I° Dimanche après la Pentecôte – Fête de la Très Sainte Trinité –  » Bénie soit la Très-Sainte Trinité. »

Double de 1ère classe — Ornements blancs.

Nous avons vu les saints Apôtres, au jour de la Pentecôte, recevoir l’effusion de l’Esprit-Saint, et bientôt, fidèles à l’ordre du Maître, ils vont partir pour aller enseigner toutes les nations, et baptiser les hommes au nom de la sainte Trinité. Il était donc juste que la solennité qui a pour but d’honorer Dieu unique en trois personnes suivît immédiatement celle de la Pentecôte à laquelle elle s’enchaîne par un lien mystérieux. Cependant, ce n’est qu’après de longs siècles qu’elle est venue s’inscrire sur le Cycle de l’Année liturgique, qui va se complétant par le cours des âges. Tous les hommages que la Liturgie rend à Dieu ont pour objet la divine Trinité. Les temps sont à elle comme l’éternité ; elle est le dernier terme de notre religion tout entière. Chaque jour, chaque heure lui appartiennent. Les fêtes instituées en commémoration des mystères de notre salut aboutissent toujours à elle. Celles de la très sainte Vierge et des Saints sont autant de moyens qui nous conduisent à la glorification du Seigneur unique en essence et triple en personnes. Quant à l’Office divin du Dimanche en particulier, il fournit chaque semaine l’expression spécialement formulée de l’adoration et du service envers ce mystère, fondement de tous les autres et source de toute grâce.

A LA MESSE.  Bien que le Sacrifice de la Messe soit toujours célébré en l’honneur de la sainte Trinité, l’Église aujourd’hui, dans ses chants, ses prières et ses lectures, glorifie d’une manière plus expresse le grand mystère qui est le fondement de la croyance chrétienne. On fait mémoire cependant du premier Dimanche après la Pentecôte, afin de ne pas interrompre l’ordre de la Liturgie. L’Église emploie dans cette solennité la couleur blanche, en signe d’allégresse, et pour exprimer la simplicité et la pureté de l’essence divine. L’Introït n’est pas tiré des saintes Écritures. C’est une formule de glorification propre à ce jour, et la sainte Trinité y est représentée comme la source divine des miséricordes qui ont été répandues sur les hommes. Dans la Collecte, la sainte Église demande pour nous la fermeté dans la foi qui nous fait confesser en Dieu l’Unité et la Trinité. C’est la première condition du salut, le premier lien avec Dieu. Avec cette foi nous vaincrons nos ennemis et nous triompherons de tous les obstacles.

ÉPÎTRE. Nous ne pouvons arrêter notre pensée sur les conseils divins, sans éprouver une sorte de vertige. L’éternel et l’infini éblouissent notre faible raison, et cette raison en même temps les reconnaît et les confesse. Or, si les desseins de Dieu sur les créatures nous dépassent déjà, comment la nature intime de ce souverain être nous serait-elle connue ? Cependant nous distinguons et nous glorifions dans cette essence incréée le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C’est que le Père s’est révélé lui-même en nous envoyant son Fils, objet de son éternelle complaisance ; c’est que le Fils nous a manifesté sa personnalité en prenant notre chair, que le Père et le Saint-Esprit n’ont pas prise avec lui ; c’est que le Saint-Esprit, envoyé par le Père et le Fils, est venu remplir en nous la mission qu’il a reçue d’eux. Notre œil mortel plonge respectueusement dans ces profondeurs sacrées, et notre cœur s’attendrit en songeant que si nous connaissons Dieu, c’est par ses bienfaits qu’il a formé en nous la notion de ce qu’il est. Gardons cette foi avec amour, et attendons dans la confiance le moment où elle s’évanouira pour faire place à la vision éternelle de ce que nous aurons cru ici-bas. Le Graduel et le Verset alléluiatique respirent l’allégresse et l’admiration, en présence de cette haute majesté qui a daigné faire descendre ses rayons jusqu’au sein de nos ténèbres.

