saints. Mais surtout il aimait les pauvres. On ne saurait se figurer tous les trésors qui passèrent par ses mains dans le soin des indigents. Aussi, quand des étrangers demandaient à le voir, on leur répondait : « Allez en telle rue, et arrêtez-vous à la maison où vous verrez une foule de mendiants : c’est là sa demeure ! » Éloi lavait les pieds des pauvres, les servait de ses propres mains, ne prenait que la dernière place et ne mangeait que leurs restes. Quelle leçon pour les hommes de notre temps, qui parlent tant de l’émancipation des classes ouvrières et vivent dans les jouissances égoïstes ! Quand Éloi n’avait plus d’argent, il donnait ses meubles et jusqu’à sa ceinture, son manteau, ses souliers. L’amitié d’Éloi avec le roi Dagobert, successeur de Clotaire II, est devenue légendaire. Un jour Éloi vint lui dire : « Mon prince, je viens vous demander une grâce ; donnez- moi la terre de Solignac, afin que je fasse une échelle par laquelle, vous et moi, nous méritions de monter au Ciel. » Le roi y consentit volontiers ; le Saint y bâtit un monastère. Jamais il ne se fit moine ; mais il aimait à visiter les moines et à vivre, de temps en temps, quelques jours avec eux, pour s’édifier de leur régularité. Éloi se vit obligé d’accepter l’évêché de Noyon et fut après peu de temps appelé sur le siège de Tournai: l’union des deux sièges lui permit d’évangéliser à la fois le nord de la France et les Flandres avec un dévouement vraiment apostolique. Il mourut en 660.

Martyrologe

Saint Nahum prophète, qui repose à Begabar.

A Rome, les saints martyrs Diodore prêtre, Marien diacre et plusieurs autres. Sous l’empereur Numérien, alors qu’ils célébraient l’anniversaire des martyrs dans une sablonnière, leurs persécuteurs en obstruèrent l’entrée par un rocher qu’ils y firent tomber: c’est ainsi qu’ils méritèrent la gloire du martyre.

A Rome encore, la passion des saints Lucius, Rogat, Cassien et Candide.

A Narni, saint Procule, évêque et martyr, qui après un grand nombre d’œuvres éclatantes fut décapité par ordre du roi des Goths Totila.

Dans la cité de Casale, saint Evase, évêque et martyr.

Le même jour, saint Ansan martyr. Sous l’empereur Dioclétien, pour avoir confessé le Christ, il fut emprisonné à Rome, conduit de là à Sienne, en Toscane, où il eut la tête tranchée et acheva le cours de son martyre.

A Amélia, en Ombrie, saint Olympiade, personnage consulaire. Converti à la foi par la bienheureuse Firmine, il fut ensuite torturé sur le chevalet et consomma son martyre sous Dioclétien.

A Arbelle, en Perse, saint Ananie martyr.

A Milan, saint Castritien évêque. A une époque très troublée pour l’église, il fit paraître une grande vertu, et régla sa conduite sur les maximes de la religion et de la piété.

Brescia, saint Ursicin évêque.

A Noyon, en Belgique (auj. en France), saint Éloi évêque, dont le grand nombre de miracles recommande la vie admirable.

A Verdun, en France, saint Airy évêque.

Le même jour, sainte Natalie, épouse du bienheureux martyr Adrien. Sous l’empereur Dioclétien, elle s’employa longtemps à servir les saints martyrs détenus dans les prisons de Nicomédie; quand ils eurent terminé leurs combats, elle se retira à Constantinople, puis elle y reposa en paix.

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