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Débat Fillon-Juppé: l’identité de la France et la politique internationale opposent les deux candidats

La différence qui existe entre François Fillon et Alain Juppé est intéressante dans la mesure où l’un des deux candidats risque de remporter les élections présidentielles contre Marine Le Pen, alors que l’identité chrétienne de la France n’a jamais été autant menacée; ceci, dans un contexte de Grand remplacement et de dégoût de la Gauche. 

Si on s’en tient aux diverses interventions de la candidate frontiste ces derniers temps, c’est son projet à elle qui continue d’avoir, de très loin, la politique souverainiste la plus audacieuse et la plus crédible en voulant sortir la France de la tutelle européenne, alors que les deux candidats de la Droite sont des européistes convaincus. 

Fillon/Juppé débat télévisé du 24 novembre 2016

Alain Juppé qui s’est curieusement rapproché des thèses de François Fillon dans presque tous les domaines évoqués dans ce débat, s’en est différencié carrément en politique étrangère et sur l’identité française.  Il veut également conserver la filiation plénière aux duos homosexuels, contrairement à Fillon qui voudrait la leur retirer pour ne leur accorder que l’adoption simple qui est révocable. 

Ces positions des candidats ne préjugent évidemment pas, ni de leur sincérité ni de ce qu’ils feraient effectivement s’ils remportaient la Présidence.

Politique étrangère

Alain Juppé a récité le petit catéchisme du parfait vassal de l’Oncle Sam, qu’il est peu utile de retranscrire dans son entier:

1:30″ « Si je suis président de la république je dirai à Monsieur Poutine l’annexion de la Crimée je ne l’accepte pas. « , « il faut appliquer les accords de Minsk une bonne fois pour rétablir la concorde et la paix en Ukraine et c’est à ce moment-là que nous lèverons les sanctions.  » « Il faut participer pleinement à la coalition [sous-entendu, américaine] » Je considère que le retour de Bachar-el-Assad au pouvoir ne permettra pas le rétablissement de la paix. »

Curieux:  Alain Juppé a-t-il des données que nous ignorons sur le départ de Bachar-el-Assad? puisqu’il dit qu’il est opposé à son « retour » ..?

Le projet de François Fillon, par contre, est original, et mérite d’être intégralement retranscrit:

1:33″ Nous partageons avec les États-Unis des valeurs fondamentales que nous ne partageons pas avec les Russes et nous avons une alliance de sécurité avec les États-Unis, donc nous n’allons pas la remettre en cause. En revanche je considère que la politique qui est conduite depuis quatre ans maintenant par François Hollande à l’égard de la Russie est absurde et qu’elle pousse la Russie à se durcir, à s’isoler, à actionner les réflexes nationalistes, or il se trouve que la Russie c’est le plus grand pays du monde, que c’est un pays qui est bourré d’armes nucléaires, et qui est donc un pays dangereux si on le traite comme nous l’avons traité depuis cinq ans. Ce que je demande simplement c’est qu’on s’assoie autour d’une table avec les Russes, sans d’ailleurs demander l’accord des Américains et qu’avec eux on essaye de retisser un lien qui soit, sinon de confiance, mais en tout cas qui permette d’amarrer la Russie à l’Europe.

Le vrai danger pour l’Europe, ce n’est pas la Russie, le vrai danger pour l’Europe il est économiqueet il s’appelle le continent asiatique, ce n’est pas un danger militaire, mais c’est un danger en terme de domination de l’économie mondiale. Est-ce que c’est intelligent, avec une politique de sanctions qui n’a permis strictement à rien sinon à ruiner les agriculteurs français que de pousser la Russie à la faute sur le plan diplomatique et en même temps vers l’Asie ? Je pense que cette politique a échoué, il faut donc le reconnaître.

Bien sûr que je n’approuve pas l’occupation de la Crimée, d’ailleurs comme on pourrait se poser la question d e l’indépendance du Kosovo qui est en rupture totale avec le Droit international. Je veux que la question de la Crimée soit traitée en respect du droit international. Donc il faudra qu’il y ait une négociation entre l’Ukraine et la Russie dans le respect du droit international. Enfin je veux que la Russie respecte les accords de Minsk mais pour que la Russie respecte les accords de Minsk, encore faut-il que les Ukrainiens les respectent.  Or le parlement ukrainien refuse de voter un des aspects fondamentaux de cet accord qui est l’autonomie de la province du Donbass.

Concernant la Syrie il désire renouer le dialogue avec la Russie et avec l’Iran: « Je constate que la politique que nous avons mené depuis quatre ans a échoué.  que la guerre civile n’a fait que se renforcer. » (…) Il y a beaucoup de morts parmi les rebelles, il y en a aussi parmi les soldats du régime, 80 000 parmi les soldats du régime. » Cela n’a rien donné dit-il. « Il faut réussir à ramener les Russes dans une discussion avec les Européens, il faut parler avec l’Iran (…)

On peut supposer que les valeurs fondamentales que François Fillon dit en préambule ne pas partager pas avec les Russes sont principalement d’ordre sociétal, notamment en ce qui concerne l’approche de la dictature LGBT qu’il ne remet pas en question ou seulement à la frange, puisqu’il a commencé par protester de sa fidélité absolue à l’Interruption volontaire de grossesse, qui sans être interdite en Russie est cependant découragée, contrairement à la dernière loi de Marisol Touraine qui favorise et encourage l’avortement en France. Une loi que Fillon s’est vanté d’avoir voté avec la gauche. Concernant le « mariage » homosexuel, que Fillon ne remet pas du tout en question, la Russie y est foncièrement opposé. Par contre sa politique internationale sort de la pure idéologie pour tenir compte des réalités ce qui est une différence très importante par rapport au politiquement correct. 

La politique étrangère est l’un des domaines où le Président de la République pourrait tenir un rôle réel du fait que la France est le dernier pays, après le Brexit, à disposer d’une armée digne de ce nom dans l’Union et même dans le monde.

L’Identité de la France

François Fillon se prononce carrément contre une société multiculturelle:

« La France a une histoire, elle a une langue, elle a une culture, naturellement cette population et cette culture se sont enrichies des apports étrangers, mais ça reste la base, le fondement de notre identité. »

A la question « la France n’est-elle pas déjà une nation multiculturelle. » Il répond: non »

« Non! Je veux que les étrangers qui viennent s’installer dans notre pays s’intègrent, s’assimilent, respectent l’héritage culturel qui est le nôtre parce que c’est une revendication extrêmement forte qui vient du plus profond de l’âme française que de conserver, nos repaires, nos valeurs, notre forme d’identité qui naturellement doit évoluer dans un monde qui est ouvert mais qui ne doit pas disparaître.  » « Quand on vient dans la maison d’un autre, par courtoisie, on ne prend pas le pouvoir. »

Dans son discours de Chassieux retransmis sur BFMTV, mardi dernier, François Fillon avait revendiqué la civilisation chrétienne de la France. C’est dans ce sens également qu’il semble vouloir infléchir l’apprentissage de l’Histoire à l’école. Des aspects de son programme qui expliquent que Jean-Frédéric Poisson ait appelé à voter pour lui.

A l’opposé, Alain Juppé a réitéré à plusieurs reprises qu’il était pour « la diversité », une diversité qui serait la marque de l’identité de la France, admettant ainsi qu’il est pour une France multiculturelle.

Pour plus de détails sur le programme de François Fillon, voir: François Fillon grand vainqueur du 1er tour de la primaire de la Droite. Mais observons de près son programme.

emiliedefresne@medias-presse.info

 

 

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