Décidément la série noire sur les abus des soldats censés garantir la paix ne semble pas terminée. Moins de deux mois après les accusations de viols commis par des soldats français sur des enfants centrafricains, c’est maintenant au tour de soldats de l’ONU en République centrafricaine, des soldats de la MINUSCA, d’être accusés d’avoir commis des abus sexuels contre des enfant de rue à Bangui, la capitale centrafricaine.
Stéphane Dujarric, le porte parole de l’ONU, reconnaît des abus sexuels commis par « un contingent » sans pourtant précisé la nationalité de ces soldats. Les faits « pourraient remonter à 2014 » mais n’ont été signalés que le 19 juin à la Minusca. Dans le dernier cas révélé en RCA et dont la Minusca a été saisie, ce sont deux jeunes filles de moins de 16 ans qui auraient été exploitées sexuellement à Bangui, a précisé un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat. Les deux jeunes filles ont affirmé à une ONG locale avoir reçu de la nourriture et des produits divers en échange de relations sexuelles.
Selon une autre source de l’ONU, il s’agit « d’un contingent africain ». L’ONU tente de vérifier ces accusations et « fournit un soutien aux victimes ». Le pays dont est originaire le contingent soupçonné a été averti le 20 juin, a précisé le porte-parole. L’ONU a donné dix jours à ce pays pour lui faire savoir quelles mesures il comptait prendre. « Nous espérons qu’il va enquêter et nous tenir au courant » et qu’il « va agir rapidement », a-t-il ajouté.
La Minusca avait déjà demandé il y a quelques semaines au Maroc d’enquêter sur des accusations de viol sur mineure commis par un de ses soldats. « Si ces dernières accusations sont confirmées, il s’agirait d’une grave violation des principes de l’ONU et du code de conduite des casques bleus », a déclaré Stéphane Dujarric. « Nous demanderons au pays concerné de prendre rapidement les sanctions appropriées ». La Minusca, forte de 12.000 militaires et policiers originaires d’une quarantaine de pays, pour moitié africains, a été déployée en septembre 2014 pour tenter de ramener le calme en RCA, en proie au chaos et à des violences inter-ethniques.
Les Nations Unies affirment appliquer depuis dix ans une politique de « tolérance zéro » envers le harcèlement et les abus sexuels commis par ses Casques bleus dans le cadre des missions de maintien de la paix.
Affaire à suivre
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !