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Dans la liste des pénuries : les professeurs

Le constat

Selon les chiffres du ministère de l’Education Nationale, près de 4 000 postes d’enseignants n’ont pas été pourvus aux derniers concours. On parle de crise des vocations due au gel des salaires des fonctionnaires alors que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles outre des classes surchargées jusqu’à 40 élèves dans certains lycées, le matériel et les locaux parfois vétustes, s’ajoutent la réunionite aigüe des personnels et politique disciplinaire laxiste toutes deux chronophages et improductives.

Pour pallier au manque de professeurs certifiés, détenteurs d’un master correspondant à leur discipline et lauréats du concours, l’Etat recourt sans vergogne aux « contractuels » devant justifier de deux années d’études supérieures, employés pour une année scolaire ou même quelques mois. Si certains d’entre eux issus du secteur privé sont excellents dans leur domaine, il n’en demeure pas moins que l’écrasante majorité ne possède pas le niveau requis ni la formation pédagogique pour transmettre le contenu adapté à leurs niveaux de classes et selon les programmes imposés par l’Etat.

Au point que les cellules de crise mises en place dans toute la France par le ministère, leur proposent 3 à 4 jours de formation afin d’apprendre à « gérer les classes ». Face aux nouvelles générations du wokisme et son corollaire le rejet de l’autorité et des règles, le point le plus difficile est bien d’instaurer un calme disons relatif pour pouvoir enseigner quelques éléments, et ce sans user de moyens coercitifs désormais réprouvés.

Jean-Marc Huart, ancien recteur de l’Académie de Nancy-Metz, qui m’a renvoyée sans ménagement, ne s’est pas exprimé sur la question, étant désormais promu directeur de cabinet du nouveau ministre Pap Ndyae. Une première en république, car comme nous l’apprend Rivarol dans son n°3529, jamais un recteur n’avait été auparavant nommé à ce poste !

Face à l’utilisation intempestive de la baguette magique qui transforme tout quidam en prof en CDD, son successeur, Richard Lagagnier préfère la méthode coué : « Ces contractuels ont la maîtrise de leur discipline, on en a l’assurance. Ce qui leur fait défaut, c’est davantage la maîtrise de la classe, la problématique autour de la posture du professeur dans son autorité et dans le processus d’évaluation et de notation. C’est ce qu’on leur apporte dans un premier temps.« 

Ils seront donc 3 000 nouveaux contractuels à la rentrée, les non-titulaires représentant 22% du corps enseignant. Or visiblement ils ne souhaitent pas pérenniser l’expérience, sans quoi d’année en année, ils ne manqueraient pas de passer le concours (interne ou externe) pour obtenir le graal, à savoir la titularisation. C’est bien pour ça que le nouveau ministre Pap Ndyae prévoit la tenue d’un concours spécial titularisation des contractuels au printemps 2023 bien qu’on n’en connaisse pas la teneur ni les modalités, et dont l’obtention risque fort d’être facilitée.


Exclusion républicaine

Toute inclusive et tolérante qu’est sensée être l’Education Nationale, l’actualité de cette année écoulée a fait comprendre à des millions de Français l’étendue de cette imposture.

En effet, toute voix critique à l’égard de la politique du gouvernement n’est pas seulement raillée ou méprisée, elle est désormais combattue avec hargne et sévèrement sanctionnée, quitte à briser des vies juste pour une divergence d’opinion.

La liberté d’expression des enseignants, y compris sur des sujets politiques, est garantie par la loi, avec la liberté de manifester et d’exprimer son opinion. Pourtant une pancarte portant le nom de quelques ministres me vaut une radiation définitive en vue de « protéger les enfants et les adolescents » quand les serviteurs du lgbtisme peuvent tranquillement leur apprendre ce qu’on appelait dans les dictionnaires de psychologie il y a encore quelques années, des perversions et des déviances. Je me souviens d’une chroniqueuse sur Cnews qui arguait du fait qu’enseigner l’allemand est un facteur aggravant qui légitime des soupçons et la persécution étatique. Parler allemand devient dangereux de nos jours. Courage à ceux qui souhaitent encore le démocratiser dans nos contrées !

L’esprit critique amène donc suspension et intimidation. C’est le cas d’Andreas Pfeiffer, ce professeur d’allemand (encore !) qui a été suspendu pendant quatre mois, pendant lesquels il a été convoqué à de multiples reprises avant de passer devant un conseil de discipline au mois de Mars. Son crime ? Avoir laissé le choix à ses élèves qui souffrent du port du masque obligatoire de le porter ou de l’enlever à leur convenance. Il a porté plainte contre sa hiérarchie pour harcèlement moral.

Andreas Pfeiffer devant le Rectorat de l’Académie de Nancy Metz entouré de ses soutiens et des membres du Piic57 (Parents inquiets, indignés et en colère)

Un autre enseignant des Vosges fut suspendu : Pascal Corradini fut lui aussi convoqué par les services du Rectorat car il autorisait ses étudiants à ne pas porter le masque et lui-même ne le portait pas pendant ses soutenances à l’IUT d’Epinal. Il avait déclaré que  » le port du masque est dangereux, notamment en raison de la concentration de CO2 et qu’il nuit gravement à la santé physiologique et psychologique de ses élèves. Il occasionne une forme de maltraitance. » Et dans une lettre, au Président de l’Université de Lorraine, il avait proposé d’organiser  » des débats pour amorcer un changement vertueux. »

Pascal Corradini

Dans un communiqué de presse il déclare : « Mes collègues d’autres établissements, M. Andreas PFEIFFER et M. Gilles GUGLIELMI sont dans la même démarche que moi et je sais que bon nombre d’enseignants partagent nos valeurs de respect des élèves, de coopération, de développement de leur curiosité et de leur autonomie et d’innovation en terme de pédagogie. »

Combien sont-ils dans toute la France ces enseignants punis pour avoir gardé leur discernement ? Pour avoir obéi à leur conscience plutôt qu’à des décrets injustes et néfastes ? Bien que la crise sanitaire soit passée, ils ont encore à subir des sanctions professionnelles et des frais de justice que ces décisions iniques et infondées les obligent à supporter.

Des profs pas chers et labelisés version Eco+ ?

L’Education (Multi)Nationale comme les autres ministères n’a que les mots inclusion, bienveillance et vivre ensemble à la bouche. Seulement ce ne sont là que de vaines incantations mielleuses proférées par ce vieux serpent de mer révolutionnaire.

Les seules idées autorisées sont identiques aux seuls enseignements autorisés qui sont identiques aux seules valeurs autorisées qui sont identiques aux seules croyances autorisées qui conduisent à des exclusions et des persécutions autorisées voire… plébiscitées ! Haro sur les contradicteurs, il ne doit plus en rester un !

Alors il semblerait que les critères de recrutement omis des profs soient les suivants : obéir sans se poser de question sur la pertinence des ordres (les diplômes importent peu !), rapidité d’exécution, insensibilité en cas de protestation et de pleurs, être un citoyen ambitieux prêt à tout pour vivre sans être inquiété et conserver son poste ou être promu, et dont toutes les valeurs antérieures seraient effacées, reboutées, mises à zéro pour être reprogrammée selon le logiciel covid et le meilleur des mondes davosien de K. Schwab.

Si beaucoup de jeunes diplômés rêvaient encore de devenir enseignant, il semblerait que le nouveau dogme rigoriste lgbt-écolo-wokiste-covidiste imposé par son Pap’, en a dissuadé plus d’un.

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