I° Dimanche de l’Avent

Privilégié de 1ère classe – Semi-double. — Ornements violets.

« Voyez le figuier et tous les arbres : quand déjà ils bourgeonnent, à cette vue vous savez de vous-mêmes que déjà l’été est proche.  Ainsi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche ».

Pendant tout le Temps de l’Avent, la Sainte Église a constamment en vue le double avènement du Sauveur : sa naissance à Bethléem, dont le rayonnement toujours actuel doit s’étendre jusqu’à la fin des temps, et son retour au jugement dernier lorsqu’il viendra « condamner les coupables aux flammes et convier les justes à entrer en son paradis » (Hymne de Matines).

Toute la messe de ce jour nous parle de ce double avènement, de miséricorde et de justice. Quelques pièces se rapportent indifféremment à l’un et à l’autre (Introït, Collecte, Graduel,  Alléluia), d’autres font allusion à la naissance de notre divin Rédempteur qui se fit dans l’humilité (Communion, Postcommunion), d’autres enfin parlent de sa venue comme Roi dans tout l’état de sa puissance et de sa majesté (Epître, Evangile). — L’accueil que nous faisons à Jésus maintenant qu’il vient nous racheter commande celui qu’il nous fera lorsqu’il viendra nous juger. Préparons-nous donc aux fêtes de Noël par de saintes aspirations et par la réforme de notre vie, afin d’être prêts aux assises suprêmes d’où doit dépendre notre sort pour l’éternité. Ayons confiance, car « aucun de ceux qui attendent le Sauveur ne sera confondu » (Introït, Graduel, Offertoire).

C’est dans la Basilique de Sainte-Marte-Majeure que tout le peuple de Rome stationnait autrefois en ce 1er Dimanche de l’Avent pour assister à la messe solennelle célébrée par le Pape, aidé de son clergé. On choisissait cette église parce que c’est Marie qui nous donna Jésus et qu’on conserve dans cette église les reliques de la crèche dans laquelle cette mère bénie plaça son Enfant divin.

Sanctoral

Saint Eloi, Evêque et Confesseur

Saint Éloi naquit à Chaptelat, à deux lieux de Limoges. Dès son enfance, il se montra si habile aux travaux manuels, que son père le plaça comme apprenti chez le maître de la Monnaie de Limoges. Ses premières œuvres révélèrent son talent précoce, et, au bout de quelques années, Éloi n’avait pas de rival dans l’art de travailler les métaux. Ses sentiments religieux et ses vertus le rendirent plus recommandable encore que ses talents ; on ne se lassait pas d’admirer sa franchise, sa prudence, sa douceur, sa charité. Le roi Clotaire II, ayant entendu parler de lui, le fit venir à la cour, lui commanda un trône d’or orné de pierreries, et à cet effet lui donna une quantité d’or. Le travail fini, Éloi se présenta devant le roi et lui montra le trône. Clotaire s’extasiait devant ce chef-d’œuvre ; mais quelle ne fut pas sa stupéfaction, quand Éloi fit apporter un autre trône aussi beau que le premier, fait aussi avec l’or qu’il avait reçu ! Sur-le-champ, Éloi fut nommé grand argentier du royaume, et le roi le garda près de lui. Jusque-là, notre Saint avait aimé le luxe ; touché d’une grâce de choix, il se détacha des vanités du monde et vécut au milieu des richesses comme un pauvre de Jésus-Christ. Son plaisir était de faire de belles châsses pour les reliques des Saints. Mais surtout il aimait les pauvres. On ne saurait se figurer tous les trésors qui passèrent par ses mains dans le soin des indigents. Aussi, quand des étrangers demandaient à le voir, on leur répondait : « Allez en telle rue, et arrêtez-vous à la maison où vous verrez une foule de mendiants : c’est là sa demeure ! » Éloi lavait les pieds des pauvres, les servait de ses propres mains, ne prenait que la dernière place et ne mangeait que leurs restes. Quelle leçon pour les hommes de notre temps, qui parlent tant de l’émancipation des classes ouvrières et vivent dans les jouissances égoïstes ! Quand Éloi n’avait plus d’argent, il donnait ses meubles et jusqu’à sa ceinture, son manteau, ses souliers. L’amitié d’Éloi avec le roi Dagobert, successeur de Clotaire II, est devenue légendaire. Un jour Éloi vint lui dire : « Mon prince, je viens vous demander une grâce ; donnez- moi la terre de Solignac, afin que je fasse une échelle par laquelle, vous et moi, nous méritions de monter au Ciel. » Le roi y consentit volontiers ; le Saint y bâtit un monastère. Jamais il ne se fit moine ; mais il aimait à visiter les moines et à vivre, de temps en temps, quelques jours avec eux, pour s’édifier de leur régularité. Éloi se vit obligé d’accepter l’évêché de Noyon et fut après peu de temps appelé sur le siège de Tournai: l’union des deux sièges lui permit d’évangéliser à la fois le nord de la France et les Flandres avec un dévouement vraiment apostolique. Il mourut en 660.

Martyrologe

Saint Nahum prophète, qui repose à Begabar.

A Rome, les saints martyrs Diodore prêtre, Marien diacre et plusieurs autres. Sous l’empereur Numérien, alors qu’ils célébraient l’anniversaire des martyrs dans une sablonnière, leurs persécuteurs en obstruèrent l’entrée par un rocher qu’ils y firent tomber: c’est ainsi qu’ils méritèrent la gloire du martyre.

A Rome encore, la passion des saints Lucius, Rogat, Cassien et Candide.

A Narni, saint Procule, évêque et martyr, qui après un grand nombre d’œuvres éclatantes fut décapité par ordre du roi des Goths Totila.

Dans la cité de Casale, saint Evase, évêque et martyr.

Le même jour, saint Ansan martyr. Sous l’empereur Dioclétien, pour avoir confessé le Christ, il fut emprisonné à Rome, conduit de là à Sienne, en Toscane, où il eut la tête tranchée et acheva le cours de son martyre.

A Amélia, en Ombrie, saint Olympiade, personnage consulaire. Converti à la foi par la bienheureuse Firmine, il fut ensuite torturé sur le chevalet et consomma son martyre sous Dioclétien.

A Arbelle, en Perse, saint Ananie martyr.

A Milan, saint Castritien évêque. A une époque très troublée pour l’église, il fit paraître une grande vertu, et régla sa conduite sur les maximes de la religion et de la piété.

Brescia, saint Ursicin évêque.

A Noyon, en Belgique (auj. en France), saint Éloi évêque, dont le grand nombre de miracles recommande la vie admirable.

A Verdun, en France, saint Airy évêque.

Le même jour, sainte Natalie, épouse du bienheureux martyr Adrien. Sous l’empereur Dioclétien, elle s’employa longtemps à servir les saints martyrs détenus dans les prisons de Nicomédie; quand ils eurent terminé leurs combats, elle se retira à Constantinople, puis elle y reposa en paix.

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