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Dimanche 15 septembre – Dix-septième dimanche après la Pentecôte – Les Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie – Sainte Catherine de Gênes, Mystique italienne, tertiaire franciscaine – Saint Nicomède, Martyr

Dix-septième dimanche après la Pentecôte – « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

L’Évangile qu’on lit aujourd’hui à la Messe du dix-septième Dimanche, lui a fait donner le nom de Dimanche de l’amour de Dieu, depuis que l’Évangile de l’hydropique et des conviés aux noces a été transféré huit jours plus tôt. Plus anciennement encore et primitivement, on y lisait un autre passage du livre sacré qui ne se retrouve plus dans la série des Dimanches après la Pentecôte ; c’était le récit de la difficulté proposée par les Sadducéens à l’Homme-Dieu contre la résurrection des morts, et la réponse du Seigneur.

A LA MESSE. Les décisions de Dieu sont toujours équitables, soit que, dans sa justice, il confonde les orgueilleux, soit que, dans sa miséricorde, il exalte les humbles. Nous avons vu cet arbitre souverain à l’œuvre, il y a huit jours, dans la distribution des places réservées pour les saints au banquet de l’union divine. Rappelons-nous les prétentions et le sort différents des invités aux noces sacrées, en chantant l’Introït de ce jour, et ne nous réclamons que de la miséricorde. L’obstacle le plus odieux que rencontre l’amour divin sur la terre est la jalousie de Satan qui cherche à remplacer dans nos âmes, par une usurpation monstrueuse, le grand Dieu pour qui elles sont faites. Unissons-nous à l’Église pour implorer, dans la Collecte, l’assistance surnaturelle qui nous est nécessaire afin d’éviter le contact impur du hideux serpent.

