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Deux bonnes raisons de nous réjouir du vote des Turcs en faveur de leur sultan Erdogan

Turquie – Le président Recep Tayyip Erdogan (63 ans) a remporté dimanche le référendum constitutionnel destiné à asseoir un pouvoir très étendu, digne d’un sultan.

Pendant la campagne, le président turc a sillonné son pays, multipliant les meetings pour des discours truffés de poésie nationaliste et d’extraits du Coran. « Erdogan est un imam, au sens d’orateur capable de galvaniser les foules, de les faire pleurer ou de leur faire peur« , observe Samim Akgönül, professeur à l’université de Strasbourg (est de la France).

« Un homme meurt, son oeuvre lui survit« , répète souvent Erdogan, qui cultive les références aux sultans.

Les médias occidentaux insistent sur ce qu’ils qualifient de « courte » victoire, comme s’il n’en était pas fréquemment de même lors d’un référendum ou d’une élection présidentielle se déroulant dans un pays d’Europe. 

En attendant, Erdogan a remporté toutes les élections depuis l’arrivée au pouvoir de son parti, l’AKP, en 2002. Et il s’est livré à une véritable épuration après la tentative de coup d’Etat qui a manqué de le renverser dans la nuit du 15 au 16 juillet, en sortant finalement consolidé.

Devons-nous nous réjouir du résultat de ce référendum ? D’une certaine façon, oui, car en confortant un pouvoir fort dans les seules mains d’Erdogan, la Turquie s’éloigne de la table des négociations pour son entrée dans l’Union européenne. C’est la bonne nouvelle, même si la Turquie a d’autres cartes en main pour nous envoyer des immigrés et nous soutirer de l’argent.

L’autre conséquence intéressante de ce référendum découle de l’analyse du vote des Turcs installés en Europe. Ceux-là ont voté très majoritairement en faveur de leur sultan. Du coup, dans beaucoup de villes européennes, même parmi les politiciens du centre et de la droite molle, l’idée de supprimer la double nationalité progresse. D’autant qu’un constat saute aux yeux : cet électorat qui bénéficie de la double nationalité vote majoritairement à gauche lorsqu’il s’exprime au sein de son pays d’accueil, de façon à conquérir toujours plus de droits et d’influence chez nous, mais ce même électorat qui, en réalité, se sent avant tout turc, vote massivement pour que la Turquie devienne un sultanat, avec tout le mythe conquérant qui s’y rattache. Si ce n’est pas une cinquième colonne, ça y ressemble fortement. Et si ce référendum peut aider à ouvrir un peu les yeux des Européens à ce sujet, c’est tant mieux…

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