La salle de presse du Vatican vient de l’annoncer dans un communiqué diffusé vendredi 5 février 2016 :
«Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ont la joie d’annoncer que, par la grâce de Dieu, Sa Sainteté le Pape François et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, se rencontreront le 12 février 2016. Leur rencontre aura lieu à Cuba, où le Pape fera escale avant son voyage au Mexique, et où le Patriarche Cyrille sera en visite officielle. Elle comprendra un entretien personnel à l’aéroport international José Marti de La Havane, et se conclura avec la signature d’une déclaration commune.
Cette rencontre des Primats de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe russe, préparée depuis longtemps, sera la première dans l’histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Églises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou souhaitent que cela soit aussi un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté. Ils invitent tous les chrétiens à prier avec ferveur pour que Dieu bénisse cette rencontre, et qu’elle porte de bons fruits.»
Faisant escale à la Havane, Cuba, lors de son voyage pour le Mexique où il séjournera quelques jours, le pape François a donc décidé d’y rencontrer le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche de Moscou, Cyrille, présent sur l’île en visite officielle.
Bien souvent François, en suivant les pas de ses prédécesseurs de Paul VI à Benoît XVI, a exprimé sa volonté d’arriver à l’union avec l’Église orthodoxe, divisée elle-même en différents patriarcats, le patriarche de Constantinople exerçant une primauté d’honneur parmi les chefs de l’Église orthodoxe et étant en quelque sorte garant des valeurs de l’orthodoxie.
Lors de la Saint-André du 30 novembre 2015, fête patronale de patriarcat de Constantinople, François, tout à sa démarche d’atteindre une unité et une fraternité par dessus les divisions doctrinales, avait adressé un message au patriarche œcuménique Bartolomé dans lequel il lui exprimait son désir de renouer et renforcer les liens avec l’Église orthodoxe. Dans ce but il annonçait sa volonté de « retirer de la mémoire les excommunications de 1054, qui pendant des siècles ont constitué un obstacle entre l’Église catholique et orthodoxe ». A la place François veut rétablir « la pleine communion de foi » par le moyen d’une logique d’amour et de fraternité, « représenté par l’accolade fraternelle entre le Pape et le patriarche en 2014, à Istanbul » explique le journaliste de News Va. François dans son message à Bartolomé évoque l’importance de préserver et persévérer dans un dialogue théologique mu par la charité : « Nous devons ensemble offrir au monde un témoignage crédible et effectif du message du Christ pour la réconciliation et le salut.»
La raison officielle de la réunion à Cuba, le12 février prochain, des deux chefs religieux, en présence du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens, et pour l’Église orthodoxe russe, du métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, est l’engagement commun des deux Églises dans la lutte contre les persécutions anti-chrétiennes en Orient notamment. Une déclaration commune sera signée à la fin de leur entretien qui durera deux heures environ.
Que cette rencontre pour unifier les efforts de l’Orient et de l’Occident chrétiens pour venir en aide aux chrétiens persécutés au Moyen et Proche-Orient et en Afrique ait lieu sur l’île des Caraïbes, toujours sous dictature communiste athée persécutrice de chrétiens, toujours dirigée par un fervent militant de la révolution prolétarienne, Raoul Castro, a de quoi surprendre et mettre mal à l’aise ! Existerait-il peut-être, selon nos deux « Saintetés » , des bons persécuteurs au nom du progrès marxiste et des mauvais persécuteurs au nom de l’obscurantisme islamique, nous pouvons nous le demander ?
Mais foin de ces considérations rétrogrades et négatives ! Ainsi qu’il est écrit dans le communiqué, « cette rencontre est la première dans l’histoire » et « un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté « : c’est une rencontre historique comme titrent la majorité des journaux. Car c’est surtout un pas de plus effectué vers une religion mondiale grâce au dialogue inter-religieux, au rapprochement entre les confessions chrétiennes et à l’obtention de « la pleine communion de foi » tant recherchée par François même si cela doit être, aux noms de l’amour et de la fraternité, au détriment de la doctrine. Le père Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, d’ailleurs le confirme : « Chaque pas dans la direction du dialogue, de la compréhension, dans la volonté de se rapprocher, de se comprendre, de cheminer ensemble par rapport à un passé d’éloignement , de polémiques et de divisions, représente un pas important pour le monde. »
Cette rencontre est donc bien dans la logique des vœux syncrétistes et maçonniques adressés au monde par François en janvier 2016 qui s’inscrivent eux-mêmes dans la ligne droite tracée par le concile Vatican II. Au nom de l’amour, tout est permis…
Seulement il ne peut y avoir de véritable charité donc d’amour fraternel sans vérité. Bien sûr qu’il faut rechercher l’unité de tous les chrétiens mais cette unité ne peut cependant signifier, pour des catholiques authentiques, que le retour dans le giron de l’Église catholique des frères séparés par l’abjuration de leurs erreurs et la profession intégrale de la foi catholique. Toute l’histoire de l’Église témoigne des efforts accomplis au fil des siècles pour ramener les brebis égarées au bercail par de nombreux papes, conciles, pères et docteurs, tous animés par cet esprit de charité et de vérité qui conservait le primat de la doctrine sur toutes autres considérations, aussi louables et philanthropiques soient-elles.
Au contraire, rechercher une unité à tout prix sur le dos de la doctrine et des dogmes catholiques qui expriment la Vérité immuable qu’est Jésus-Christ, Parole de Dieu et source de Vie, ne peut favoriser qu’une unité humaine, naturelle et anti-catholique, réalisée pour plaire au monde et non à Dieu, et qui plonge ses racines dans les doctrines humanitaristes, syncrétistes et mondialistes professées par les loges antichrétiennes. Dans lesquelles l’Église conciliaire s’enfonce de plus en plus…
Francesca de Villasmundo
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