Jacqueline Blancart-Cassou est professeur à l’université Paris Nord. S’intéressant à la littérature dramatique et au comique, elle a consacré sa thèse au Rire de Michel de Ghelderode. Elle est l’auteur d’ouvrages sur les œuvres de Michel de Ghelderode, Jean Anouilh, Georges Feydeau, Eugène Labiche, et de nombreux articles concernant divers dramaturges.
Sommes-nous encore nombreux, aujourd’hui, à connaître l’œuvre de Courteline (1858-1929) ? Les directeurs de théâtres et les metteurs en scène se souviennent de quelques titres, mais chacune de ses pièces est trop brève pour constituer à elle seule un spectacle. La télévision ne s’y intéresse pas. La mémoire collective retient vaguement l’évocation satirique, sous la forme narrative ou dramatique, de l’administration (Messieurs les ronds-de-cuir), de la police (Le commissaire est bon enfant), de la justice, de l’armée (Les Gaîtés de l’escadron).
En fait, ces aspects, dont on se souvient après un siècle, ne sont que la partie visible d’un énorme iceberg. Chroniqueur dans des périodiques durant vingt-cinq ans, Courteline a publié là d’innombrables textes brefs, poèmes, contes ou saynètes, très variés et d’un intérêt inégal. Les meilleurs de ces textes ont été réunis ensuite dans des recueils.
Au final, les œuvres complètes de Courteline tiennent en quatorze volumes, parus de 1926 à 1927, offrant un miroir d’une époque, d’autant plus frappant de vérité qu’il était caricatural, décrivant la société, ses failles, ses incroyables abus et ses absurdités. Courteline savait aussi merveilleusement dépeindre les faiblesses et les lâchetés humaines, de façon humoristique, donnant naissance à l’adjectif courtelinesque.
Ce livre nous aide à découvrir l’existence de Courteline, qui explique cette capacité à observer les caractères et les comportements.
Courteline, éditions Pardès, collection Qui suis-je ?, 128 pages, 12 euros
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