ÉPÎTRE. L’Église reprend avec saint Paul, dans la lettre aux Éphésiens, l’exposition des grandeurs de ses enfants ; elle les supplie, aujourd’hui, de répondre dignement à leur vocation sublime. Cette vocation, cet appel de Dieu, nous les connaissons en effet ; c’est l’appel du genre humain aux noces sacrées, la vocation pour nos âmes à régner dans les cieux sur le trône du Verbe, devenu leur Époux et leur Chef. Jadis plus rapproché de l’Épître qu’on vient de lire, l’Évangile précédent trouvait en elle son brillant commentaire, et lui-même expliquait parfaitement le terme de l’Apôtre. « Lorsque vous serez appelé aux noces, disait le Seigneur, quum VOCATUS fueris, prenez la dernière place » ; — « en toute humilité, dit l’Apôtre, montrez-vous dignes de l’appel que vous avez entendu : digne ambuletis vocatione qua VOCATI estis. » Quelle est donc maintenant la condition dont l’accomplissement doit nous montrer dignes de l’honneur suprême qui nous est fait par le Verbe éternel ? L’humilité, la mansuétude et la patience sont les moyens recommandés pour arriver au but. Mais le but lui-même, c’est l’unité de ce corps immense que le Verbe fait sien dans la célébration des noces mystiques ; la condition qu’exige l’Homme-Dieu de ceux qu’il appelle à devenir, en participation de l’Église son Épouse, os de ses os, chair de sa chair, est de maintenir entre eux une telle harmonie, qu’elle fasse de tous véritablement un même esprit et un seul corps, dans le lien de la paix. « Lien splendide ! s’écrie saint Jean Chrysostome ; lien merveilleux qui nous réunit tous mutuellement, et, tous rassemblés, nous unit à Dieu ! » Sa puissance est celle de l’Esprit-Saint lui-même, toute de sainteté et d’amour ; car c’est l’Esprit qui forme ses nœuds immatériels et divins, l’Esprit faisant l’office, au sein de la multitude baptisée, de ce souffle vital qui, dans le corps humain, anime à la fois et rallie tous les membres. Par lui jeunes gens et vieillards, pauvres et riches, hommes et femmes, distincts de race et de caractère, ne sont plus qu’un seul tout comme en fusion dans l’immense embrasement dont brûle sans fin l’éternelle Trinité. Mais pour que l’incendie de l’amour infini puisse s’emparer ainsi de l’humanité régénérée, il faut qu’elle soit purgée des rivalités, des rancunes, des dissensions qui montreraient qu’elle est encore charnelle, et peu accessible dès lors à la divine flamme comme à l’union qu’elle produit. De même en effet , selon la belle comparaison de saint Jean Chrysostome, de même que le feu, quand il trouve les diverses variétés de bois qu’on offre à son action préparés par une dessiccation suffisante, ne fait de tous qu’un seul bûcher, mais ne peut, s’ils sont encore humides, ni prendre sur eux isolément, ni les unir ensemble : ainsi en est-il dans l’ordre du salut ; l’humidité malsaine des passions ne laisse point prise à l’Esprit sanctificateur, et L’union, condition et but de l’amour, est dès lors impossible. Lions-nous donc à nos frères par cette chaîne bienheureuse de la charité, qui n’immobilise que nos petites passions et dilate nos âmes au contraire, en permettant à l’Esprit de les conduire sûrement à la réalisation de l’unique espoir de notre commune vocation, qui est de nous unir à Dieu dans l’amour. Sans doute, même entre les saints ici-bas, la charité reste une vertu laborieuse, parce que, chez les meilleurs eux-mêmes, la grâce arrive rarement à restaurer sans défectuosité aucune l’équilibre des facultés rompu par le péché d’origine ; il en résulte que l’infirmité, les excès ou les fuites de la pauvre nature se font sentir, non seulement à l’humilité du juste, mais encore quelquefois, il ne l’ignore pas, à la patience bienveillante de ceux qui l’entourent. Dieu le permet pour accroître ainsi le mérite de tous, et raviver en nous le désir du ciel. Là seulement en effet, nous retrouverons facile autant que pleine harmonie avec nos semblables, par la pacification complète de nous-mêmes sous l’empire absolu du Dieu trois fois saint devenu tout en tous. Dans cette patrie fortunée, Dieu même séchera les pleurs de ses élus sur leurs misères, en renouvelant leur être à sa source infinie. Le Fils éternel, ayant en chacun de ses membres mystiques aboli l’empire des puissances ennemies et vaincu la mort, apparaîtra, dans la plénitude du mystère de son incarnation, comme la tête véritable de l’humanité, sanctifiée, restaurée et développée en lui ; il tressaillira de voir arrivées à la mesure qui leur convenait, grâce aux soins de l’Esprit sanctificateur, les diverses parties de ce corps merveilleux qu’il voulut s’agréger par le lien de l’amour, pour célébrer à jamais, dans le concert du Verbe et de la création, la gloire de la Trinité souveraine. Combien alors seront dépassées les harmonies de la terre d’exil ! Combien l’accord des chœurs les plus parfaits de ce monde paraîtra discordant, auprès de cet ensemble, de cette harmonie, de cet accord éternel ! Préparons-nous pour le céleste concert ; prenons soin d’ajuster nos voix, en disposant dès maintenant nos cœurs à cette plénitude de l’amour, qui n’est point d’ici-bas, mais que nous devons mériter par nos efforts et le support patient des défauts de nos frères et des nôtres. On dirait que l’Église, dans l’extase où la plongent les notes de ce concert admirable qui s’échappent prématurément du ciel aujourd’hui par la bouche de Paul, se voit déjà transportée au-delà du temps, pour y mêler en liberté ses inspirations au chant de l’Époux. Car elle ajoute, en manière de conclusion, au texte de l’Épître, une expression de louange qui ne fait point partie de l’Écriture, et qui forme comme la doxologie des accents inspirés du grand Apôtre. Nous connaissons désormais les dons sans prix faits par l’Homme-Dieu à la terre ; grâce aux prodiges de puissance et d’amour opérés par le Verbe divin et l’Esprit sanctificateur, l’âme du juste est véritablement un ciel. Chantons, au Graduel, la félicité du peuple chrétien choisi par Dieu pour son héritage.

