La tribune de l’ancien président de la République publiée dans le Figaro vendredi 21 mars, n’en finit pas de faire couler de l’encre. Dans cette épître qu’il a voulu adresser aux français au sujet des fuites sur les écoutes dont il est secrètement l’objet depuis huit mois, l’ancien chef de l’Etat a voulu attirer l’attention de ses compatriotes sur les mensonges effrontés et les comportements douteux des membres de l’actuel gouvernement dans de cette affaire d’Etat.
Comme il le dit lui-même dans sa tribune intitulée « Ce que je veux dire aux français », Nicolas Sarkozy ne cherche visiblement pas à s’apitoyer sur son sort et sur la véritable persécution judiciaire dont il est l’objet. Au contraire, il cherche manifestement à provoquer une prise de conscience et un sursaut national chez les citoyens de bon sens en prenant l’exemple de sa propre situation pour illustrer la dérive totalitaire du gouvernement socialiste.
Précisant dès le début de son intervention écrite qu’il est bien conscient des soucis quotidiens de ses concitoyens, le président Sarkozy insiste sur le fait que s’il a décidé de s’exprimer c’est qu’il jugeait de son devoir de rompre son silence devant la gravité de la situation où d’après lui: « certains principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent » .
Il continue ensuite en s’interrogeant sur : « la proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée ? La présomption d’innocence désacralisée ? La calomnie érigée en méthode de gouvernement ? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées ? »
Pour en arriver finalement au constat que malheureusement toute cette affaire : « n’est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l’Allemagne de l’Est et les activités de la Stasi. Il ne s’agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l’endroit de ses opposants. Il s’agit de la France. » Un constat de l’ancien président intéressant à souligner concernant l’émergence chaque jour un peu plus prégnante d’une dictature socialiste dans notre pays.
Les réactions du gouvernement à cette tribune de l’ancien chef de l’Etat attestent d’ailleurs de ce constat: « Insupportable » selon Hollande, « coup d’état verbal » pour Sapin, « attaque inouïe contre les institutions de la république » selon un spécialiste en la personne d’Harlem Désir, premier secrétaire du PS et célèbre pour ses nombreuses et graves démêlées avec la justice.
Enfin, « Faute morale » pour le premier-ministre Ayrault, rien de moins !
Par contre pour notre premier-ministre inquisiteur, l’avortement, le « mariage » homo, la PMA… ne sont évidemment pas des « fautes morales »… Tout bon socialiste ne reconnaissant qu’un seul dogme non négociable: « la République et le Bien sont (uniquement) le parti socialiste, tout ce qui s’opposerait au parti socialiste est Mal et anti-républicain ».
Les réactions au Front National sur le sujet furent décevantes, Florian Philippot vice-président du FN se contentant de dénoncer une « victimisation classique » et déclarant que « décidément, UMP et PS font vraiment tout pour qu’on n’aborde jamais les problèmes de fond… » .
Mais justement n’est-ce pas un gravissime problème de fond que pose dans cette tribune Nicolas Sarkozy? Ce mépris pour la vérité et les libertés fondamentales qu’affiche un gouvernement qui tend de plus en plus au totalitarisme n’est-il pas réellement inquiétant? Aujourd’hui c’est Nicolas Sarkozy, lui a les moyens de se payer une tribune nationale dans le Figaro pour attirer l’attention sur son sort mais demain cela ne risque t il pas d’être n’importe quel citoyen lambda?
La prétendue « diversion permanente de l’UMP-S » , argument éculé du FN pour éviter d’avoir à se positionner dans le combat contre la dénaturation du mariage, refait surface. Les responsables nationaux de ce parti ne trouvant personne pour leur opposer que si la famille, cellule de base de la société, est détruite, il n’y aura plus d’économie viable à long terme à défendre ou d’emploi à créer…
Il est certain que si la destruction programmée de la famille, la marchandisation de l’enfant, le génocide de l’avortement, la dénaturation du mariage par les socialistes, les atteintes aux libertés fondamentales,etc, ne sont pour le FN qu’une vulgaire « diversion »…! On comprend donc aisément pourquoi ni la répression policière et judiciaire exercée contre les courageux défenseurs de la famille, ni la calomnie et la persécution judiciaire sur la personne de l’ancien chef de l’Etat ne les préoccupent dans la mesure où cela n’aura pas d’impact électoral négatif pour eux.
Ce parti qui porte l’espoir de beaucoup de français à l’approche des européennes a un sérieux besoin de s’interroger sur le sens qu’il veut donner et ce qu’il veut faire de l’espoir de tous ces braves patriotes français qui placent leur avenir entre ses mains. Car c’est une chose de crier, à tort ou à raison, en permanence au « tous pourris » mais encore faudrait-il le faire de manière cohérente. C’est à dire en recherchant plus une « crédibilisation » nécessaire, qu’une « dédiabolisation » ou une « normalisation » excessive qui risque logiquement d’amener dans son sillage une ressemblance frappante des excès dénoncés, débouchant finalement sur un « parti normal », ce dont -comme le FN le sait – beaucoup de français ne veulent plus.
Les échéances électorales arrivent et nous diront la suite…
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !