La Cour constitutionnelle italienne a estimé, mercredi 25 septembre, que le suicide assisté peut être jugé licite si une série de conditions sont réunies. Dans une sentence très attendue, la haute cour a jugé que l’aide au suicide « n’est pas punissable » quand sont respectés « le consentement éclairé » de la personne, « les soins palliatifs », « la sédation profonde » ainsi qu’un contrôle (« vérification de ces conditions et des modalités d’exécution » du suicide assisté) effectué par les autorités de santé publique après « avis du comité éthique » local. Ce jugement revient à dépénaliser de facto le suicide assisté, qui en réalité est de l’euthanasie sous un nom déguisé.
La Cour a souligné que l’aide au suicide ne peut concerner que des patients « maintenus en vie par des traitements vitaux et atteints d’une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychologiques jugées insupportables, mais pleinement en mesure de prendre des décisions libres et conscientes ». La juridiction a également précisé que sa décision était prise « dans l’attente d’une intervention indispensable du législateur », demandant donc au Parlement de modifier la législation en vigueur.
Parmi les réactions opposées, celles des médecins et associations catholiques, comme Scienza e Vita (Science et Vie), dont le président, Alberto Gambino, estime que cet arrêt est « une décision grave ». « Nous avons ouvert un horizon dangereux surtout pour les personnes les plus fragiles ».
Le Comité Verità e Vita parle « d’une prospective éthique et juridique qui contredit la raison d’être même du droit et de la médecine ».
L’association Pro-Vita e Famiglia dénonce dans un communiqué : « un dangereux précédent en accord avec la stratégie des radicaux, qui est de transformer des faits divers en règle idéologique. » Cette décision de la Cour constitutionnelle « est la fin de la protection du droit à la vie, jusqu’à maintenant constitutionnellement garanti et protégé. La Cour a accepté le principe que ce n’est pas la douleur qui est combattue mais le souffrant éliminé, qui dès lors se sentira un poids pour tous : pour l’État, pour la famille, pour les amis. » Par cette sentence, la cour « en outre légitime l’aide au suicide de DJ Fabo. Sans surprise Capato chante victoire. La victoire de la mort sur la vie. » Et d’ajouter : « L’euthanasie et le suicide assisté restent une honteuse pratique incivile. »
Parmi les voix favorables à cette sentence, il en est une qui témoigne de la dérive éthique et relativisation de la vie au sein du monde conciliaire : celle de Lucetta Scaraffia, historienne et journaliste italienne, professeur associé d’histoire contemporaine à l’Université de Rome La Sapienza ; elle collabore notamment avec le journal des évêques italiens Avvenire, et le quotidien publié par le service officiel d’information du Vatican, L’Osservatore Romano. Lucietta Scaraffia est également conseillère au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Le 26 septembre, dans le Huffington Post elle déclare qu’« il n’y a rien à fêter ni à pleurer ». La sentence selon elle ne parle ni d’aide au suicide ni d’euthanasie mais dit seulement qu’on ne peut punir qui aide quelqu’un à se suicider…(comme si cela n’était pas la même chose!) Pour madame Scaraffia, rien de grave donc :
« il n’y a rien de mal dans cette nouvelle sentence parce qu’elle ne fait que réitérer la possibilité de renoncer aux cures vitales déjà prévues dans la loi ».
Et voilà une dérive mortifère entérinée par une voix écoutée au Vatican !
Francesca de Villasmundo
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