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Dimanche 10 décembre – Deuxième dimanche de l’Avent – Saint Melchiade, Pape et Martyr – Translation de la sainte Maison de Lorette – Bienheureux Conrad d’Offida, Prêtre, Premier Ordre Franciscain

Deuxième dimanche de l'Avent

Deuxième Dimanche de l’Avent – « Jean envoya deux de ses disciples demander au Christ : Etes-vous celui qui doit venir ?  » (Évangile : S. Mat. 11, 2).

L’Office de ce Dimanche est rempli tout entier des sentiments d’espérance et de joie que donne à l’âme fidèle l’heureuse nouvelle de la prochaine arrivée de celui qui est son Sauveur et son Époux. L’Avènement intérieur, celui qui s’opère dans les âmes, est l’objet presque exclusif des prières de l’Église en ce jour : ouvrons donc nos cœurs, préparons nos lampes, et attendons dans l’allégresse ce cri qui se fera entendre au milieu de la nuit : Gloire à Dieu ! Paix aux hommes ! L’Église Romaine fait en ce jour la Station en la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem. C’est dans cette vénérable Église que Constantin déposa une portion considérable de la vraie Croix, avec le Titre qui y fut attaché par ordre de Pilate, et qui proclamait la Royauté du Sauveur des hommes. On y garde encore ces précieuses reliques ; et, enrichie d’un si glorieux dépôt, la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem est considérée, dans la Liturgie Romaine, comme Jérusalem elle-même ; ainsi qu’on peut le voir aux allusions que présentent les diverses Messes des Stations qu’on y célèbre. Dans le langage des saintes Écritures et de l’Église, Jérusalem est le type de l’âme fidèle ; telle est aussi la pensée fondamentale qui a présidé à la composition de l’Office et de la Messe de ce Dimanche. Nous regrettons de ne pouvoir développer ici tout ce magnifique ensemble, et nous nous hâtons d’ouvrir le Prophète Isaïe. et d’y lire, avec l’Église, le passage où elle puise aujourd’hui le motif de ses espérances dans le règne doux et pacifique du Messie.  A LA MESSE. La solennité du Sacrifice s’ouvre par un chant de triomphe qui s’adresse à Jérusalem, Ce chant exprime la joie qui saisira le cœur de l’homme, quand il aura entendu la voix de son Dieu. Il célèbre la bonté de ce divin Pasteur, pour lequel chacune de nos âmes est une brebis chérie, qu’il est prêt à nourrir de sa propre chair. Dans la Collecte Prêtre insiste sur la pureté que nos cœurs doivent avoir pour l’Avènement du Sauveur. ÉPÎTRE. Ayez donc patience, Chrétiens ; croissez dans l’espérance ; et vous goûterez le Dieu de paix qui va venir en vous. Mais soyez unis de cœur les uns aux autres ; car c’est la marque des enfants de Dieu. Le Prophète nous annonce que le Messie fera habiter ensemble le loup et l’agneau ; et voici que l’Apôtre nous le montre réunissant dans une même famille le Juif et le Gentil. Gloire à ce souverain Roi, puissant rejeton de la tige de Jessé, et qui nous commande d’espérer en lui ! Voici que l’Église nous avertit encore qu’il va paraître en Jérusalem (Graduel) : « C’est de Sion que va briller l’éclat de sa beauté : il va paraître au grand jour, notre Dieu. V/. Rassemblez autour de lui ses Saints, tous ceux qui ont contracté avec lui une alliance scellée par le sacrifice. » ÉVANGILE. C’est bien vous, Seigneur, qui deviez venir, et nous ne devons pas en attendre un autre. Nous étions aveugles, vous nous avez éclairés ; notre marche était chancelante, vous l’avez raffermie ; la lèpre du péché nous couvrait, vous nous avez guéris ; nous étions sourds à votre voix, vous nous avez rendu l’ouïe ; nous étions morts par nos iniquités, vous nous avez tirés du tombeau ; enfin, nous étions pauvres et délaissés, vous êtes venu nous consoler. Tels ont été, tels seront les fruits de votre visite dans nos âmes, ô Jésus ! visite silencieuse, mais puissante ; dont la chair et le sang n’ont point le secret, mais qui s’accomplit dans un cœur touché. Venez ainsi en moi, ô Sauveur ! Votre abaissement, votre familiarité ne me scandaliseront pas ; car vos œuvres dans les âmes disent assez que vous êtes un Dieu. C’est parce que vous les avez créées que vous pouvez les guérir. Après le chant du Symbole de la Foi, quand le Prêtre procède à l’oblation du Pain et du Vin, unissez-vous à l’Église qui demande d’être vivifiée par l’Hôte divin qu’elle attend : « O Dieu, vous vous tournerez vers nous, et vous nous rendrez la vie ; et votre peuple se réjouira en vous. Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et donnez-nous le Salut dont vous êtes la source. » Pendant la Communion, la voix de l’Église fait retentir encore la félicité de Jérusalem. Son Dieu vient à elle, et il veut la traiter en Épouse : qu’elle se prépare donc à l’honneur de cette visite, en s’élevant au-dessus de tout ce qui est inférieur à cet Époux divin qui daigne descendre pour elle : « Lève-toi, Jérusalem , et monte sur un lieu élevé : et considère les délices que ton Dieu versera en toi. » L’Église, dans l’Oraison suivante, explique en quoi consiste cette élévation que Jérusalem doit chercher : aimer les choses du ciel d’où vient le Sauveur, mépriser celles de la terre dont l’amour sépare de Dieu : « Rassasiés de la nourriture spirituelle, nous vous supplions, Seigneur, de nous apprendre, par la participation de ce Mystère, à mépriser les choses de la terre et à aimer celles du ciel. Par Jésus-Christ notre Seigneur. »

