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Dimanche 12 novembre – Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte – Saint Martin Premier, Pape et Martyr – Saint Ruf, Premier évêque d’Avignon – Bienheureux Jean de la Paix, Soldat, Tertiaire Franciscain

Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte - Cinquième après l’Epiphanie

Vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte – Cinquième dimanche après l’Epiphanie

Le Lectionnaire romain de Würzbourg n’énumère que quatre semaines après l’Épiphanie ; aussi, la lecture de l’épître aux Romains étant terminée durant la semaine même de Noël, commence-t-on aussitôt celle aux Galates le dimanche suivant. Le missel actuel conserve encore la lecture ad Galatas le dimanche dans l’octave de Noël ; pourtant les dimanches suivants il reprend la lettre aux Romains qui avait été interrompue, la poursuivant jusqu’aujourd’hui, où commence la lettre aux Colossiens, assignée au second dimanche après Noël dans le texte de Würzbourg. Comme l’on voit, ce sont deux systèmes de lectures, qui se sont fondus l’un dans l’autre, et qui révèlent bien la haute antiquité de notre liturgie du Siège apostolique. Après le cri d’angoisse du dimanche précédent, voici un acte de confiance sereine exprimé dans la collecte de ce jour. « Gardez, Seigneur, votre famille, avec une miséricorde inépuisable ; et puisqu’elle s’appuie uniquement sur l’espérance de la grâce céleste, protégez-la toujours par votre défense. » Le passage qui se lit ensuite, de l’épître aux Colossiens (III, 12-17), est un petit traité de vie intérieure, où l’on recommande la patience et l’amour mutuels, la prière continuelle, l’admonition réciproque, et, ce qui est plus grand encore, l’union intime avec Jésus, dont nos actions doivent tirer leur suc vital. Il est remarquable que la liturgie romaine parcourt les épîtres des Apôtres en en lisant seulement des passages fort courts à la messe. Il est probable pourtant qu’avant saint Grégoire les lectures étaient plus longues, et que la partie scripturaire omise était suppléée lors des vigiles nocturnes et des synaxes des IVe et VIe fériés. ÉPÎTRE. Instruit à l’école de l’Homme-Dieu, qui a daigné habiter cette terre, le chrétien doit s’exercer à la miséricorde envers ses frères. Ce monde, purifié par la présence du Verbe incarné, deviendra pour nous l’asile de la paix, si nous savons mériter les titres que nous donne l’Apôtre, d’élus de Dieu, saints et bien-aimés. Cette paix doit remplir d’abord le cœur de chaque chrétien, et l’établir dans une joie continuelle qui aime à s’épancher dans le chant des louanges de Dieu. Mais c’est principalement le Dimanche, que les fidèles, en s’unissant à la sainte Église, « dans ses psaumes et ses cantiques », accomplissent ce devoir si cher à leur cœur. Dans l’usage ordinaire de la vie, souvenons-nous aussi du conseil que nous donne l’Apôtre, à la fin de cette Épître, et songeons à faire toutes nos actions au nom de Jésus-Christ, afin d’être agréables en tout à notre Père céleste. La lecture évangélique de saint Mathieu (XIII, 24-30) nous redit la parabole de l’ivraie. Le problème de l’origine du mal a exercé de tout temps les esprits les plus pénétrants. Unde habet zizania ? Personne cependant ne l’a résolu d’une façon aussi décisive que Jésus dans la lecture de ce jour. Hoc fecit inimicus homo, c’est-à-dire : c’est un effet de l’envie du démon, de celui qui ne persévéra pas dans la vérité et devint dès le commencement homicide de tout le genre humain. Le père de famille laisse l’ivraie croître avec le bon grain, pour ne pas endommager la moisson. Mais au temps de la récolte, quand les impies auront accompli leur mission, qui est de servir d’instruments de purification pour les justes, quand ils auront reçu leur récompense par les consolations de ce monde, et que la sanctification des élus sera achevée, alors les anges de Dieu extirperont l’ivraie, et l’Église, sans ride et sans tache aucune, célébrera ses noces éternelles avec l’Époux divin et immaculé. ÉVANGILE. Le royaume des cieux dont parle ici le Sauveur est son Église militante, la société de ceux qui croient en lui Néanmoins, ce champ qu’il a cultivé avec tant de soins, est parsemé d’ivraie ; les hérésies s’y sont glissées, les scandales s’y multiplient : devons-nous pour cela douter de la prévoyance de celui qui connaît tout, et sans la permission duquel rien n’arrive ? Loin de nous cette pensée. Le Maître nous apprend lui-même qu’il en doit être ainsi. L’homme a reçu la liberté du bien et du mal ; c’est à lui d’en user, et c’est à Dieu de faire tourner tout à sa gloire. Que l’hérésie donc s’élève comme une plante maudite, nous savons que le jour viendra où elle sera arrachée ; plus d’une fois même on la verra sécher sur sa propre tige, en attendant le jour où elle doit être arrachée et jetée au feu. Où sont aujourd’hui les hérésies qui désolèrent l’Église à son premier âge ? Où seront dans cent ans d’ici celles qui, depuis trois siècles, ont causé tant de maux sous le beau nom de réforme ? Il en est de même des scandales qui s’élèvent au sein même de l’Église. Cette ivraie est un fléau ; mais il faut que nous soyons éprouvés. Le Père de famille ne veut pas que l’on arrache cette herbe parasite, dans la crainte de nuire au pur froment. Pourquoi ? Parce que le mélange des bons et des mauvais est un utile exercice pour les premiers, en leur apprenant à ne pas compter sur l’homme, mais à s’élever plus haut. Pourquoi encore ? Parce que telle est la miséricorde du Seigneur, que ce qui est ivraie peut quelquefois, par la grâce divine, se transformer en froment. Ayons donc patience ; mais, parce que l’ennemi ne sème l’ivraie que pendant le sommeil des gardiens du champ, prions pour les pasteurs, et demandons pour eux à leur divin Chef cette vigilance qui est la première garantie du salut du troupeau, et qui est signifiée, comme leur première qualité, par le nom que l’Église leur a imposé. Dans la prière sur les oblations, en offrant au Seigneur l’Hostie de propitiation, nous le prions de faire que nos anciennes fautes étant effacées, nos esprits instables soient dirigés dans le sentier du salut. Dans l’Eucharistie après la sainte Communion, nous supplions aujourd’hui le Seigneur de nous conduire à ce salut éternel dont il nous donne le gage dans le banquet sacré.