ÉVANGILE. L’Homme-Dieu laissa la tentation approcher de sa personne sacrée au désert, et ne dédaigna point de subir les attaques que la ruse haineuse du démon lui suggère depuis le commencement pour perdre les hommes ; Jésus voulait apprendre aux siens la manière dont ils devaient repousser les assauts de l’esprit du mal. Aujourd’hui notre Chef adoré, qui veut être le modèle de ses membres en toutes leurs épreuves, nous apparaît aux prises, non plus avec la perfidie de Satan, mais avec l’hypocrisie de ses pires ennemis, les Pharisiens. Ils cherchent à le perdre en le surprenant dans ses paroles, ainsi que le feront jusqu’à la fin des temps, contre son Église, les représentants du monde ennemi qu’il a condamné. Mais de même que son Époux divin, l’Église, assistée par lui pour continuer son œuvre sur la terre au milieu des mêmes tentations et des mêmes embûches, trouvera dans sa fidélité aussi simple qu’inébranlable à la loi de Dieu et à la vérité le secret de toutes les victoires. Les hérétiques, suppôts de Satan, les princes du monde, rongeant le frein imposé par le christianisme à leur ambition et à leurs convoitises, tenteront vainement de circonvenir la dépositaire des oracles divins par leurs propositions ou leurs questions captieuses. Mise en demeure de parler, elle parlera toujours ; qu’est-elle, en effet, comme Épouse de ce Verbe divin qui est la parole éternelle du Père ? Que peut-elle être, qu’une voix pour l’annoncer aux hommes ou le chanter dans les cieux ? Mais aussi, non seulement sa parole, revêtant la force et la pénétration de Dieu même, ne sera jamais sujette à surprise ; comme un glaive à deux tranchants, presque toujours elle ira plus loin que n’eussent voulu les questionneurs hypocrites de l’Église, en confondant leurs sophismes et en mettant à nu les intentions criminelles de leurs cœurs. De leur tentative sacrilège il ne restera pour eux que la honte, avec le dépit d’avoir amené la glorification de la vérité sous un nouveau jour et accru la lumière pour les enfants soumis de la Mère commune. Ainsi advint-il aux Pharisiens de notre Évangile. Ils voulaient voir, dit l’Homélie du jour, si le Sauveur, qui se proclamait Dieu, n’ajouterait point à cause de cela quelque chose au commandement de l’amour divin, afin de pouvoir ensuite le condamner comme ayant tenté de corrompre la lettre du plus grand des préceptes de la loi. Mais l’Homme-Dieu déjoue leurs pensées ; il rappelle à ceux qui l’interrogent sur le grand commandement le texte même du décalogue, et continuant la citation, il montre qu’il n’ignore point le mobile secret qui les pousse, en leur rappelant aussi le second commandement, semblable au premier, le commandement de l’amour du prochain qui condamne leurs homicides. Ils sont ainsi convaincus de n’aimer ni le prochain, ni Dieu même, puisque le premier commandement ne peut être observé sans le second qui en découle et le complète. Cependant le Seigneur achève de les confondre et les contraint à reconnaître eux-mêmes implicitement la divinité du Messie. Interrogés à leur tour, ils avouent que le Christ doit descendre de David ; mais, s’il est son fils, comment David l’appelle-t-il son Seigneur aussi bien qu’il le fait pour Dieu même, dans le psaume CIX où il chante les grandeurs du Messie ? La seule explication possible est que le Messie, qui devait dans le temps et comme homme sortir de David, était Dieu et Fils de Dieu dès avant tous les temps, selon la parole du même psaume : Je vous ai engendré de mon sein avant l’aurore. Cette réponse qui les eût condamnés, les Pharisiens ne la donnèrent pas ; mais leur silence était un aveu, en attendant que la vengeance du Père contre ces vils ennemis de son Christ accomplît la prophétie, et fît d’eux l’escabeau de ses pieds dans le sang et la honte, au jour terrible des justices de Jéhovah sur la ville déicide. Nous, chrétiens, pour la plus grande honte de l’enfer qui suscita contre le Fils de Dieu les embûches de la synagogue expirante, sachons tirer de ces efforts de la haine une instruction qui profite à l’amour. Les Juifs, en rejetant Jésus-Christ, manquèrent à la fois aux deux préceptes qui constituent la charité et résument toute la loi ; si nous aimons Jésus-Christ au contraire, pour la même raison toute la loi se trouve accomplie. Splendeur de la gloire éternelle, un par nature avec le Père et l’Esprit-Saint, il est le Dieu que nous prescrit d’aimer le premier commandement ; et le second, d’autre part, ne trouve qu’en lui d’application possible. Car non seulement il est homme aussi véritablement qu’il est Dieu ; mais encore il est l’homme par excellence : l’homme parfait, sur le type duquel et pour qui ont été formés tous les autres ; leur modèle et leur frère à tous ; le chef en même temps qui les régit comme roi, qui les offre à Dieu comme pontife ; la tête qui communique à tous les membres de l’humanité beauté et vie, mouvement et lumière ; le rédempteur de cette humanité tombée, et doublement dès lors la source de tout droit, la dernière et la plus haute raison, sinon l’objet direct, de tout amour légitime ici-bas. Rien ne compte qu’en lui devant Dieu. Dieu n’aime les hommes, dit saint Augustin, que parce qu’ils sont les membres de son Fils ou qu’ils peuvent le devenir ; c’est son Fils qu’il aime en eux tous : il aime ainsi d’un même amour, quoique non également, et son Verbe, et la chair de son Verbe, et les membres de son Verbe fait chair. Or la charité, c’est l’amour tel qu’il est en Dieu, communiqué par l’Esprit-Saint aux créatures. Ce que nous devons donc aimer par la charité en nous et dans autrui, c’est le Verbe divin comme étant dans les autres et en nous-mêmes, ou pour qu’il y soit, d’après une autre expression de l’évêque d’Hippone. Mais par suite, en dehors des damnés bannis pour jamais du corps de l’Homme-Dieu, gardons-nous d’exclure personne de l’amour. Qui peut se vanter d’avoir la charité du Christ, s’il n’embrasse pas son unité, dit encore saint Augustin ? Qui peut l’aimer, sans aimer avec lui l’Église qui est son corps, sans aimer tous ses membres ? Ce que l’on fait à l’un des plus petits comme aux plus dignes, en bien comme en mal, c’est à lui qu’on le fait, déclare-t-il. Aimons donc le prochain comme nous-mêmes à cause du Christ qui est en chacun de nous, et qui donne à tous union et croissance dans la charité. Le même Apôtre qui disait : La fin de la loi, c’est la charité, a dit aussi : La fin de la loi, c’est le Christ ; et nous voyons maintenant l’harmonie de ces deux propositions. Nous comprenons également la connexité de la parole de notre Évangile : Dans ces deux commandements sont renfermés toute la loi et les prophètes, et de cette autre parole du Seigneur : Scrutez les Écritures, car elles rendent témoignage de moi. La plénitude de la loi qui règle les mœurs est dans la charité, dont le Christ est le but ; comme l’objet des Écritures révélées n’est autre encore que l’Homme-Dieu résumant dans son adorable unité, pour les siens, la morale et le dogme. Il est leur foi et leur amour, « la fin de toutes nos résolutions, dit saint Augustin ; car tous nos efforts ne tendent qu’à nous parfaire en lui, et c’est là notre perfection, d’arriver jusqu’à lui ; parvenu donc à lui, ne cherche pas au-delà : il est ta fin. » Et le saint docteur nous donne, arrivés à ce point, la meilleure formule de l’union divine : « Adhérons à lui seul, jouissons de lui seul, soyons tous un en lui : haereamus uni, fruamur uno, permaneamus unum. »