Saint Melchiade mourut en 314 et fut primitivement enseveli dans le cimetière Saint-Callixte et, actuellement, dans l’église Saint Silvestre delle Monache à Rome.

Sanctoral

Saint Melchiade, Pape et Martyr

Sous le pontificat de saint Melchiade (311-314), l’empereur Constantin publia l’édit de Milan qui rendait la paix à l’Église après une longue période de persécution. Bien qu’il ne fût pas mort martyr, l’Église l’honore sous ce titre, à cause des vexations qu’il avait subies de la part des hérétiques et païens. Une ordonnance de ce pape approuva la coutume de porter une parcelle (appelée « fermentum ») du pain consacré par l’évêque à chacun des prêtres qui célébraient la messe dans les diverses églises de Rome; ce geste manifestait la communauté de foi et de charité entre le chef de l’Église et ses prêtres. Cette coutume fut abandonnée par la suite, mais il en reste un vestige dans le rite liturgique de la parcelle d’hostie qui est jointe au Précieux Sang, après les paroles : « Pax Domini sit semper vobiscum ». Saint Melchiade mourut en 314 et fut primitivement enseveli dans le cimetière Saint-Callixte et, actuellement, dans l’église Saint Silvestre delle Monache à Rome. Son chef est dans la basilique de Saint-Sauveur à Rome.

Hic est locus in quo fuit sacra Domus Nazarena quae nunc in Recineti partibus colitur.

Translation de la sainte Maison de Lorette

La liturgie nous donne aujourd’hui l’occasion de témoigner de notre dévotion aux mystères de l’enfance du Sauveur, en évoquant le souvenir de la sainte maison où s’est accompli le mystère de l’Incarnation et où, après le retour d’Egypte, s’est passée toute l’adolescence de Jésus. Une croyance populaire veut que cette maison ait été transportée miraculeusement par les anges à Lorette, en Italie. On l’a enchâssée dans une somptueuse basilique. Cette fête n’est pas inscrite sur le calendrier universel et obligatoire ; mais elle se célèbre en ce jour, à Rome et dans tout l’Etat pontifical, dans la Toscane, et le royaume de Naples, l’Espagne, la Belgique, dans de nombreux diocèses de la chrétienté, et aussi dans la plupart des ordres religieux. Voici un extrait de la narration qu’a publiée de cet événement merveilleux le savant et judicieux auteur de la Vie de M. Olier, dans les notes du premier livre de cette excellente biographie :

