Aujourd’hui direction le monastère de la Grande Chartreuse, situé dans les Alpes, à Saint-Pierre-de-Chartreuse ! Créée il y a bientôt 1000 ans, ce monastère est l’objet de nombreux mythes… La communauté, encore vivante aujourd’hui, est connue pour sa vie monastique très ascétique et quasi érémitique, mais aussi pour ses liqueurs dont les ventes, rappelons-le, assurent la subsistance de tous les monastères de chartreux au monde ! Dans cet article Divine Box met en lumière leur savoir-faire le plus ancien : un élixir de longue vie fabriqué depuis 1737, nommé élixir végétal de la Grande Chartreuse. C’est parti !

L’élixir végétal du Monastère de la Grande Chartreuse © Divine Box

Rappel historique sur la Grande Chartreuse

Le monastère est fondé en 1084 à l’initiative de saint Hugues, évêque de Grenoble, qui envoie saint Bruno et ses compagnons s’installer au cœur du massif de la Chartreuse. L’ordre de moines ermites prend alors le nom des montagnes du massif : l’ordre des moines chartreux !

Malheureusement, à partir de la fin du XIVe siècle, la Grande Chartreuse subit plusieurs guerres et incendies, obligeant à chaque fois les moines à se réfugier ailleurs. Elle est même fermée pendant la Révolution ! L’histoire, vous vous en doutez, ne s’arrête pas là, car en 1903, nouvelle difficulté : une loi dissout les congrégations, et les chartreux n’échappent pas à la règle. Malgré la lutte des habitants du coin pour que les moines restent, la Grande Chartreuse est vidée. Ce n’est finalement qu’en 1940 que les frères ré-intègrent enfin le monastère de la Grande Chartreuse. Ouf !

Aujourd’hui, on compte une bonne vingtaine de moines au sein du monastère de la Grande Chartreuse. Ils suivent « les Statuts » définis en 1127. C’est une sorte de règle monastique, dans laquelle le silence et la prière, tout comme la solitude d’ailleurs, occupent une place centrale.

Les plus curieux pourront cliquer ici pour en savoir plus sur l’histoire du monastère de la Grande Chartreuse.

Monastère de la Grande Chartreuse vu du ciel © Monastère de la Grande Chartreuse

L’histoire de l’élixir Végétal

Tout commence en 1605 ! À ce moment-là, le maréchal d’Estrées remet aux frères de la Grande Chartreuse un mystérieux manuscrit contenant la recette d’un élixir à base de plantes. Mais comment le maréchal a t-il eu ce document ? Personne ne le sait. Michel Steinmetz, auteur de « Chartreuse, une histoire de liqueur », pense qu’il aurait pu rapporter le manuscrit d’un voyage à Constantinople.

Ce n’est que plus d’un siècle plus tard, en 1737, que frère Jérôme établit au monastère la recette définitive de l’élixir végétal de la Grande Chartreuse en ajustant un peu celle du manuscrit. Une recette bien mystérieuse, composée de 130 plantes, et qui apparaît rapidement comme un puissant remède aux nombreuses vertus !

Aujourd’hui encore, l’élixir végétal est produit par les pères Chartreux, depuis le site d’Aiguenoire, près de l’abbaye. Seuls deux chartreux, Dom Benoît et Frère Jean-Jacques, connaissent en effet la recette et sont chargés de sa fabrication ! Le parchemin original, seule trace physique de la recette, est encore caché au fond du monastère dans un coffre-fort que seul le prieur du monastère peut ouvrir avec la clé… Incroyable, non ? Si cela titille votre curiosité, cliquez ici pour en savoir plus sur l’élixir végétal en 12 anecdotes !

Dom Benoît, un des deux moines à connaître la recette de l’élixir végétal © Zeppelin – Tous droits réservés

Composition de l’élixir végétal

L’élixir végétal de la Grande Chartreuse, qui titre à 69% de volume d’alcool, est composé d’eau, d’alcool et de substances végétales. Cela représente au total 130 plantes, fleurs, écorces, racines et épices. Mais à part ça… on ne connaît pas la composition exacte de l’élixir végétal, et personne n’en saura plus !

Cela dit, les nez fins et les grands dégustateurs ont pu reconnaître certains arômes qui indiquerait que l’élixir contient notamment : de l’angélique, de l’eucalyptus, de la réglisse, ou encore de la menthe.

Certains ethnobotanistes se targuent même d’avoir réussi à avoir accès à la première page de la recette. Sur celle-ci figurent les noms de 13 plantes, parmi les 130 que contient la recette. Voici leur nom : marjolaine, lavande, thym, sauge, mélisse, armoise, bétoine, camomille Matricaire, chardon bénit, petite centaurée, feuilles de cassis, hysope et enfin mélilot ! Mais encore une fois, personne ne pourra jamais confirmer cela… Mystère, mystère !

Reconstitution d’un moine chartreux préparant l’élixir végétal © Infotourisme

Quels sont ses bienfaits ?

Vous l’aurez compris, personne ne pourra vous fournir la liste exacte des ingrédients de l’élixir végétal de la Grande Chartreuse. Il est donc compliqué de dresser une liste de ses vertus à partir de ses composants.

Pour autant, on a retrouvé une trace intéressante : au XIXe siècle, selon la Revue d’Histoire de la Pharmacie, l’élixir serait utile comme digestif, vermifuge et vulnéraire !

D’autres sources indiquent qu’il serait efficace en cas de syncope ou contre l’asphyxie, l’épilepsie, les fièvres, la typhoïde, le choléra ou la chlorose.

D’après des documents commerciaux d’archives, il s’agirait aussi d’un « cordial puissant », d’un « tonic » et d’un « digestif remarquable » ! Un encart commercial de la période Tarragone, stipule même qu’il est « souverain contre les indigestions, maux d’estomac, syncopes, influenza, choléra et mal de mer ». Rien que ça !

Pour en profiter au mieux, on conseille d’en déguster quelques gouttes sur un sucre, ou bien dans un tisane, ou encore en cocktail. Mais si vous voulez plus de conseils, voici un article sur l’utilisation et les bienfaits de l’élixir végétal !

Afin de préserver ses vertus, l’élixir est conservé dans un flacon en verre ©  Zeppelin – Tous droits réservés

Où trouver l’élixir végétal du monastère de la Grande Chartreuse ?

Pour ça, rendez-vous directement aux Caves de la Chartreuse ! Voici l’adresse : 10 Bd Edgar-Kofler, 38500 Voiron. Mais si c’est trop loin pour vous, vous pouvez aussi acheter en ligne les produits de la Grande Chartreuse directement sur la boutique monastique de Divine Box, comme la Chartreuse Verte (1764) ou la Chartreuse Jaune (1840), dont les recettes sont issues de celle de l’élixir !

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