Il gouverna l’Église six ans, un mois et vingt-six jours.

Sanctoral 

Saint Martin Premier, Pape et Martyr

Saint Martin, natif de la Toscane, se rendit célèbre dans le clergé de Rome par son savoir et sa sainteté. À son élection au souverain pontificat, Rome retentit d’allégresse; le clergé, le sénat et le peuple en témoignèrent une satisfaction extraordinaire, et l’empereur approuva cet heureux choix. Martin ne trompa point l’espoir de l’Église; la piété envers Dieu et la charité envers les pauvres furent ses deux règles de conduite. On était sûr de le trouver en prière, ou occupé des malheureux, ou absorbé par les soins multiples de sa charge. Son plus grand soin fut de maintenir dans l’Église l’héritage précieux de la vraie foi. Le grand Pape se vit un moment dans la situation la plus critique, et accablé sous le nombre des ennemis spirituels et temporels du Saint-Siège. Contre l’hérésie du monothélisme, qui relevait la tête, il assemble, dans l’église de Latran, un concile de cinq cents évêques, où les principaux chefs des hérétiques sont condamnés. Poussé par les sectaires, l’empereur Constantin II, sous prétexte d’une trahison à laquelle Martin aurait pris part, fait saisir le Pape et le met en jugement. On le traite comme un misérable, et on amène devant lui vingt accusateurs pour l’accabler de faits imaginaires. Martin, voyant qu’on va les faire jurer sur le livre des Évangiles: « Au nom de Dieu, s’écrie-t-il, dispensez-les d’un serment sacrilège; qu’ils disent ce qu’ils voudront. Et vous, magistrats, faites votre oeuvre. » Et sans se donner la peine de répondre à toutes les accusations formulées contre lui, il se contente de dire : « Je suis accusé pour avoir défendu la foi ; je vous attends au jour du jugement. » Un soldat vient dépouiller Martin de ses ornements pontificaux; réduit à un dénuement complet, chargé de fers, le Pape est traîné, dans cet état, à travers les rues de la ville de Constantinople, où il avait été amené. Après plusieurs jours de prison, ayant dit adieu aux membres du clergé qui l’avaient suivi, le martyr part pour l’exil. La Chersonèse, où il fut relégué, était désolée par la famine; il eut à y endurer pendant deux ans des souffrances et des privations pires que la mort; mais il supporta tout avec une résignation parfaite. Il mourut le douze novembre, après s’être signalé par plusieurs miracles. Quelque temps après, son corps fut transporté à Rome, et déposé dans l’église consacrée à Dieu sous le nom de saint Sylvestre et de saint Martin. Il gouverna l’Église six ans, un mois et vingt-six jours. En deux ordinations, faites au mois de décembre, il ordonna onze Prêtres et cinq Diacres et sacra trente-trois Évêques pour divers lieux.

