Grande-Bretagne – Depuis quelques jours, c’est LE dossier qui secoue la vie politique britannique. Dans les années 1980, Geoffrey Dickens, député conservateur, avait constitué un dossier relatif à différents scandales politiques, dont des éléments concernant des « pédophiles opérant aux alentours et dans Westminster« , le Parlement britannique. Le député avait également enquêté sur les activités de Paedophile Information Exchange (PIE), une organisation qui faisait ouvertement campagne en faveur de la légalisation des relations sexuelles entre adultes et enfants…
A l’époque, le député Geoffrey Dickens, consterné par ce qu’il avait découvert, avait voulu transmettre des documents à Leon Brittan, qui était alors secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Le dossier contenait les noms de plusieurs personnalités politiques impliqués dans des faits de pédophilie. Mais le dossier va fort opportunément « disparaître ». Entretemps, un député, Cyril Smith, a été rattrapé par la Justice dans le cadre d’abus sexuels commis sur des petits garçons. Or, Cyril Smith a longtemps été « protégé par des personnes haut placées« , accuse aujourd’hui un autre député, Simon Danezuk, relayé par le Daily Telegraph.
L’affaire fait aujourd’hui assez de bruit pour que Leon Brittan retrouve quelque peu la mémoire. Alors que l’année dernière encore, il prétendait ne pas se souvenir d’avoir reçu un tel dossier en 1983, il indique ces jours-ci qu’il l’a en effet eu en main mais qu’il a ensuite transmis ces « documents importants » au Ministère de l’Intérieur. C’est là que le dossier se perd…
Le scandale est tel que le Premier ministre britannique David Cameron a demandé en fin de semaine à Mark Sedwill, secrétaire permanent du ministère de l’Intérieur, « de faire tout son possible pour découvrir » ce qu’il est advenu de… 114 dossiers manquants !
Dimanche, le ministère de l’Intérieur s’est appuyé sur un rapport de 2013 pour faire savoir qu’ils avaient apparemment été « détruits ou perdus ».
Une pétition lancée dimanche par le député travailliste Tom Watson demandant au chef du gouvernement d’ouvrir une enquête nationale avait recueilli plus de 30.000 signatures dans la soirée. « Elle doit être menée par des experts de la protection des enfants. Chaque piste non explorée laissera un sentiment de malaise dans les institutions du pays ou pire un soupçon de dissimulation« , a déclaré Yvette Cooper, une des dirigeantes de l’opposition travailliste.
Quant au vice-Premier ministre, Nick Clegg, il s’est montré réticent à l’ouverture d’une enquête officielle sur des faits aussi anciens, alors que la police étudie par ailleurs l’affaire. Le scandale des dossiers manquants intervient alors que se multiplient les enquêtes et les procès concernant des actes de pédophilie remontant aux années 60-90. Elles font suite à la découverte d’un scandale retentissant autour de Jimmy Savile, animateur de la BBC mort en 2011, qui est aujourd’hui considéré par Scotland Yard comme « l’un des pires criminels sexuels de l’histoire du pays« .
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