ÉVANGILE. Le mystère de la sainte Trinité manifesté par la mission du Fils de Dieu en ce monde et par la promesse de l’envoi prochain du Saint-Esprit, est intimé aux hommes dans ces solennelles paroles que Jésus prononce avant de monter au ciel. Il a dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » ; mais il ajoute que le baptême sera donné au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Il faut désormais que l’homme confesse non plus seulement l’unité de Dieu, en abjurant le polythéisme, mais qu’il adore la Trinité des personnes dans l’unité d’essence. Le grand secret du ciel est une vérité divulguée maintenant par toute la terre. Mais si nous confessons humblement Dieu connu tel qu’il est en lui-même, nous avons aussi à rendre l’hommage d’une éternelle reconnaissance à la glorieuse Trinité. Non seulement elle a daigné imprimer ses traits divins sur notre âme, en la faisant à sa ressemblance ; mais, dans l’ordre surnaturel, elle s’est emparée de notre être et l’a élevé à une grandeur incommensurable. Le Père nous a adoptés en son Fils incarné ; le Verbe illumine notre intelligence de sa lumière ; le Saint-Esprit nous a élus pour son habitation : c’est ce que marque la forme du saint baptême. Par ces paroles prononcées sur nous avec l’infusion de l’eau, la Trinité toute entière a pris possession de sa créature. Nous rappelons cette sublime merveille chaque fois que nous invoquons les trois divines personnes en imprimant sur nous le signe de la croix. Lorsque notre dépouille mortelle sera apportée dans la maison de Dieu pour y recevoir les dernières bénédictions et les adieux de l’Église de la terre, le prêtre suppliera le Seigneur de ne pas entrer en jugement avec son serviteur ; et afin d’attirer sur ce chrétien déjà entré dans son éternité les regards de la miséricorde divine, il représentera au souverain Juge que ce membre de la race humaine « fut marqué durant sa vie du sceau de la sainte Trinité ». Vénérons en nous cette auguste empreinte ; elle sera éternelle. La réprobation même ne l’effacerait pas. Qu’elle soit donc notre espoir, notre plus beau titre, et vivons à la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Dans l’Offertoire, l’Église prélude au Sacrifice qui se prépare, en invoquant sur l’oblation le nom des trois personnes, et en proclamant toujours la divine miséricorde. La sainte Église demande, dans la Secrète, que l’hommage de nous-mêmes que nous offrons en ce Sacrifice à la divine Trinité ne lui soit pas présenté seulement aujourd’hui, mais qu’il devienne éternel par notre admission au ciel, où nous contemplerons sans voiles le glorieux mystère de Dieu unique en trois personnes. Dans l’Antienne de la Communion, l’Église continue d’exalter la miséricorde du grand Dieu qui a fait servir ses propres bienfaits à nous éclairer et à nous instruire sur son essence incompréhensible. Deux choses nous sont nécessaires pour arriver à Dieu : la lumière de la foi qui le fait connaître à notre intelligence, et l’aliment divin qui nous unit à lui. La sainte Église, dans la Postcommunion, demande que l’un et l’autre nous conduisent à cette heureuse fin de notre création. Le dernier Évangile est celui du premier Dimanche après la Pentecôte, que le prêtre lit en place de celui de saint Jean. Il convient que l’Orient fasse lui-même entendre sa voix à l’honneur de la Trinité sainte. L’évêque saint Siméon, mis à mort dans la grande persécution de Sapor II, en 340, entonnera pour l’Église syrienne ce chant sacré dont il est l’auteur : vénérable écho de la foi des martyrs, le plus ancien monument de l’hymnographie orthodoxe en ces contrées où fut le berceau du monde. Une main fraternelle a bien voulu extraire pour nous cette perle, offerte à la Trinité souveraine comme prémices de doctes travaux.