La belle Antienne de l’Offertoire de ce jour, séparée des Versets qui l’accompagnaient autrefois, ne laisse plus deviner la raison pour laquelle cette place lui fut assignée dès les temps les plus reculés. Le dernier Verset de l’Antienne se termine par la nouvelle de l’arrivée du prince des armées célestes au secours du peuple de Dieu. C’est l’explication désirée, quand on sait, d’autre part, que ce Dimanche ouvre la semaine de la fête du grand Archange sur l’Antiphonaire publié par le Bienheureux Tommasi d’après les manuscrits les plus anciens, et que le Dimanche suivant s’y trouve désigné sous le nom de premier Dimanche après la Saint-Michel (post Sancti Angeli). Délivrance pour le passé et sécurité pour l’avenir, tels sont les effets qui dépendent du grand Sacrifice. Demandons-les, dans la Secrète, avec l’Église. Le moment des Mystères est celui où l’âme chrétienne présente au Seigneur, dans l’enthousiasme de l’amour, ses promesses et ses vœux. Qu’elle se livre sans réserve au Dieu caché qui la comble ; mais néanmoins qu’elle n’oublie pas, dans la si juste expansion de son cœur, que celui qui se dérobe ainsi miséricordieusement sous les voiles eucharistiques est le Très-Haut, terrible aux rois, et châtiant les parjures. C’est la sainteté même de Dieu qui vient, au divin Sacrement, guérir nos vices et fortifier nos pas dans la route de l’éternité. Offrons nos âmes à son action salutaire par la prière de la Postcommunion.

Contemplons dans les bras de Marie, l’Homme-Dieu crucifié pour nos iniquités.