Comblé d’années et de mérites, saint Rufus s’endormit dans le Seigneur vers l’an 90.

Saint Ruf (ou Rufus), Premier évêque d’Avignon

C’est une ancienne tradition de l’Église d’Avignon que saint Ruf, son premier évêque, était fils de ce Simon le Cyrénéen qui aida Jésus à porter sa Croix. On dit que Simon avait quitté la Libye et la ville de Cyrène, sa patrie, après la perte de sa fortune, et qu’il était venu à Jérusalem avec ses deux fils Alexandre et Rufus. Ayant été témoin des merveilles qu’opérait Jésus, il crût en Lui et fût compté parmi Ses disciples. Après l’Ascension du Sauveur, Ruf s’attacha à saint Paul et vint à Rome avec le Docteur des nations. C’est de lui, on le croit, que parle saint Paul, dans l’Épître aux Romains, lorsqu’il dit : « Saluez Rufus, élu dans le Seigneur », — bref éloge qui montre suffisamment la sainteté du bienheureux Ruf. Il suivit saint Paul en Espagne où cet Apôtre l’établit chef de l’Église de Tortosa naissante. Sur la demande des habitants de Valence émus des merveilles opérées à Tortosa, il envoya dans cette ville quelques-uns de ses disciples pour y porter la lumière de l’Évangile. Il passa ensuite les Pyrénées avec Paul-Serge, que l’Apôtre des gentils avait ordonné évêque de Narbonne, et vint fonder l’Église d’Avignon. Il propagea l’Évangile d’une manière étonnante dans la contrée et fit bâtir, dit-on, une chapelle sur le rocher, où, selon la tradition, Charlemagne fit élever plus tard la basilique de Notre-Dame des Doms. Comblé d’années et de mérites, saint Rufus s’endormit dans le Seigneur vers l’an 90. Le Martyrologe romain le mentionne le 12 novembre, les Églises d’Avignon et de Tortosa célèbrent sa fête le 14 du même mois. Son corps a reposé pendant de longs siècles dans l’oratoire qu’il avait fondé. Lorsque la congrégation des chanoines dite de Saint-Ruf se transporta à Valence en Dauphiné, les reliques du Saint furent placées dans la cathédrale d’Avignon et renfermées dans une châsse d’argent. Des mains sacrilèges les ont profanées et dispersées pendant la Révolution.

Il mena une vie pénitentielle stricte, porta une lourde chaîne de fer comme ceinture près de son corps et pratiqua de nombreuses autres formes de mortification.