Sanctoral 

Saint Jean de Saint-Facond, Confesseur

Jean, issu d’une noble famille de Sahagun (Saint-Facond) en Espagne, fut obtenu de Dieu par les prières et les bonnes œuvres de ses pieux parents, restés longtemps sans enfant. Dès son jeune âge, il donna des signes remarquables de sa future sainteté. On le vit souvent adresser, d’un lieu élevé où il avait pris place, la parole aux autres enfants, pour les exhorter à la vertu et au culte de Dieu, ou pour apaiser leurs querelles. Confié, dans son pays même, aux moines bénédictins de Saint-Facond, il fut initié par eux aux premiers éléments des belles-lettres. Pendant qu’il s’appliquait à ces études, son père lui procura le bénéfice d’une paroisse ; mais le jeune homme ne voulut à aucun prix conserver les avantages de cette charge. Admis parmi les familiers de l’Évêque de Burgos, il devint son intime conseiller à cause de sa remarquable intégrité ; l’Évêque le fit prêtre et chanoine et lui donna de nombreux bénéfices. Mais Jean quitta le palais épiscopal pour servir Dieu plus paisiblement, et, renonçant à tous ses revenus ecclésiastiques, s’attacha à une petite chapelle, où tous les jours il célébrait la messe et parlait souvent des choses de Dieu, à la grande édification de ses auditeurs. S’étant rendu plus tard à Salamanque pour y étudier, et ayant été reçu au célèbre collège de Saint-Barthélemy, il exerça le ministère sacerdotal de telle sorte que, tout en se livrant à ses chères études, il n’en était pas moins assidu aux pieuses assemblées. Tombé gravement malade, il fit vœu de s’imposer une discipline plus sévère ; et, pour accomplir ce vœu, donna d’abord à un pauvre presque nu le meilleur des deux seuls vêtements qu’il possédait, puis se rendit au monastère de Saint-Augustin, alors très florissant par sa sévère observance. Admis dans ce couvent, il surpassa les plus avancés par son obéissance, son abnégation, ses veilles et ses prières. On lui confia le soin de la cave, et il lui suffit de toucher un petit fût de vin pour en tirer pendant une année entière ce qui était nécessaire à tous les religieux. Au bout d’une année de noviciat, il reprit, sur l’ordre du préfet du couvent, le ministère de la prédication. Salamanque était alors déchirée à ce point par les factions, que toutes les lois divines et humaines y étaient confondues ; des massacres avaient lieu presque à chaque heure, les rues et les places, et même les églises, regorgeaient du sang de personnes de toutes conditions et principalement de la noblesse. Tant par ses prédications que par des entretiens particuliers, Jean parvint à calmer les esprits, et ramena la tranquillité dans la ville. Ayant vivement blessé un haut personnage en lui reprochant sa cruauté envers ses inférieurs, celui-ci envoya pour ce motif deux cavaliers sur son passage pour le mettre à mort. Déjà ils s’approchaient de lui, quand Dieu permit qu’ils fussent saisis de stupeur et immobilisés ainsi que leurs chevaux, jusqu’à ce que, prosternés aux pieds du saint homme, ils eussent demandé grâce pour leur crime. Ce seigneur, frappé lui-même d’une terreur subite, désespérait déjà de survivre ; mais, ayant rappelé Jean et s’étant repenti de ce qu’il avait fait, il fut rendu à la santé. Une autre fois, des factieux qui poursuivaient Jean avec des bâtons eurent les bras paralysés et ne recouvrèrent leurs forces qu’après avoir imploré leur pardon. Pendant sa Messe, Jean voyait notre Seigneur présent, et s’abreuvait des célestes mystères à la source même de la divinité. Souvent il pénétrait les secrets des cœurs, et prédisait l’avenir avec une rare sagacité. La fille de son frère étant morte à l’âge de sept ans, il la ressuscita. Enfin, après avoir prédit le jour de sa mort et avoir reçu avec une grande dévotion les sacrements de l’Église, il rendit le dernier soupir, probablement empoisonné, le 11 juin 1479 en s’écriant : « Seigneur, je mets toute ma confiance en vous en cette dernière heure et je remets mon esprit entre vos mains ». Après comme avant sa mort, de nombreux miracles firent éclater sa gloire. Ces miracles furent constatés selon les rites de l’Église, et Alexandre VIII l’inscrivit au nombre des Saints.

