Au moins deux hôpitaux publics britanniques ont utilisé les restes de centaines de fœtus avortés comme source énergétique, selon ce qu’a dévoilé une enquête de la chaîne télévisée Channel 4.
Un des principaux hôpitaux publics du pays, Addenbrooke, dans la ville de Cambridge, a pu incinéré 797 bébés de moins de 13 semaines de gestation, morts par avortement ou fausse couche. Cette utilisation « énergétique » des foetus s’est faite dans le cadre d’un plan pour la reconversion des résidus cliniques en énergie destinée à chauffer ses installations…
On dit seulement aux mères qui ont avorté ou fait une fausse couche que les fœtus ont été incinérés.
Un autre centre hospitalier à Isqwich, opérant par contrat privé, a incinéré 1.101 restes fœtaux entre 2011 et 2013, également dans le but d’utiliser les restes pour produire de l’énergie, selon les révélations du programme télévisé Dispatches diffusé ce lundi 24 mars.
Le reportage indique que durant les deux dernières années, au moins 15.500 restes fœtaux ont été incinérés par 27 organismes du système britannique de santé (NHS). Dix de ces centres hospitaliers ont reconnu que les restes fœtaux brûlés étaient mélangés à d’autres résidus cliniques pour modifier le volume.
A la veille de la diffusion, le ministère britannique de la Santé a donné des instructions pour une interdiction immédiate d’une telle pratique que l’un des dirigeants du ministère, le Dr Dan Poulter, a décrit comme «totalement inacceptable».
Selon le reportage de Channel 4, de nombreux couples qui perdent leur bébé dans les premiers mois de grossesse sont souvent traités avec peu de compassion et beaucoup de désinformation.
Selon la chaîne, il est très fréquent qu’ils ne soient pas consultés sur le sort des restes du fœtus.
Pour sa part, la Commission sur la qualité des soins a annoncé qu’elle allait enquêter au sujet de ces révélations rendues publiques par la télévision. L’inspecteur chef des hôpitaux, Sir Mike Richards, a exprimé son malaise à l’idée que certains centres «puissent ne pas informer ou consulter les femmes et leurs familles » sur ce qu’il faut faire avec les restes.
« Cela viole notre principe de respect et d’aide aux personnes qui utilisent nos services», a-t-il ajouté. En Angleterre et au Pays de Galles, les statistiques officielles indiquent qu’une grossesse sur sept se termine par un avortement naturel involontaire, selon le » Daily Telegraph » d’hier.
Plus de la moitié des grossesses chez les femmes de plus de 45 ans se terminent par une fausse couche, un traumatisme qui survient dans un cas sur dix pour les femmes de moins de 30 ans. La plupart se produisent au cours du premier trimestre et sont principalement dues à des problèmes génétiques avec les chromosomes du bébé ou le placenta de la mère. En plus de l’âge de la mère, les médecins britanniques avertissent que d’autres facteurs tels que l’obésité ou l’alcool, le tabac et les médicaments augmentent le risque de fausse couche.
Chaque année au Royaume-Uni [ 63 millions d’habitants ], on comptabilise environ 4.000 naissances pour lesquelles le fœtus est mort-né, soit environ onze par jour.
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