Ce mercredi, à 7h du matin, l’humoriste Dieudonné a été placé en garde à vue. A la demande de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, le parquet a ouvert le 12 janvier une enquête pour « apologie du terrorisme » au seul motif que Dieudonné, rentrant de la « marche républicaine », avait posté un tweet moqueur conclu par un « je suis Charlie Coulibaly ».

Bien sûr, on conviendra que ce n’était pas de bon goût. Mais il suffit de regarder des centaines de milliers de Français se ruer ce matin chez les marchands de journaux à la recherche du nouveau Charlie Hebdo pour comprendre que le mauvais goût est plutôt à la mode en ce moment.

La caste politico-médiatique se rend-elle compte que son hypocrisie apparaît de plus en plus évidente à un grand nombre d’entre-nous ?

Voilà des jours que, du lever au coucher, on nous rabat les oreilles à propos de la « liberté d’expression » érigée en dogme républicain et il suffit d’un tweet moqueur de Dieudonné pour démontrer les évidentes limites du prescrit de la république laïco-maçonnique.

Si le tweet de Dieudonné peut choquer, n’est-ce pas précisément l’objectif de chaque numéro de Charlie Hebdo élevé au grade d’étalon de la déontologie journalistique ? Le tweet de Dieudonné est blessant pour certains ? Oui, mais au même titre que Charlie Hebdo dont le fond de commerce est le blasphème le plus obscène, ce qui heurte et blesse profondément de nombreux croyants.

A quel titre les dessins les plus orduriers de Charlie Hebdo devraient-ils être admis au nom de l’humour tandis qu’un humoriste se verrait dans le même temps réprimé pour des plaisanteries ?

Quant à l’apologie du terrorisme, en quoi un tweet moqueur comme celui de Dieudonné irait-il encourager un quidam à devenir terroriste ?

S’il y a, en France, des gens qui devraient répondre d’apologie du terrorisme, ne faut-il pas aller les chercher au sein même de nos institutions ? N’est-ce pas au sommet de celles-ci que des inconscients ont prêché une guerre sans merci contre le gouvernement syrien de Bachar el-Assad, la France allant jusqu’à livrer des armes et de l’argent à des djihadistes que l’on prétend aujourd’hui combattre ?

Dans le contexte actuel, police et justice ne devraient-elles pas se consacrer à traquer les sites et les réseaux qui font véritablement la propagande djihadiste plutôt que de pourchasser un simple humoriste dont le tort essentiel est de déranger le CRIF et la LICRA ?

Les réponses à ces questions sont évidentes…

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