Sanctoral 

Les Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie

Le martyre de la Vierge nous est révélé tant par la prophétie de Siméon que par l’histoire même de la passion du Seigneur. « Celui-ci, dit le saint vieillard, en parlant de l’enfant Jésus, a été établi en signe que l’on contredira ; et un glaive traversera votre âme, » ajoutait-il en s’adressant à Marie. Oui, ô bienheureuse Mère, un glaive a vraiment percé votre âme, car ce n’est qu’en passant par votre cœur, qu’il a pu pénétrer la chair de votre Fils.

Et même, quand ce Jésus, qui est vôtre, eut rendu l’esprit, la lance cruelle n’atteignit pas son âme, c’est votre âme qu’elle traversa l’âme de Jésus n’était déjà plus là, mais la vôtre ne pouvait s’en détacher. Marie se tenait debout au pied de la Croix où Jésus était suspendu, et comme l’avait prédit Siméon, un glaive de douleur transperça son âme. Impuissante, elle voit son doux enfant désolé dans les angoisses la mort, et elle recueille son dernier soupir ». La compassion que son cœur maternel ressent au pied de la croix lui a mérité, d’obtenir sans passer par la mort, la palme du martyre avec une grande solennité par les Servites au XVIIe siècle, la fête des sept douleurs de la sainte Vierge fut étendue par Pie VII à toute l’Église en 1817, afin de rappeler les souffrances qu’elle venait de traverser dans la personne de son chef d’abord exilé et captif, puis délivré grâce à la protection de la Vierge. Sa Sainteté Pie X a élevé en 1908 cette fête au rang des solennités de deuxième classe, et, en 1912 il l’a fixée au 13 septembre où elle prend la place du jour octave de la Nativité.

Comme la première fête des Douleurs de Marie, au Temps de la Passion, nous montre la part qu’elle prit, au sacrifice de Jésus, sachons voir » dans la seconde, au Temps après la Pentecôte, toute la compassion que ressent la Mère du Sauveur envers l’Église, l’épouse de Jésus, crucifiée à son tour, et dans la dévotion aux Douleurs de Marie s’accroît dans les temps de calamités qu’elle traverse. Contemplons dans les bras de Marie, l’Homme-Dieu crucifié pour nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du ciel.

Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

A Gênes, sainte Catherine veuve, remarquable par son mépris du monde et sa charité envers Dieu.

Sainte Catherine de Gênes, Mystique italienne, tertiaire franciscaine

Catherine est née à Gênes, en 1447, chez les Fieschi, l’une des plus imposantes familles patriciennes de la république génoise. Les Fieschi comptaient deux papes, Innocent IV et Adrien V, dans leur généalogie, et le père de Catherine, Giacomo, avait été amiral de la République, vice-roi de Naples (sous René d’Anjou) et magistrat de la cité génoise. Giacomo mourut un peu avant la naissance de la sainte, et c’est la mère, Francesca di Negro, qui éleva celle-ci, lui donnant une éducation raffinée, digne de son rang.

Dès l’âge de 9 ans, Catherine est l’enjeu d’une alliance matrimoniale entre sa famille, du parti guelfe, et la famille Adorno, du parti gibelin. Il s’agissait également d’apporter à la vieille aristocratie des Fieschi un peu de la vitalité et de la prospérité économique d’une famille de noblesse plus récente, mais plus entreprenante sur la place commerciale de Gênes. En dépit de son désir, manifesté à 13 ans, de devenir religieuse comme sa sœur Limbania, Catherine épouse donc, à 16 ans, Giuliano Adorno, un homme beaucoup plus âgé qu’elle, au caractère aventureux, volage et dépensier. Le mariage se révèle un désastre : l’union reste stérile, et Catherine, que son mari terrorise, sombre dans la mélancolie.

À 21 ans, secouant sa torpeur, elle se met à courir le monde, mais en vain : au terme de cinq années d’une existence de plaisirs, désespérée, la veille de la fête de Saint-Benoît, le 20 mars 1473, elle implore le saint de lui envoyer une maladie qui la clouerait au lit trois mois durant. Deux jours plus tard, tandis qu’elle rend visite à sa sœur, elle accepte de se confesser au chapelain du monastère, mais à peine la confession commencée, voici qu’elle ressent au cœur « la blessure d’un immense amour de Dieu », accompagnée d’une nette perception de ses péchés et de ses défauts. Avec une bouleversante rapidité s’est accomplie sa conversion. Jusqu’au jour de sa mort, elle restera fidèle à cette grâce initiale. Les quatre premières années sont vouées à la pénitence. Catherine connaît le phénomène mystique de l’inédie (jeûne total), qu’elle prolongera durant 23 carêmes et 23 avents, tout en communiant chaque jour (fait rare à l’époque). Pour se consacrer au service des malades indigents, elle se fait fille de salle à l’hôpital Pammatone.