« Ce fut sous le Pontificat de Célestin V, en 1291, et lorsque les Chrétiens avaient entièrement perdu les Saints-Lieux de la Palestine, que la petite maison où s’est opéré le mystère de l’Incarnation dans le sein de Marie, fut transportée par les Anges, de Nazareth dans la Dalmatie ou l’Esclavonie, sur un petit mont appelé Tersato. Les miracles qui s’opéraient tous les jours dans cette sainte maison, l’enquête juridique que des députés du pays allèrent faire à Nazareth même, pour constater sa translation en Dalmatie, enfin la persuasion universelle des peuples qui venaient la vénérer de toutes parts, semblaient être des preuves incontestables de la vérité du prodige. Dieu voulut néanmoins en donner une nouvelle, qui eût en quelque sorte l’Italie et la Dalmatie pour témoins. Après trois ans et sept mois, en 1294, la sainte maison fut transportée à travers la mer Adriatique au territoire de Recanati, dans une forêt appartenant à une Dame appelée Lorette ; et cet événement jeta les peuples de la Dalmatie dans une telle désolation, qu’ils semblaient ne pouvoir y survivre. Pour se consoler, ils bâtirent, sur le même terrain, une église consacrée à la Mère de Dieu, qui fut desservie depuis par des Franciscains, et sur la porte de laquelle on mit cette inscription : Hic est locus in quo fuit sacra Domus Nazarena quae nunc in Recineti partibus colitur. Il y eut même beaucoup d’habitants de la Dalmatie qui vinrent en Italie fixer leur demeure auprès de la sainte Maison, et qui y établirent la Compagnie du Corpus Domini, appelée pour cela des Esclavons, jusqu’au pontificat de Paul III. Cette nouvelle translation fit tant de bruit dans la Chrétienté, qu’il vint de presque toute l’Europe une multitude innombrable de pèlerins à Recanati, afin d’honorer la Maison dite depuis de Lorette. Pour constater de plus en plus la vérité de cet événement, les habitants de la province envoyèrent d’abord en Dalmatie, et ensuite à Nazareth, seize personnes des plus qualifiées, qui firent sur les lieux de nouvelles enquêtes. Mais Dieu daigna en montrer lui-même la certitude en renouvelant, deux fois coup sur coup, le prodige de la translation dans le territoire même de Recanati. Car, au bout de huit mois, la forêt de Lorette se trouvant infestée d’assassins qui arrêtaient les pèlerins, la Maison fut transportée à un mille plus avant, et se plaça sur une petite hauteur qui appartenait à deux frères de la famille des Antici ; et enfin ceux-ci ayant pris les armes l’un contre l’autre pour partager les offrandes des pèlerins, la Maison fut transférée, en 1295, dans un endroit peu éloigné, et au milieu du chemin public où elle est restée, et où a été bâtie, depuis, la ville appelée Lorette. » [M. OLIER]

Sous le point de vue de simple critique, ce prodige est attesté non seulement par les annalistes de l’Eglise, et par les historiens particuliers de Lorette, tels que Tursellini et Martorelli, mais par des savants de premier ordre, entre lesquels nous citerons Papebrock, Noël Alexandre, Benoît XIV, Trombelli, etc. Quel homme grave et impartial oserait avouer de vaines répugnances, en présence de ces oracles de la science critique, dont l’autorité est admise comme souveraine en toute autre matière ? Au point de vue de la piété catholique, on ne peut nier que ceux-là se rendraient coupables d’une insigne témérité, qui ne tiendraient aucun compte des prodiges sans nombre opérés dans la sainte Maison de Lorette ; comme si Dieu pouvait accréditer par des miracles ce qui ne serait que la plus grossière et la plus immorale des supercheries. Ils ne mériteraient pas moins cette note, pour le mépris qu’ils feraient de l’autorité du Siège Apostolique qui s’est employé avec tant de zèle, depuis plus de cinq siècles, à reconnaître ce prodige, et à le proposer aux fidèles comme un puissant moyen de rendre gloire au Verbe incarné et à sa très sainte Mère. Nous citerons, comme actes explicites du Saint-Siège sur le miracle de Lorette, les bulles de Paul II, de Léon X, de Paul III, de Paul IV et de Sixte V ; le décret d’Urbain VIII, en 1632, pour en établir la fête dans la Marche d’Ancône ; celui d’Innocent XII, en 1699, pour approuver l’Office ; enfin les indults de Benoît XIII et de ses successeurs, pour étendre cette fête à un grand nombre de provinces de la catholicité. Pour entrer dans l’esprit du Siège Apostolique, qui encourage avec tant de zèle la pieuse confiance des fidèles en la Sainte Maison de Nazareth, devenue, par la miséricorde divine, la Maison de Lorette, nous emprunterons quelque chose à l’Office de sa miraculeuse Translation. (Dom Prosper Guéranger)

En 1320, son corps fut transféré de Bastia à l’église des Frères Mineurs de Pérouse, et de là, en 1872, à la cathédrale où il est grandement vénéré par le peuple.

