La mauvaise foi des médias du système est sans limite. Combien sont-ils, ces journalistes qui pérorent, se donnent des grands airs, font la leçon au pays réel et désinforment au quotidien ?
En voici encore une parfaite illustration. Il s’agit de l’éditorial publié le 4 octobre 2016 par le Républicain lorrain. Il vaut son pesant de cacahuètes :
Contrairement à ce qu’affirme le Pape, il n’y a pas plus de « théorie du genre » que de « sournois endoctrinement » des manuels scolaires. L’affaire a beau être entendue et les propagateurs de rumeur démasqués, rien n’y fait. Info ou intox ? La machine à buzz a tranché. Depuis l’élan impulsé par la Manif pour tous, elle fait ses choux gras de la seconde hypothèse. Alimentée par la fachosphère et les intégristes de Civitas, cette fable n’a finalement pas plus de fondement que la rumeur d’Orléans, les araignées dans les yuccas ou le protocole des sages de Sion. Pour bien fonctionner, le bobard doit invariablement reposer sur une parcelle de vérité, aussi infime soit-elle. A l’origine de cette fumeuse « théorie », un manuel scolaire de SVT formulait en 2011 ainsi la chose : « Devenir homme ou femme ».
En réalité, nulle remise en cause des différences biologiques entre Adam et Eve, mais plutôt des inégalités entre filles et garçons résultant de l’environnement social. On sait depuis Simone de Beauvoir qu’« on ne naît pas femme, on le devient ». Un regard sur les peuples – dits – primitifs suffit à pulvériser les stéréotypes. La brûlante actualité nous permet aussi de vérifier que la guerre n’est pas l’apanage des hommes. Qu’importe, le manichéisme sied à cette période régressive.
Le souverain pontife invoque ainsi l’ordre immuable des « choses naturelles ». Pointant la supposée « colonisation idéologique » de l’Education nationale, il essuie en retour la sainte colère de Najat Vallaud-Belkacem. Dans son rôle, l’homme d’Eglise se pose en garant de la doctrine. Sans crainte d’une instrumentalisation. Quitte à dérouler le tapis rouge à la prochaine Manif pour tous – le 16 octobre. Comme si, à l’approche de la présidentielle, les sujets de discorde venaient à manquer. Et qu’il faille encore au pays s’écharper sur le sexe des anges.
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