Lorsque les frères trois points attaquent, MPI prend la défense de l’attaqué
Médias-Presse-Info se fait un point d’honneur à relayer la défense de ceux de nos confrères qui sont la cible des Francs Maçons. Aujourd’hui nous vous proposons des extraits du compte rendu de l’audience du vendredi 20 mai qui a opposé Le Salon Beige au Grand Orient de France. Comme d’habitude Maître Jérôme Triomphe, qui défendait Guillaume de Thieulloy, a « pulvérisé » ce pauvre M° Pierrat qui n’est plus à une approximation près pour essayer de faire condamner ceux qui osent encore résister.
Voici un large extrait du compte rendu de l’audience :
Le Grand Orient était représenté par Me Pierrat (vieille connaissance car il avait déjà été l’avocat de Pierre Bergé dans un procès que celui-ci m’avait intenté et que le « veuf » de ce dernier avait finalement gagné), ainsi que par le Garde des Sceaux du GODF (car cet Etat dans l’Etat dispose, je l’ai appris à cette occasion, d’un Garde des Sceaux !).
Le résumé de l’affaire par la présidente était très factuel et ne m’a pas semblé viscéralement hostile.
En revanche, la plaidoirie de Me Pierrat m’a semblé surréaliste. En substance, à l’écouter, il fallait me condamner, non pas pour un fait précis qu’il a été incapable de citer, mais pour faire un exemple – étant donné que je serais une sorte d’incarnation de la « fachosphère », de « l’ultra droite » ou du « complotisme ». Lui-même racontant à l’occasion n’importe quoi ! J’ai ainsi « découvert » que j’étais très proche d’Alain Soral (que j’ai rencontré une fois dans ma vie, pour autant que je m’en souvienne, et qui, surtout, défend des positions assez éloignées des miennes et réciproquement). J’ai aussi « découvert » que j’étais Michel Janva – qui s’est donc trouvé rayé de l’existence d’un trait de plume, ou plutôt d’un geste de manche, par l’auguste Pierrat !
Parmi les faits qui avaient l’air de beaucoup troubler mon trop sensible censeur figurait le fait que Wikipedia révélait que j’étais légitimiste. Outre le fait que la source est d’une fiabilité disons discutable, il n’était pas besoin d’aller chercher si loin : je l’ai souvent dit et écrit. Et j’ai quelques arguments assez sérieux pour cela. Mais surtout, cela me semblait un tantinet éloigné du sujet : les légitimistes ne sont, Dieu merci, pas les seuls à défendre la vie innocente et rien dans le détournement qui nous amenait au tribunal ne faisait la moindre allusion au royalisme. Ah si, pardon, il y a la Marianne au nez de Pinocchio, preuve évidente, selon mon éminent contradicteur, que je ne respectais pas « les institutions ». On se demande avec intérêt ce qu’eût dit Me Pierrat du parlement du IIIe Reich ou du Politburo du PCUS, institutions admirablement constitutionnelles qu’il aurait sans doute été du plus mauvais goût de critiquer ! A propos de cette Marianne au nez de Pinocchio (qui, de toute évidence, signifiait tout simplement que nous considérions la campagne gouvernementale comme un chef-d’œuvre de propagande et de désinformation), le décidément imaginatif Pierrat eut une envolée lyrique disant en gros : ils ne représentent plus les nez crochus (oui, oui, il a bien parlé de nez crochu!), mais les nez allongés – manière merveilleusement subtile de rattacher l’opposition à l’avortement à l’antisémitisme. Manifestement, la ficelle a semblé un peu grosse aux magistrats qui l’ont regardé avec un air à la fois consterné et effaré.
Ajoutez à cela tous les poncifs sur les « intégristes » qui relèveraient la tête depuis la Manif pour tous, qui menacent nos libertés et qui viennent faire des attentats jusque dans le saint des saints, je veux dire jusqu’au temple de la rue Cadet. En matière d’amalgame et de conspirationnisme, ce valeureux pourfendeur des théories du complot et promoteur du padamalgam en connaît manifestement un rayon !
Il paraît que le malheureux n’a pas du tout apprécié l’humour de notre détournement potache de la campagne gouvernementale de promotion de l’avortement. J’ai été tenté de lui répondre que je n’en étais guère surpris et qu’à vrai dire, il n’était pas vraiment dans la « cible » de ce genre de détournement. L’humour est évidemment une chose assez spécifique à un contexte culturel particulier et il est clair que nous ne partageons pas grand-chose avec Me Pierrat de ce point de vue. Au demeurant, les blagues désopilantes de Pierre Bergé, son ancien client, sur la location du ventre des femmes métier comme un autre, ou sur l’explosion d’une bombe dans nos manifestations pacifiques, ne m’avaient pas beaucoup fait rire non plus. Mais je gage qu’elles ne m’étaient pas plus destinées que notre détournement ne le lui était.
En tout cas, pour mon crime de blasphème contre l’Eglise officielle du régime, Me Pierrat réclamait la bagatelle de 100 000 euros environ (au passage, ces exigences délirantes ont poussé Jérôme Triomphe a réclamé de son côté une sanction financière contre le Grand Orient).
Puis nous avons eu un réquisitoire très modéré du procureur affirmant qu’elle ne voyait pas que le Grand Orient soit la cible d’une diffamation de notre part. Elle contestait curieusement que ce détournement soit une satire, mais elle ne voyait pas non plus que l’infraction de diffamation soit caractérisée – ce qui me semble assez évident.
Enfin, mon avocat, l’excellent Jérôme Triomphe, a plaidé à son tour demandant d’abord que l’on revienne au droit, au lieu des grands principes nébuleux et approximatifs agités par Me Pierrat. Il a bien sûr demandé la relaxe en rappelant que ce détournement relevait de la satire et n’imputait aucun acte pénalement répréhensible au grand Orient (pour la simple raison que l’avortement est dépénalisé depuis 1974), mais que, bien sûr, j’assumais de m’opposer à l’avortement et au Grand Orient.
Ce fut notamment l’occasion de présenter quelques vérités élémentaires sur le développement de l’embryon (passage notamment illustré par un dossier de « Paris Match » datant de la loi Veil avec un fœtus en une, orné du titre : « Peut-on le tuer ? » car, à l’époque, le débat était encore autorisé et les défenseurs du plus fragile et de la vérité biologique n’étaient pas menacés de poursuites).
Ce fut aussi l’occasion de rappeler que l’Eglise catholique condamne de la façon la plus nette le « crime abominable » de l’avortement. Jérôme Triomphe a malicieusement proposé à son confrère des nouvelles poursuites potentielles contre certaines déclarations du Pape François, du Catéchisme de l’Eglise catholique ou de Vatican II. Là non plus, je n’ai pas l’impression que Me Pierrat ait trouvé cela très drôle…
Source : Le Salon Beige
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