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Crise de l’Eglise : remèdes aux maux de la Révolution

Sœur Leticia Rawles, une religieuse « catholique », « ordonnée prêtre ». Un prélude à la volonté du pape François ?

Voici un texte que nous proposons, écrit par le RP Pierre de Clorivière d’après un manuscrit daté de 1794 et publié dans la revue Fideliter n°6 de novembre 1978. Le paralèlle avec ce que nous vivons actuellement dans la révolution qui secoue l’Eglise et qui touche également la tête de la FSSPX est saississant. C’est la démonstration comme quoi les armes de la Révolution n’ont pas changé depuis 300 ans…

Pour se défendre des ténèbres, il faut avoir recours à la lumière, pour éviter les séductions du mensonge, il faut se couvrir du bouclier de la vérité. Il faut donc se tourner vers la religion, connaître ses dogmes avec leur divine harmonie, leur merveilleux ensemble et leur excellence, pénétrer la pureté de sa morale, la magnificence de ses promesses et la terreur de ses menaces, la force invincible de ses preuves, la multitude de ses miracles et la certitude de ses prophéties…

Il est donc important de faire une réflexion à laquelle il eût été à souhaiter qu’on fît plus attention : c’est que, lors même qu’on ne peut consulter l’Eglise ou son premier Pasteur, à qui l’infaillibilité est promise, il ne faut s’en rapporter aveuglément à aucune autorité particulière, parce qu’il n’y en a point qui ne puisse être entraînée elle-même et nous entrainer avec elle dans l’erreur. C’est moins à l’autorité personnelle qu’à l’autorité des raisons alléguées qu’il faut se rendre ; ce n’est pas là le cas où une obéissance aveugle peut être louable, il y faut user de discernement, comme le dit l’Apôtre : « rationabile sit obsequium vestrum » ; enfin il faut avoir plus égard à la force et au nombre des preuves et des raisons qu’au nombre des autorités particulières. Car dans les temps de trouble, la vérité est persécutée, il arrive d’ordinaire que le plus grand nombre penche du côté qui favorise sa faiblesse, quoique le moins conforme à la vérité. ·              .

Il faut donc consulter le Seigneur avec simplicité, dans le dessein et la ferme résolution de suivre les lumières de sa conscience, sans avoir égard à ce qui peut arriver de fâcheux, et au jugement désavantageux que les hommes pourront porter à notre conduite. Le Seigneur se plaît à éclairer une âme qui le cherche avec droiture, et les lumières d’une saine conscience s’accordent toujours avec les décisions d’une véritable doctrine. En se conformant à ces lumières on a vu les âmes les plus simples montrer plus de courage et de fermeté que la plupart des autres dans la défense de la Vérité.

Mais quand, ne voulant pas s’en tenir aux décisions trop onéreuses de la conscience, on consulte sans cesse de nouveaux docteurs, Dieu, en punition, permet qu’il s’en rencontre qui donnent des réponses conformes au désir de la nature : elles servent à étourdir les cris de la conscience

La faiblesse, les sentiments humains, une fausse compassion, l’exemple, le poids de l’autorité de personnes elles-mêmes tombées dans l’erreur, détournent un grand nombre des vrais principes et les entraînent dans des écarts dont ils ont bien de la peine à revenir.

Ce que doivent faire alors ceux qui sont dans la pleine voie de la vérité, c’est de supporter patiemment ceux qui s’égarent, de ne point rompre l’unité tandis que l’Eglise ne les a point condamnés et que leur erreur n’est pas telle qu’elle conduise manifestement les âmes au précipice. Mais la condescendance des amis de la vérité ne peut pas aller jusqu’à conniver en une doctrine erronée et pernicieuse ; ils en doivent détourner le plus d’âmes possibles ; ils doivent répandre la véritable lumière, confondre le mensonge et l’illusion ; tout cela en esprit de douceur et de charité, avec soin d’excuser le prochain et d’user d’indulgence envers ceux qui témoignent le désir de revenir à la vérité.

Les fidèles doivent toujours se souvenir de la haine que Dieu a pour l’erreur, et se tenir en garde contre les sentiments des incrédules, sachant bien qu’ils sont guidés par l’esprit de ténèbres. Quand surtout des systèmes impies dominent, combien de fois ne se croit-on pas comme forcé, par une lâche et molle condescendance, de trahir les intérêts de la foi ? Le remède à ce mal est une foi sincère, une humilité véritable et le mépris du monde.

Un autre danger est d’abandonner une vérité après l’avoir reconnue, par crainte du mal auquel on s’expose en la défendant. Qu’on réfléchisse bien que défendre une vérité, surtout quand elle touche à la foi, c’est défendre la cause de Dieu ; l’abandonner, c’est s’éloigner de Dieu pour se ranger du côté du Père du mensonge. C’est toujours quelque chose de grave et dont les conséquences sont funestes : une première faute en attire une seconde, et tel croyait n’avoir à se reprocher qu’un faux pas qui se voit en peu de temps entraîné dans un abîme. Il faut donc être dans la ferme détermination de ne jamais reculer dans tout ce qui concerne la vérité, et de compter pour rien son repos, ses intérêts, sa vie même, quand il s’agit de la défendre.

Certaines vertus sont plus particulièrement nécessaires dans les temps de persécution, pour les traverser sans faiblir. Et d’abord cette pauvreté d’esprit qui est si fort recommandée dans le Saint Evangile. Bien que le renoncement de cœur aux choses de la terre soit seul exigé de tous les chrétiens, il est des circonstances où le renoncement effectif devient nécessaire. La chose était très fréquente dans ces premiers âges de l’Église, où les fidèles se voyaient menacés de perdre leurs biens et d’être réduits à la dernière indigence, s’ils n’adoraient les idoles. Nous voici maintenant dans un âge où l’esprit de pauvreté sera plus nécessaire qu’il l’a été depuis des siècles.

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