De 1477 à 1496 se multiplient les expériences extatiques ; elle ne néglige pas pour autant l’hôpital, où elle est nommée directrice de la section des femmes, en 1490. Entre-temps, son mari a changé de vie, et, devenu tertiaire franciscain, s’est engagé, lui aussi, à Pammatone ; ils ont décidé de vivre comme frère et sœur ; Giuliano meurt en 1497. À cette date, l’inédie a cessé, mais Catherine connaît de grandes épreuves mystiques et un dérèglement de son état de santé. Elle se confie désormais à un conseiller spirituel, Cattaneo Marabotto, lequel fait partie d’un petit groupe de fidèles de la sainte, la Fraternité du Divin Amour, qui recueillera les confidences de la sainte et donnera les écrits connus sous son nom. Probablement rongée par un cancer à l’estomac, elle meurt le 15 septembre 1510. Elle est béatifiée le 6 avril 1675 par le pape Clément X puis canonisée le 23 avril 1737 par le pape Clément XII.

A Rome, sur la voie Nomentane, l’anniversaire du bienheureux Nicodème, prêtre et martyr.

Saint Nicomède, Martyr

Au temps où l’empereur Domitien persécutait les Chrétiens, le Prêtre Nicomède fut arrêté parce qu’il avait enseveli le corps de la Vierge Félicule, mise à mort sur l’ordre du comte Flaccus, pour avoir confessé la foi chrétienne.

Amené devant les statues des faux dieux, Nicomède refusa d’obtempérer aux injonctions qui lui furent faites de leur sacrifier, l’hommage du sacrifice n’étant dû qu’au seul vrai Dieu qui règne dans les cieux. Alors on le frappa avec des fouets garnis de plomb, et il rendit son âme à Dieu au milieu de ce supplice.

Le même comte Flaccus ordonna de jeter son corps dans le Tibre. Mais Just, élève de Nicomède, s’étant mis à sa recherche, le recueillit et l’ensevelit honorablement dans un sépulcre situé près des murailles de Rome, sur la voie Momentane.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Nomentane, l’anniversaire du bienheureux Nicodème, prêtre et martyr. Ayant répondu à ceux qui le pressaient de sacrifier: « Je ne sacrifie qu’au Dieu tout-puissant qui règne dans le ciel, » il fut longuement torturé avec des fouets garnis de plomb, et dans ce tourment s’en alla vers le Seigneur.

A Cordoue, en Espagne, les saints martyrs Emilas diacre, et Jérémie. Après avoir langui longtemps en prison pendant la persécution des Arabes, ils furent décapités pour le Christ et consommèrent ainsi leur martyre.

Au territoire de Chalon-sur-Saône, saint Valérien martyr. Le préfet Prisque le fit suspendre et déchirer cruellement avec des ongles de fer; comme il demeurait inébranlable dans la confession du Christ et ne cessait de chanter ses louanges le cœur rempli de joie, le tyran le fit exécuter par le glaive.

A Andrinople, en Thrace, les saints martyrs Maxime, Théodore et Asclépiodote, qui reçurent la couronne, sous l’empereur Maximien.

De plus, saint Porphyre, comédien. Comme il se faisait baptiser par dérision en présence de Julien l’Apostat, la grâce de Dieu le changea tout à coup et il se déclara chrétien. A l’heure même, par ordre de l’empereur, il fut tué d’un coup de hache, et couronné du martyre.

Le même jour, le Goth saint Nicétas, qui fut brûlé pour la défense de la foi catholique, par ordre du roi Athanaric.

A Marcianopolis, en Thrace, sainte Mélitène martyre. Sous l’empereur Antonin et le préfet  Antiochus, elle fut conduite deux fois au temple des païens, et deux fois les idoles s’écroulèrent; pour ce motif elle fut suspendue, déchirée de coups et enfin décapitée.

A Toul, en France, saint Epure évêque.

De plus, saint Lubin, évêque de Chartres.

A Lyon, en Gaule, saint Alpin évêque.

Le même jour, la mise au tombeau de saint Achard abbé.

En Gaule, sainte Eutropie veuve.

A Gênes, sainte Catherine veuve, remarquable par son mépris du monde et sa charité envers Dieu.

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