L’attaque d’hier contre le Premier ministre Robert Fico a choqué non seulement la Slovaquie mais bien évidemment tous les cercles politiques du continent. Pourtant les accusations contre le dirigeant slovaque n’étaient pas douces et, à bien des égards, similaires à celles qui sont continuellement portées contre son collègue hongrois Viktor Orban : dictateur autoritaire, antidémocratique car ils ont un défaut jugé intolérable par l’UE et l’Occident : ne pas suivre les diktats occidentaux. Quels sont les dessous de cet attentat ?
Touché par 5 balles, l’état de Roberto Fico, Premier ministre de Slovaquie, est toujours grave
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a été frappé de 5 balles, à bout portant, dans la ville de Gandlová, où se tenait une réunion du gouvernement le 15 mai. Il a été touché à la poitrine, au ventre et à la jambe alors qu’il quittait le bâtiment où se trouvaient ses bureaux.
Selon la presse slovaque, Fico aurait été transporté par hélicoptère jusqu’à l’hôpital de Banka Bistrica. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a été placé dans le coma provoqué après avoir subi une intervention chirurgicale, a rapporté mercredi la chaîne de télévision slovaque TA3. L’état de Fico est toujours grave et dépend désormais de la capacité de son corps à faire face à ses blessures, car il n’a subi aucune perte de sang critique, selon la chaîne.
Roberto Fico qui s’est imposé comme Premier ministre, lors des élections de septembre dernier, s’est distingué ces derniers mois par ses prises de positions bien éloignées de la doxa occidentale, atlantiste et européiste.
Roberto Fico, l’homme de gauche un peu trop dissident, pour ainsi dire, pour la bonne conscience morale universelle atlantiste, pro-Ukraine, arc-en-ciel et européiste
Depuis qu’il dirige le pays, Fico a initié une politique résolument en contraste avec le reste de l’Union européenne, notamment sur la très grave question russo-ukrainienne, en se déclarant contre l’envoi d’une nouvelle aide économique à Kiev. Il y a quelques mois, le Premier ministre avait témoigné de graves interférences occidentales sur un hypothétique accord entre Kiev et Moscou qui aurait eu lieu peu après le déclenchement du conflit. Sans parler son récent rejet du traité mondial de l’OMS sur les pandémies (Organisation mondiale de la santé), sans compter son opposition contre les vaccins anti-Covid. Il a aussi refusé que l’islam soit enregistré comme religion d’État. « L’Islam n’a pas sa place en Slovaquie… le problème est que [les musulmans] veulent changer la face du pays ». Il a également refusé d’accueillir des migrants musulmans, défiant ainsi l’UE.
Socialiste, anti-européen, pro-russe, pas « covidiste », aux positions anti-LGBT, un peu trop dissident pour ainsi dire pour la bonne conscience morale universelle…
Le tueur a été arrêté. Il s’est avéré qu’il s’agit de Juraj Cintula, homme de 71 ans qui ne s’est pas caché et, avant d’ouvrir le feu, a crié : « Robo, viens ici ». Septuagénaire, poète, non-violent revendiqué (sic), membre du Parti progressiste pro-occidental Progresívne Slovensko, Juraj Cintula, de la ville de Levice, avait déjà ouvertement critiqué sur les réseaux sociaux le Premier ministre Fico et son gouvernement. La page Facebook de Cintula contient des messages dans lesquels il exprime ouvertement sa haine envers le Premier ministre Roberto Fico. Et une courte vidéo a été diffusée en ligne montrant Cintula participant à un rassemblement pro-Ukraine où les manifestants scandaient « Vive l’Ukraine », « Traîtres » et « Assez de Fico ».
Les ombres gravitent autour du tueur : Soros, Renew, OTAN…
Des ombres gravitent autour du tueur : le parti libéral de gauche Progresívne Slovensko (Slovaquie progressiste) auquel appartient Cintula est un parti pro-européen membre du groupe RENEW au Parlement européen. Valérie Hayer, la tête de liste du parti Renaissance, le parti de Macron, est la présidente du groupe Renew Europe depuis le 25 janvier 2024. C’est également le parti de la présidente de la République slovaque Zuzana Caputova. Caputova est elle-même financée par Soros. Autour de l’attentat contre Fico, il y a donc aussi l’ombre de George Soros.
L’OTAN aussi semble ne pas être loin. Selon Scott Bennett, ancien Officier de guerre psychologique de l’armée américaine « La tentative d’assassinat du premier ministre slovaque Fico semble être une opération de l’OTAN. Contrairement à l’évaluation des analystes amateurs, l’assassin de 71 ans est l’assassin idéal ».
Même analyse chez le politologue et expert en conflits interethniques Evgeniy Mikhailov. Dans une conversation avec Free Press, il a déclaré que, selon lui, le but de l’attaque de Fico n’était pas nécessairement un meurtre, mais plutôt la démonstration que dans l’Europe moderne, il ne faut pas mener une politique indépendante. Et il adresse un avertissement au Premier ministre hongrois Orban qui lui parait en danger lui-aussi :
« Tous deux [Fico et Orban, ndlr], ont adopté une position plus large : ils veulent défendre les intérêts des citoyens de leur pays. Mais dans l’Europe moderne, cela ne plaît pas. Dans le cadre de leur position, Fico et Orbán ont leurs propres opinions sur les relations avec la Russie et sur la question de savoir si leurs pays devraient intervenir dans le conflit en Ukraine.
« Les deux premiers ministres agissent comme les nouveaux dirigeants d’une nouvelle Europe, qui se développera de manière indépendante, sans ordres des États-Unis. Ils construisent l’Europe du futur. Cela inclut des relations indépendantes avec la Russie, avec la Chine et avec les pays d’autres régions. Je pense que les conservateurs américains de l’Ukraine ont demandé aux terroristes des services spéciaux ukrainiens de trouver une personne qui tirerait sur Fico.
« Bien qu’une enquête « indépendante » en Europe dise très probablement que l’agresseur est une sorte de voyou offensé par la politique intérieure de la Slovaquie. Le ‘poête’ qui a tiré… De toute évidence, il s’agissait d’une démonstration du fait que la politique de Fico ne plaît pas à l’hégémonie de Washington et aux commissaires européens, et que le refus de fournir des armes à l’Ukraine suscite la colère des nationalistes de Kiev. »
Francesca de Villasmundo
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