C’est du moins ce qu’ont annoncés cette semaine certaines sources au sein du Ministère de la Défense.
Selon toute vraisemblance le ministre de la Défense J.Y. Le Drian devrait annoncer cette décision d’abandon de ce progiciel, le 3 décembre prochain lors de sa visite à Vars.
Ce système d’information n’aura pas cessé de multiplier les bugs depuis le début de son déploiement il y a deux ans.
En effet, depuis sa mise en place, Louvois, ce logiciel destiné à gérer la solde des armées aura provoqué pas moins de plusieurs dizaines de milliers d’erreurs.
Ces erreurs n’étant pas sans conséquence pour les militaires et leurs familles puisque cela allait du retard de paiements en passant par les trop perçus et les versements indus et jusqu’au quasi non-versement de certaines soldes.
Ainsi plus de 160.000 militaires et leurs familles auraient été touchés à différents niveaux par ces bugs informatiques.
Certains militaires et leurs familles s’étant retrouvés avec parfois moins de 100 euros par mois pour vivre avec toutes les conséquences dramatiques que cela peut entrainer (interdiction bancaire, saisies…).
Alors que le doute planait depuis quelques temps dans la haute administration de la rue saint Dominique devant le dilemme qui consistait à savoir si le logiciel Louvois pouvait être conservé et amélioré ou si l’abandon était inévitable.Il semblerait donc qu’au terme d’un audit récent, le ministère de la défense viennent de décider de battre en retraite et d’abandonner ce que beaucoup de spécialistes proches du dossier n’hésitent pas à qualifier d’usine à gaz.
Un bilan catastrophique:
Louvois a ainsi battu de tristes records, avec 35 millions d’euros de moins perçus sur les soldes des militaires, auxquels il faut bien sûr ajouter les 117 millions d’euros déboursés pour faire face aux dysfonctionnements en tout genre, sans oublier les 106 millions d’euros de trop perçus, sans compter bien évidemment les 6 millions d’euros d’achat que Louvois avait coûté.
En parlant de « dérapage » de Louvois, la Cour des Comptes dans un rapport de mai dernier avait relevé «un écart de 465 millions d’euros en 2012 de la masse salariale du ministère de la Défense».
Ces manifestations montrant aussi le désarroi légitime engendré par ces bugs de Louvois au sein même de la Grande Muette peu habituée à utiliser la rue pour se faire entendre.
Le remplacement du système qui devrait mettre entre dix-huit et vingt-quatre mois ne se fera pas non plus sans frais et son surcoût sera à ajouter au bilan déjà catastrophique de Louvois.
Qui paiera? Prestataire et administration se renvoient la balle. Mais in fine ce sera toujours les mêmes, la réponse peut donc être laissée à la sagacité du lecteur.
Il n’empêche que devant cette gabegie, François Michel Le Tellier, marquis de Louvois doit se retourner dans sa tombe, lui qui toute sa vie lutta contre les abus et le pillage tolérés à l’époque dans l’armée pour compenser, justement, les arriérés de solde.
Louvois eut d’ailleurs également le plus grand mal avec les chefs de régiments qui gonflaient le nombre de leurs effectifs pour empocher le surplus de solde. Trois siècles après ne serait-ce pas là le début d’une solution qui permettrait à chacun d’être payé le juste prix ?
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