Bienheureux Jean de la Paix, Soldat, Tertiaire Franciscain

Jean Cini était le fils de parents distingués et naquit à Pise en 1353. Il était soldat de profession et rejoignit autrefois d’autres citoyens de sa ville natale dans une guerre contre la république florentine. La compagnie à laquelle il était rattaché tomba dans une embuscade tendue par l’ennemi. Presque tous ses compagnons furent tués, et ce ne fut que grâce à une dispense spéciale de la Providence qu’il s’en sortit indemne. Rempli de gratitude pour cette faveur, il jura de passer le reste de sa vie au service de Dieu. Mais les liens du mariage l’empêchant d’entrer dans un couvent, il entre dans le Tiers-Ordre de Saint-François. À partir de cette époque, il mena une vie pénitentielle stricte, porta une lourde chaîne de fer comme ceinture près de son corps et pratiqua de nombreuses autres formes de mortification. La plus grande partie de son temps était consacrée aux œuvres de piété et de charité. Le bienheureux Jean de la Paix fonda à Pise une société pieuse dont les membres contribuaient régulièrement à un fonds commun qui était secrètement distribué aux pauvres gens qui avaient honte de mendier. Il réussit à implanter un esprit de charité si solide dans cette confrérie, que tant que l’organisation existait, c’est-à-dire jusqu’aux troubles de la Révolution française à la fin du XVIIIe siècle, cette noble œuvre se poursuivit. Dieu lui-même a voulu que le bienheureux Jean de la Paix prenne soin des pauvres timides, recherchant les pauvres timides et leur apportant secrètement l’aumône, ce qu’il n’aurait pas pu faire s’il avait été dans un couvent. Jean mourut d’une mort bénie le 12 novembre 1433 et fut enterré au cimetière de Pise. Ses concitoyens érigent un magnifique mémorial sur sa tombe, et les fidèles s’y rendent en grand nombre pour invoquer son intercession auprès de Dieu. En 1856, sa dépouille fut transférée à l’église du couvent des frères mineurs de Pise et le pape Pie IX confirma sa vénération. La fête du bienheureux Jean Cini ou bienheureux Jean de la Paix, comme on l’appelle plus souvent, est célébrée le 12 novembre par les franciscains.

Martyrologe

Saint Martin Ier, pape et martyr, dont l’anniversaire est mentionné le 16 des calendes d’octobre (16 septembre).

A Vitebsk, en Pologne, la passion de saint Josaphat, de l’Ordre de saint Basile, évêque de Polotsk et martyr, cruellement massacré par les schismatiques en haine de l’unité et de la vérité catholiques. Il a été inscrit au catalogue des saints martyrs par le pape Pie IX, et sa fête se célèbre le 18 des calendes de décembre (14 novembre).

A Alcala, en Espagne, l’anniversaire de saint Didace confesseur, de l’Ordre des Frères Mineurs, célèbre par son humilité. Il a été inséré au catalogue des saint par le souverain pontife Sixte-Quint; sa fête se célèbre le jour suivant.

En Asie, la passion des saints évêques Aurèle et Publius.

A Esschen, en Belgique, saint Liévin, évêque et martyr. Après avoir converti beaucoup d’infidèles à la foi du Christ, il fut mis à mort par les païens. Son corps fut par la suite transféré à Gand.

Près de Casimir, en Pologne, les saints ermites martyrs Benoît, Jean, Matthieu, Isaac et Christian. Tandis qu’ils célébraient le service divin, ils furent cruellement tourmentés et mis à mort par des brigands.

Près du bourg de Sergines, au territoire de Sens, saint Paterne, moine et martyr. Des voleurs, qu’il rencontra dans la forêt et qu’il exhorta à changer de vie, le mirent à mort.

A Avignon, saint Ruf, premier évêque de cette ville.

A Cologne, la mise au tombeau de saint Cunibert évêque.

A Taragona, en Espagne Tarraconaise, le bienheureux prêtre Emilien, qui brilla par un nombre prodigieux de miracles. Saint Braulion, évêque de Saragosse, a écrit sa vie admirable.

A Constantinople, saint Nil abbé. Sous Théodose le Jeune, il renonça à la charge de préfet de la ville, se fit moine, et devint célèbre par sa doctrine et sa sainteté.

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