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Des centaines de bébés sont euthanasiés chaque année aux Pays-Bas.

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En 2005, le protocole de Groningue a été approuvé, autorisant les médecins à décider si la souffrance des nouveaux-nés est trop difficile à supporter.

Depuis sa légalisation aux Pays-Bas en 2002, la pratique de l’euthanasie tue environ 2.500 personnes par an dans ce pays. Cette pratique s’étend désormais aux mineurs.

Si les parents de nouveaux-nés sont légalement ceux qui autorisent la décision qui leur semble la plus adéquate, dans la pratique, les décisions de mettre fin à la vie du bébé se prennent sans le consentement des parents et souvent contre leur opinion, comme l’a reconnu le chef de néonatologie de l’hôpital de l’Université libre de Pays-Bas. Celui-ci a justifié que des médecins pratiquent l’euthanasie sans consulter les parents : «Nous ne pouvons pas laisser un enfant vivre dans des conditions inhumaines« . Dans l’unité de néonatologie de ce centre, c’est une pratique normale d’administrer une quantité mortelle de sédatifs aux bébés sous traitement intensif, même si les parents ont exprimé leur intention de garder en vie l’enfant s’il continue à respirer sans appareillage. «C’est une décision difficile, mais nous ne pouvons pas laisser un enfant vivre dans des conditions inhumaines, même si les parents le veulent. Dans une telle situation, seul le médecin peut déterminer objectivement ce qui est mieux pour le patient », affirme sans honte ce responsable du département de néonatalogie de l’hôpital.

Et ce n’est pas par hasard que le «Protocole de Groningue» a été proposé par les pédiatres Eduard Verhagen et Pieter Sauer de la Clinique pour enfants Beatrix de Groningue, comme «garantie» de ne pas être poursuivis judiciairement en cas d’application de l’euthanasie à des nouveaux-nés. Le protocole lui-même reconnaît que le critère pour appliquer l’euthanasie aux nouveaux-nés est subjectif et propose des lignes directrices pour guider les médecins: le degré de dépendance aux soins médicaux qu’aura le patient à l’avenir, la possibilité de mener une vie plus ou moins autonome, les capacités de communication, le niveau de la souffrance et d’espérance de vie moyenne. Le «Protocole de Groningue» distingue trois groupes de nouveaux-nés pour lesquels les médecins auraient à prendre une décision concernant le maintien de la vie du bébé : les bébés qui mourront peu de temps après la naissance, les bébés qui auront besoin de soins intensifs pour survivre, mais dont la qualité de vie sera estimée faible et les bébés ayant un «pronostic sans espoir» et «une souffrance intraitable ». L’objectif de ce protocole est de contrôler juridiquement une pratique que les médecins réalisent depuis que l’euthanasie a été approuvée dans le pays. Les auteurs de ce protocole ont étudié 22 cas de bébés nés avec le spina-bifida et qui après retrait du traitement médical, ne sont pas morts immédiatement. Par conséquent, les parents avaient demandé l’euthanasie. Ces cas se sont produits avant que ce protocole ne soit réglementé. Cependant, une étude publiée dans la revue Pediatrics par le chercheur d’Erasmus MC, Myrthe Ottenhof et le neurochirurgien Rob de Jong, a montré que les nourrissons avaient peu de douleurs et que les parents, avec une bonne information, auraient pu choisir une autre voie qui n’aurait pas été le chemin de la mort.

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