Bienheureux Conrad d’Offida, Prêtre, Premier Ordre Franciscain

Né à Offida, petite ville du diocèse d’Ascoli, en 1237, Conrad grandit sous la garde vigilante de ses parents pieux dans une innocence et un sérieux inhabituels chez un enfant de son âge. Il entra dans l’Ordre franciscain à l’âge de quatorze ans. En tant que frère, il se consacrait à la prière, à la méditation et à l’observance fidèle de la règle, ainsi qu’à l’étude approfondie des sciences sacrées. Parce qu’il était destiné au sacerdoce, son humilité lui plaisait d’accomplir certaines des tâches les plus désagréables et les plus fatigantes accomplies par les frères. Dans le bienheureux Pierre de Treja (de Montecchio), il trouva un compagnon de disposition similaire, animé d’un zèle ardent, d’un amour de Dieu et d’un désir inlassable de sainteté. Tous deux formèrent une sainte amitié et s’unirent dans une constante imitation de leur Sauveur et de leur saint Père saint François. Conrad fit ainsi de tels progrès dans la perfection que certains des premiers disciples de saint François, encore en vie à cette époque, l’appelaient le « deuxième saint François ». Comme le saint Fondateur, le bienheureux Conrad d’Offida fut souvent favorisé par des apparitions de Notre-Dame et des saints. Un jour, lors de la fête de la Purification, alors qu’il méditait sur la signification de la fête, Notre-Dame daignait, en présence de son ami Pierre de Treja, placer dans ses bras l’Enfant plongeur. Il a reçu la grâce de toucher et de convertir le cœur des pécheurs par ses sermons.  Mais plus sa réputation s’étendait, plus il recherchait la retraite des couvents solitaires, s’efforçant autant que possible de se tenir à l’écart du monde. Parfois il allait au Mont La Verna, d’autres fois à Pirolo. Mais il se sentait surtout chez lui au couvent de Forano, où il rencontra à nouveau Pierre de Treja et mena avec lui une vie véritablement céleste. C’est ici que Dieu lui accorda le don des miracles et de la prophétie. Après près d’un demi-siècle d’une telle vie, le bienheureux Conrad d’Offida mourut le 12 décembre 1306, alors qu’il prêchait les sermons de l’Avent à Bastia, près d’Assise. En 1320, son corps fut transféré de Bastia à l’église des Frères Mineurs de Pérouse, et de là, en 1872, à la cathédrale où il est grandement vénéré par le peuple. Au vu des nombreux miracles accomplis à son intercession au cours des siècles qui suivirent sa mort, le pape Pie VII confirma, le 21 avril 1817, la vénération portée au bienheureux Conrad d’Offida.

Martyrologe

Saint Melchiade, pape et martyr, dont l’anniversaire est mentionné le 3 des ides de janvier (11 janvier).

A Rome, sur la voie d’Ostie, la Dédicace de la basilique de l’Apôtre saint Paul. On en célèbre l’anniversaire le 14 des calendes de décembre (18 novembre), en même temps que celui de la dédicace de la basilique de saint Pierre, prince des Apôtres.

Le même jour, les saints martyrs Carpophore prêtre, et Abonde diacre. Durant la persécution de Dioclétien, ils furent d’abord très cruellement meurtris de coups de bâton, puis jetés en prison, privés de toute nourriture et de boisson; ils furent ensuite tourmentés sur le chevalet et reconduits en prison où ils souffrirent longtemps; enfin ils furent mis à mort par le glaive.

A Alexandrie, les saints martyrs Mennas, Hermogène et Eugraphe, qui souffrirent sous Galère Maximien.

A Lentini, en Sicile, les saints martyrs Mercure et ses compagnons soldats, qui périrent par le glaive sous le préfet Tertille, au temps de l’empereur Licinius.

A Ancyre, en Galatie, saint Gémelle martyr. Après avoir souffert de cruelles tortures sous Julien l’Apostat, il consomma son martyre par le supplice de la croix.

A Merida, en Espagne, la passion de sainte Eulalie vierge. Âgée de douze ans, elle souffrit sous l’empereur Maximien et par ordre du préfet Dacien de nombreux tourments pour avoir confessé le Christ; en dernier lieu, elle fut torturée sur le chevalet, eut les ongles arrachés et les côtés brûlés avec des torches ardentes, et quand le feu se fut éteint, elle rendit l’âme.
Dans cette même ville, sainte Julie, vierge et martyre. Elle fut la compagne de la bienheureuse Eulalie

et lui demeura intimement attachée jusque dans sa marche au martyre.

A Rome, le bienheureux pape Grégoire III, qui s’en alla au ciel, célèbre par sa sainteté et ses mérites.

A Vienne, en France, saint Sandou, évêque et confesseur.

A Brescia, saint Deusdedit, évêque.

A Lorette, dans les Marches, la translation de la sainte maison de Marie, Mère de Dieu, maison dans laquelle le Verbe s’est fait chair. Cette bienheureuse Vierge a été, sous ce vocable de Lorette, proclamée par le pape Benoît XV principale patronne auprès de Dieu de tous les aviateurs.

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