Il est un pays qui a décidé de combattre le coronavirus sans imposer de confinement et en faisant appel à la responsabilité de chacun. La Suède dont les journaux parlent peu semble pour l’instant sortir gagnante de sa stratégie : pas de crise économique et une mortalité due au Covid-19 bien moins importante qu’en France par exemple où le confinement est de rigueur depuis le 17 mars.

Les écoles primaires du pays sont restées ouvertes. Les restaurants aussi, bien que se rassembler au bar soit déconseillé et que les tables soient plus éloignées. Ceux qui le peuvent sont encouragés à travailler à domicile. Et si les écoles secondaires et les universités sont fermées, les rassemblements de plus de 50 personnes interdits, et les personnes de plus de 70 ans et celles qui se sentent malades encouragées à rester chez elles, les entreprises restent largement ouvertes et les enfants sont scolarisés.

L’épidémiologiste en chef de la Suède, Anders Tegnell, qui jouit d’une sorte de célébrité dans le pays pour son calme inébranlable, confirme que la stratégie semble fonctionner: « Nous avons peut-être atteint un sommet et nous sommes sur le plateau », a-t-il déclaré lors d’un point de presse. le 15 avril.

Le 26 avril, le vice-premier ministre Isabella Lovin a défendu la stratégie devant la BBC : la Suède considère le Covid-19 comme un « marathon et non un sprint », a-t-elle déclaré, et a averti que les citoyens des pays où les mesures étaient plus extrêmes pourraient se lasser de rester chez eux. Les Suédois ont tout de même changé leurs habitudes de vie quotidienne en pratiquant la distanciation sociale et en restant principalement chez eux.

En chiffres, la Suède connaît 217 décès pour 1 million d’habitants alors que la France arrive à 359 décès pour 1 million d’habitants.

Nombre de morts du Covid-19 par habitant
Infogram

 

Et si pour l’instant les pays confinés, qui vont devoir faire face dans les mois prochains à une crise économique et sociale sans précédent, craignent la phase de déconfinement, la Suède ne craint pas de deuxième vague de la maladie ni de troubles graves économiques et sociaux puisqu’elle est restée globalement ouverte.

La stratégie de la Suède s’avère pour l’instant tenable, et pourrait être payante pour l’avenir car comme l’a souligné un professeur d’histoire et d’études de la société civile à l’Ersta Sköndal University College de Stockholm, Lars Trägårdh,

« Vous ne détruisez pas le tissu social pour sauver des individus, vous devez faire attention et prendre soin de la société autant que vous prenez soin des individus et des personnes malades. »

Francesca de Villasmundo

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