Istanbul (Agence Fides) – En cette année où est commémoré le centenaire du Génocide arménien, les autorités turques ont débuté la démolition de Kamp Armen, l’orphelinat arménien qui avait été exproprié après le coup d’Etat militaire de 1980. Des sources arméniennes consultées par l’Agence Fides indiquent que les pelleteuses ont commencé à démolir l’édifice situé dans le district métropolitain de Tuzla, malgré l’intervention tentée par des représentants politiques de partis d’opposition visant à bloquer la destruction.
L’orphelinat avait été construit en 1962 à l’initiative de la communauté arménienne protestante. Au cours de ses années d’activité, l’institution a aidé 1.500 enfants à grandir dans un environnement modelé par la spiritualité et la culture propres au christianisme arménien. Parmi ses élèves, on compte notamment Hrant Dink, le journaliste turc d’origine arménienne fondateur de la revue bilingue Agos, tué en 2007 après avoir été plusieurs fois menacé de mort pour ses prises de position relatives au Génocide arménien. L’Etat turc avait exproprié l’orphelinat en 1987. Toutes les actions légales tentées par la communauté arménienne protestante pour réacquérir le contrôle de l’édifice ont échouées. (GV) (Agence Fides 07/05/2015)
Daniel Hamiche, qui rapporte cette nouvelle dans l’Observatoire de la Chrtistianophobie, commente:
Imaginez un instant que le gouvernement allemand décide de raser au bulldozer le camp de concentration de Dachau où périrent plus de 30 000 victimes du régime national-socialiste dont près de 3 000 prêtres catholiques… Vous imaginerez, sans trop d’effort, du hourvari international que la chose provoquerait. Mais c’est dans un épais silence international qu’un ancien orphelinat arménien destiné à accueillir, depuis 1962, des descendants de rescapés du génocide, vient d’être détruit en Turquie. L’absence de vergogne du régime d’Ankara est vraiment sidérant.
S’il n’y avait eu à Dachau que des prêtres et des catholiques, il y a longtemps que plus personne n’en parlerait. A Dachau ce qui fait problème, ce ne sont pas les 3000 prêtres déportés, comme chacun sait…
Nous savons bien que seuls les chrétiens sont appelés à être d’éternels-coupables-jamais-victimes par la doxa du politiquement correct. C’est l’exact inverse du cas des musulmans, qui eux sont toujours-victimes-jamais-coupables, quelques soient les exactions qu’ils commettent au nom de leur religion; que ce soit le génocide des Arméniens en 1915 ou celui de l’Etat Islamique en 2015… Dans un cas comme dans l’autre, ce ne sont que des chrétiens qu’ils tuent… En fait ils finissent le travail, commencé au VIIè siècle, qui n’avait pas été achevé en 1915.
D’ailleurs le 24 avril, le jour de la commémoration du génocide arménien en Arménie, l’Etat turc, qui a été fondé notamment sur la spoliation des Chrétiens et la destruction de leur culture, a cyniquement planifié les commémorations de la bataille de Gallipoli, pour éclipser le souvenir. La très grande majorité des chefs des « Grandes démocraties » occidentale, hormis François Hollande, ont évidemment choisi de commémorer la bataille de Gallipoli en Turquie, plutôt que celle du génocide chrétien en Arménie…
Ainsi la Turquie peut démolir la mémoire du génocide chrétien de 1915 sans émouvoir les Grandes démocraties auto-proclamées, et soutenir l’Etat islamique qui appelle actuellement au génocide des chrétiens du Moyen-Orient en toute sérénité.
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