Un évènement dans l’édition : un guide recense 300 saints parisiens classés par stations de Métro. Ou comment secouer le ciel pour qu’il protège La France.
Dans l’église de Saint-Etienne-du-Mont à Paris Vème, un vitrail montre la procession traditionnelle où la châsse de saint Marcel venait chercher celle de sainte Geneviève avant d’être suivies toutes deux par des dizaines de milliers de Parisiens. Cette dévotion sauva souvent Paris, en particulier lors d’une épidémie de mal des ardents, autre miracle relaté par un second vitrail.
Tout le monde sait que Geneviève prêcha la pénitence aux Parisiens et que, suivant sa prédiction, Paris ne fut pas même assiégé. En 465, sainte Geneviève suscita la construction d’une église sur la tombe de saint Denys. Elle vivait à cette époque près de Meaux. Elle jeunait en ne se nourrissant que de pain et de fèves. Un soir, une procession de femmes restant isolée dans la plaine, celles-ci prirent peur car leurs cierges s’étaient éteints sous l’effet du vent, Geneviève pria et les cierges se rallumèrent miraculeusement. Elle conduit aussi à Saint-Denys des possédés qu’elle exorcisa. A Laon, elle guérit une paralysée en présence de la foule. Elle possédait le don des larmes : lorsqu’elle priait, le sol était trempé autour d’elle.
Childéric étant venu à Paris pour piller, il fit des prisonniers. Geneviève obtint de Childéric qu’il les relâchât. Le roi des Francs a fait fermer les portes de la ville pour éviter que la sainte ne vienne lui demander leur grâce mais celles-ci se rouvrent devant elle. Lorsque le fils de Childéric, Clovis conquiert tout le pays entre l’Escaut et la Loire, il assiège Paris. Geneviève se rend à Troyes de nuit et en ramena des vivres à Paris avec une flotte de bateaux. Après un très long siège, Paris tombe. Clovis se convertit en 496.
Dans sa vieillesse, Geneviève devint l’amie de Clovis et sainte Clotilde ; le roi franc ayant fait de Paris le lieu de sa résidence habituelle. A la demande de la sainte, le roi fit construire une chapelle à Pierre et Paul (des Saints Apôtres) sur l’actuelle montagne Sainte-Geneviève, qui symbolisait son allégeance à Rome et son refus de l’arianisme. Dans cette basilique, le couple royal et la sainte furent inhumés. La basilique prit le nom de Sainte-Geneviève et devient le centre de l’abbaye Sainte-Geneviève. Ses bâtiments sont aujourd’hui le lycée Henri IV (ne reste de la basilique que la tour Clovis).
Paris a deux saints patrons protecteurs, sainte Geneviève et saint Merry (patron de la rive droite). Mais citons encore sainte Clothilde, Radegonde, Bathilde, François de Sales, Vincent de Paul, Ignace de Loyola, Jeanne d’Arc, Jean-Baptiste de la Salle, Marie-Sophie Barat, Marie-Eugènie Milleret et tant d’autres dont on s’épuiserait à donner une liste limitative, qui naquirent, vécurent, passèrent ou trépassèrent à Paris. Car l’Université libre de Paris attira durant des siècles des étudiants en Théologie de toute l’Europe.
L’Evangile selon saint Métro est un guide de promenade qui permet d’arriver rapidement sur l’information. Paris a été divisé en autant de parties qu’il y a de stations de métro et la manière la plus simple est de consulter la station qui vous intéresse. Un système de cartes, d’index, de renvois permet de le feuilleter de manière plus thématique.
J’y ai lu avec intérêt une note sur sainte Ide de Boulogne à laquelle j’ai consacré moi-même un ouvrage aux éditions de Paris, à propos de la rue Cassette où ses reliques furent conservées longtemps.
Des années de travail d’enquête, de courriers et de vérification sur place ont permet d’élaborer cet ouvrage qui tient dans la poche. En noir et blanc avec vingt cartes bien lisibles, son prix n’est que de 19 euros. Un chapitre spécial, consacré aux plus grands saints, propose des promenades à thème pour découvrir toutes les traces et indices que ces grands frères du Ciel ont laissé sur la Terre.
Véritable vade mecum du pélerin parisien, le guide se consulte, se picore, se savoure sur le parvis des églises, dans la moiteur des chapelles et devant les grandes peintures de nos plus belles églises. Reliques, œuvres d’art, façades d’églises défilent au rythme du métro.
L’Evangile selon saint Métro, guide des saints parisiens, Philippe Bornet et coll. 19 euros franco de port, par chèque à Via Romana, 5 avenue du Maréchal Joffre, 78 000 Versailles.
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