Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Orant en Algérie, et Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, ont débattu sur le mariage et sur l’indissolubilité. Le premier, progressiste et hétérodoxe, milite depuis longtemps en toute impunité pour la communion des divorcés-remariés. Le deuxième est conservateur bien que très attaché au concile Vatican II ; Mgr Aillet est l’évêque qui en France s’est sans doute le plus battu avec courage pour défendre la position de l’Eglise sur les sujets de société.
Le simple fait qu’un tel débat puisse avoir lieu sur une TV catholique entre deux évêques est inadmissible, car cela pose le postulat que la négation de l’indissolubilité du mariage est une opinion qui est possible dans l’Eglise. Or Mgr Vesco qui nie cette indissolubilité, la ramenant au niveau d’une simple discipline amendable, devrait être condamné et rejeté de l’Eglise afin de préserver les chrétiens de ses erreurs. Au lie de cela, une TV dite catholique, KTO, lui permet de venir étaler publiquement ses erreurs. Quant au Vatican, il est inutile de préciser qu’aucune réprobation ni sanction n’est venue frapper l’évêque d’Oran.
J’ai regretté la faiblesse des arguments de Mgr Aillet, très axés sur une vision sentimentale du mariage. De plus s’appuyer sur les paroles du pape François pour tenter de lui faire dire le contraire de ce qu’il souhaite faire avaliser par le Synode n’est pas honnête. Outre l’aspect sensible, sentimentale et anthropologique sur lequel s’accroche l’évêque de Bayonne, il aurait fallu dire que l’indissolubilité du mariage n’est pas une discipline de l’Eglise, mais une réalité intrinsèque au mariage et constitutive du mariage. L’Evangile de Saint Matthieu rapporte les paroles du Christ à ce sujet qui sont sans équivoque :
19,3 Des Pharisiens s’approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l’épreuve : « Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif? »
19,4 Il répondit : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme,
19,5 et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair?
19,6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer »
19,7 « Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? »
19,8 « C’est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; mais dès l’origine il n’en fut pas ainsi.
19,9 Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère. Si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. Et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. «
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