A Bruxelles s’est engagée un bras de fer pour expulser le parti de Viktor Orban, qualifié de « populiste », du PPE, le Parti Populaire Européen, celui dont est aussi membre un des plus féroces ennemis d’Orban Jean-Claude Juncker , le président de la Commission européenne.
Ce sont les pays nordiques qui sont à l’initiative de cette pression contre Orban et son parti. Douze partis membres du PPE, le premier groupe politique du Parlement européen, ont officiellement demandé « l’exclusion ou la suspension » du Premier ministre hongrois Viktor Orban et de son parti le Fidesz, qui pourrait être décidée le 20 mars, a annoncé lundi 4 mars à l’AFP le président du PPE Joseph Daul.
« Lors de la réunion du 20 mars, nous allons discuter de la situation du Fidesz. Nous devons aussi offrir au Fidesz l’opportunité de s’exprimer », a-t-il souligné. « Seule l’Assemblée politique peut exclure ou suspendre un parti membre. Nous ne pouvons pas anticiper la décision de l’Assemblée politique », a insisté Joseph Daul.
Manœuvrant pour rester dans le PPE, Viktor Orban s’écarte de La Ligue de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, avec lequel il avait pourtant tissé des liens, les deux étant proches au niveau des idées politiques. Interrogé dimanche dernier par le magazine Welt am Sonntag, Orban a expliqué sa ligne de conduite :
« Je n’aime pas les personnes qui endosse la ceinture et les bretelles en même temps. Il faut avoir une stratégie. Nous sommes dans le PPE et nous y resterons, il n’y a pas de plan B. »
Il a commenté également cette possibilité d’expulsion :
« L’expulsion du Fidesz n’est pas une alternative raisonnable. Cela servirait seulement les intérêts de nos opposants. C’est pour cela qu’elle n’est absolument pas plausible. »
Le premier ministre hongrois, très hostile à l’actuelle politique européenne en matière d’immigration et d’accueil des migrants, a envoyé pareillement un message à l’Europe en suggérant sa recette pour la gestion de la crise des migrants : « Nous avons besoin d’une méthode qui nous permette de vivre ensemble malgré les divergences. Les questions qui dérivent des migrations doivent être enlevées à la Commission et laissées » à la gestion « d’un conseil propre et séparé des ministres de l’Intérieur intéressés. Pour cela doit être créé un organisme séparé, où siégeront les ministres de l’Intérieur de la zone Schengen ». « Comme il existe, souligne Orban, un conseil séparé des ministre des Finances de la zone euro. Les ministres de l’Intérieur de la zone Schengen doivent le transformer en un conseil puissant, où les questions qui regardent l’entière zone Schengen sont décidées en experts, et non en politiques. »
A ce conseil préconisé par Orban siégerait donc aussi Matteo Salvini, repoussé d’une main mais réintroduit de l’autre…
Francesca de Villasmundo
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