Saints Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire, Martyrs

Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire, soldats romains, nobles par la naissance et illustres par la vertu, embrassèrent la religion chrétienne sous l’empire de Dioclétien. Comme ils prêchaient le Christ, Fils de Dieu, Aurélien, préfet de Rome, les fit saisir et les somma de sacrifier aux dieux ; ils méprisèrent ses ordres et on les jeta en prison. Pendant qu’ils priaient, soudain une très vive lumière remplit d’éclat la prison et brilla aux yeux de tous ceux qui s’y trouvaient. Marcellus, gardien de la prison, frappé de cette lumière céleste, crut en Jésus-Christ et beaucoup d’autres avec lui. Basilide et ses compagnons ayant été élargis par l’ordre de l’empereur Maximien, furent de nouveau chargés de chaînes après avoir été battus avec des scorpions, parce que, malgré la défense impériale, ils n’avaient à la bouche que le nom du Christ leur Dieu et Seigneur. Amenés aux pieds de l’empereur après sept jours d’incarcération, ils persistèrent à tourner en dérision les fausses divinités – et confesser avec constance Jésus-Christ leur Dieu. Condamnés à mort pour ce motif, ils eurent la tête tranchée. Leurs corps, jetés aux bêtes féroces, en furent respectés, et les Chrétiens les ensevelirent avec honneur.

A Marseille : Notre-Dame de La Garde 

Notre-Dame-de-la-Garde (en provençal, Nouestro-Damo de la Gardo), souvent surnommée « la Bonne Mère » (la Boueno Maire en provençal), est une basilique mineure de l’Église catholique datée du XIXe siècle. Emblème de Marseille, dédiée à Notre-Dame de la Garde (protectrice de Marseille avec saint Victor), elle domine la ville et la mer Méditerranée depuis le sommet de la colline Notre-Dame-de-la-Garde (site classé depuis 1917). À cheval sur les quartiers du Roucas-Blanc et de Vauban, sur un piton calcaire de 149 m d’altitude surélevé de 13 m grâce aux murs et soubassements d’un ancien fort. Construite par l’architecte protestant Henri-Jacques Espérandieu dans le style romano-byzantin et consacrée le 5 juin 1864, elle remplace une chapelle du même nom édifiée en 1214 et reconstruite au XVe siècle. Bâtie sur les bases d’un fort du XVIe siècle construit par François Ier en 1536 pour résister au siège de Charles Quint, la basilique comporte deux parties : une église basse, ou crypte, creusée dans le roc et de style roman, et au-dessus une église haute de style romano-byzantin décorée de mosaïques. Au sommet d’un clocher carré de 41 mètres de haut surmonté lui-même d’une sorte de tour de 12,5 mètres qui lui sert de piédestal, se dresse une statue monumentale de 11,2 mètres de la Vierge à l’Enfant réalisée en cuivre doré à la feuille. Véritable palladium de la ville de Marseille, Notre-Dame de la Garde est depuis le Moyen Âge considérée comme la gardienne des marins et des pêcheurs.

Martyrologe

Saint Jean de Saint-Facond, de l’Ordre des Ermites de saint Augustin, confesseur. Il s’en alla au ciel la veille de ce jour.

A Rome, sur la voie Aurélienne, l’anniversaire des saints martyrs Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire, soldats. Durant la persécution de Dioclétien et Maximien, sous le préfet Aurèle, pour avoir confessé le nom chrétien, ils furent jetés en prison, déchirés avec des scorpions et enfin décapités.

A Nicée, en Bithynie, sainte Antonine martyre. Durant la même persécution, elle fut, par ordre du préfet Priscillien, meurtrie à coups de bâton, étendue sur le chevalet, écorchée aux flancs, brûlée par les flammes; elle périt enfin par le glaive.

A Rome, dans la basilique vaticane, le pape saint Léon III, à qui Dieu rendit miraculeusement les yeux que des impies lui avaient arrachés et la langue qu’ils lui avaient coupée.

En Thrace, saint Olympe évêque, qui fut chassé de son siège par les ariens, et mourut en vrai confesseur.

En Cilicie, saint Amphion évêque, qui confessa généreusement le nom du Christ, à l’époque de Galère Maximien.

En Egypte, saint Onuphre anachorète. Pendant soixante ans, il mena une sainte vie dans un vaste désert, puis il s’en alla au ciel, chargé de mérites et de vertus. L’abbé Paphnuce a consigné par écrit ses actions glorieuses.

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